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La Thaïlande, championne du « bambou diplomatique » : Alliances ambiguës au cœur des rivalités sino-américaines

La Thaïlande cultive une diplomatie souple, qualifiée de « bambou qui plie sans rompre », pour naviguer entre grandes puissances sans s’aliéner personne. Allié historique des États-Unis via un traité de 1954, Bangkok entretient des liens étroits avec l’ASEAN tout en se rapprochant économiquement de Pékin et en flirtant avec Moscou. Cette stratégie d’hedging, ou équilibrage prudent, révèle des ambiguïtés profondes, surtout face à la Chine et à la Russie, dans un contexte géopolitique tendu en 2025.​

La Thaïlande, championne du « bambou diplomatique » : Alliances ambiguës au cœur des rivalités sino-américaines

Alliés traditionnels : Washington et l’ASEAN en pilier

Les États-Unis demeurent le socle sécuritaire thaïlandais, avec 49 exercices militaires conjoints en 2023-2024 et un dialogue stratégique renforcé depuis 2022. Bangkok valorise la formation militaire américaine et l’interopérabilité, malgré des frictions post-coups d’État de 2006 et 2014. L’ASEAN, quant à elle, offre un cadre multilatéral essentiel pour l’équilibre régiona.​

Dans ce réseau, des accords récents sur les minéraux critiques avec les États-Unis illustrent une diversification calculée, loin d’un alignement exclusif. Cette posture permet à Bangkok de « mener depuis le milieu », évitant le piège des camps bipolaires.​

Chine : Partenariat économique vorace, hedging stratégique

La Chine est devenue le premier partenaire commercial thaïlandais, avec une coopération militaire en hausse – exercices « Blue Strike », achat de chars et sous-marins – célébrée par un « jubilé d’or » en 2025 lors de la rencontre Xi-Shinawatra. Pékin domine les infrastructures (TGV sino-thaï) et les techs comme la 5G, mais Bangkok négocie durement pour préserver sa souveraineté, comme en 2015 sur les taux d’intérêt du train à grande vitesse.​

Ambiguïtés soulignées : Ce rapprochement post-coup d’État masque un hedging classique – bandwagoning limité pour maximiser les gains économiques, tout en niant la domination chinoise via des liens maintenus avec Washington. Ni allié inconditionnel ni adversaire, la Thaïlande plie sans rompre, craignant une perte de légitimité domestique en cédant trop.​

Russie : Amitié historique, substance limitée

Les relations russo-thaïlandaises, séculaires depuis 125 ans, se limitent à un commerce marginal (30e partenaire, 2,7 milliards de dollars en 2021) axé sur tourisme, fruits et engrais, avec un objectif de 10 milliards. Des pactes militaires datent de 2017, et 2025 voit un forum d’investissement BRICS soulignant énergie, agro et numérique, Bangkok devenant partenaire BRICS.​

Ambiguïtés soulignées : Neutralité ostensible – abstention à l’ONU sur l’Ukraine – préserve une « vieille amitié » sans engagement stratégique profond, Moscou n’étant ni clé ni menaçant. Cette passivité, qualifiée d’« hedging par défaut », évite les sanctions occidentales mais érode le prestige thaïlandais, sans altérer l’équilibre US-Chine.​

Vers un équilibre précaire en 2025

Face aux tensions sino-américaines et au retour de Trump II, la Thaïlande diversifie via IPEF américain et CAFTA 3.0 chinois, tout en flirtant avec l’EAEU russe. Cette gymnastique diplomatique, fluide en surface, cache des risques : dépendance économique à Pékin, isolement potentiel si hedging vire à l’opportunisme. Bangkok excelle dans l’art de l’équivoque, mais un leadership ASEAN plus affirmatif pourrait solidifier ses atouts.​

Les sources utilisées proviennent d'instituts reconnus comme l'Ifri, RSIS, Carnegie Endowment, et think tanks asiatiques tels que Fulcrum ou Lowy Institute, avec des publications datant jusqu'en 2025. Aucune ne relève de médias sensationnalistes ; elles s'appuient sur analyses académiques et données officielles.

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