Chers lecteurs, dans la continuité des portraits atypiques de Khmers à travers le monde pour Cambodge Mag, nous restons en France et revenons sur les nouvelles orientations du talentueux photographe Charly HO.
Le photographe d’exception aux millions de vues sur BRUT explore désormais de nouveaux horizons, avec un point phare sur la customization . Cet autre talent qu’il exerce sur des des chaussures ou des blousons lui a valu un accueil plus que chaleureux de la part non seulement des « people », mais aussi des amateurs d’art et du « hors du commun » un peu partout dans le monde .
De nouvelles cordes à son arc que nous vous proposons de découvrir aujourd’hui.
Lors de notre première interview il y a presque trois ans, nous nous sommes principalement concentrés sur la photographie . Depuis tu as largement diversifié tes activités. Quelles sont désormais tes domaines ?
Parallèlement à la photographie, je développe mon univers « Custom » qui m’a permis aussi de renouer avec la peinture qui représentait mes premiers pas dans l’univers créatif.
Au niveau de la customization , comment est survenue cette passion ?
Depuis mon enfance, je cultivais déjà la singularité. Je me suis toujours senti différent. Il était important pour moi de porter des vêtements qui me ressemblent, d’avoir un sac US qui reflète mes idées, et mes pensées.
Alors, très tôt, je personnalisais des pièces uniques en rapport avec mon univers bien ancré dans ma tête.
Quels sont les objets que tu préfères customiser ?
Quasiment tout, une table, une chaise, un sac, une boite. Mais je développe en particulier les custom sneakers, et les vestes perfecto, les vestes M65, des modèles iconiques de la mode féminine et masculine.
Pourrais -tu nous décrire tes réalisations préférées ou des plus insolites
Une fois, j’ai reçu une paire de sneakers qui m’avait été expédiée depuis les États Unis. C’était une paire Jordan, assez originale. Une fois finie, puis expédiée à mon client collectionneur, j’ai appris qu’en fait c’était une paire très rare de Nike.
Elle valait 4800 $. Le client voulait absolument ma signature dessus. J’étais vraiment très surpris, mais très honoré à la fois.
Au sujet de la peinture , vers quoi t’orientes-tu et quels seraient tes sujets de prédilection ?
Etant donné que j’ai 30 ans de peinture à rattraper, je laisse libre court à mes envies du moments. Mais j’ai remarqué que ce qui revient régulièrement, c’est plus l’art figuratif et l’abstrait.
Tu as également reproduit des esquisses extrêmement iconiques comme celle de Goldorak … pourquoi ?
Goldorak a bercé mon enfance. Actarus incarnait un personnage qui me semblait similaire à mon histoire. J’ai crée l’œuvre Goldorak en 2021, en pleine période COVID. Mes dates d’exposition étaient décalé en 2022. J’ai saisi l’occasion pour créer quelque chose pour mes enfants. Le succès fut immédiat ; il ne reste que deux tirages sur huit actuellement.
Tu t’adonnes désormais à la sculpture. Parle nous de quelques unes de tes œuvres achevées ou en cours
J’aime la sculpture, le travail sur la matière. Je voulais faire ressortir un personnage de mes peintures tout en combinant mon univers custom. Le résultat final est vraiment surprenant. J’aime beaucoup.
Quelle place occupe le Cambodge ou l'identité khmère dans ces nouvelles réalisations ?
Mes racines infusent subtilement dans mes créations. Je n’ai pas encore expérimenté ce point de vue pour mes peintures. Par contre, je ressens ce besoin de photographier la ville où je suis né, ce besoin de partager avec ma communauté la contradiction de ce pays : la richesse culturelle et la pauvreté apparente du pays.
Existe-t-il actuellement un ou des réalisations en cours concernant le royaume ?
Pas en ce moment, mais j’aimerais y retourner pour réaliser une série de photographie dédié aux artisans et aux talents du pays.
Tes œuvres , qu’elles soient en photo , peinture , personnalisation , ou autre , traitent plusieurs univers . Mais songes tu à en faire uniquement autour du Cambodge ?
Oui, en particulier pour la photographie, la peinture et la sculpture.
Peux tu nous en dire quelques mots ?
Il y a des projets en discussion, mon équipe recherche des sponsors ou partenaires. Une nouvelle exposition de portraits WHY ME est également en prévision pour mai et juin à Lognes ( région parisienne ).
Enfin tes conclusions face à ces nouvelles orientations ?
Ces nouvelles orientations me permettent de continuer d’expérimenter mes limites créatives et d’être un artiste pluridisciplinaire.
Je trouve vraiment fascinant de pouvoir combiner plusieurs médiums dans mon processus créatif.
Tantôt la photographie influe sur mes peintures, et tantôt c’est l’inverse. Ensuite, le custom des sneakers influence mes peintures. Ce qui me fascine le plus, c’est d’observer ses différentes symbioses, c’est comme des flux d’énergie qui entrent en fusion.
Propos recueillis par Chantha R ( Françoise Framboise )
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