Chantha R : Avant tout je voudrais remercier Richard Long Dang Thanh qui m’a permis une première rencontre il y a environ un an avec Charly Ho, ainsi que Tony Tran (le fondateur du groupe ADF), qui, indirectement, m’a amenée à connaître certains des talents présentés depuis le début de cette série d’articles.
Avec plus de 3,6 millions de vues sur BRUT (où il raconte son exode du Cambodge avec sa famille pour s’installer en France), une exposition phare — WHY ME — réunissant plus d’une centaine de célébrités qui se sont prêtées au jeu du portrait, et qui fit la Une des salons Hoche à Paris, des clichés dans Vogue, mais aussi de récents projets humanitaires, Charly Ho est désormais devenu incontournable sur la scène artistique. Charly est une personne que je trouve définitivement passionnée par son métier, et cette passion se transmet aisément le temps d’une rencontre.
Ce qui l’a amené à exercer ce métier
« Je fais de la photo depuis maintenant 20 ans. Je considère cela non plus comme une passion, mais une vocation. Mon côté artistique aujourd’hui résonne beaucoup plus fort en moi ; je perçois désormais un authentique besoin d’apporter mon regard sur la société actuelle ».
Les moments marquants
Son premier contact avec un appareil reflex fut une révélation, comme des pièces de puzzle qui s’emboitent naturellement entre toutes les photographies qu’il a pu collecter dans sa tête depuis son enfance, et son envie insatiable de créer ses propres images.
Et bien qu’il n’avait à l’époque aucune formation technique, les règles de composition de lumière lui sont apparues comme une évidence. Les autres moments marquants resteront toutes les belles rencontres survenues par l’intermédiaire de son métier, en particulier durant l’année 2020 pour le lancement de sa signature WHY ME.
Le choix des modèles
Au départ bien sûr, ses critères sont physiques et esthétiques. Avec l’expérience, son regard évolue. Pour lui, les personnes qu’il rencontre au fil des castings ont d’une façon ou d’une autre quelque chose à raconter, notamment au travers du regard, qui prend alors toute son importance.
« Mon regard se pose d’ailleurs sur des hommes et des femmes qui s’illustrent merveilleusement par leurs succès et leurs talents »
Les difficultés
Tout l’enjeu demeure de pouvoir rester au sommet. Charly comprend que la définition du succès peut être différente selon chacun d’entre nous.
« Un sommet vertigineux peut devenir tant une source de motivation qu’une source de grand questionnement »
Couleur contre noir et blanc
La couleur lui plaît autant que le noir et blanc, bien qu’il y observe une nuance. Pour lui, le côté couleur révèle une certaine réalité, bien que factuelle ; alors que le noir et blanc amène à ses yeux une authenticité et un ancrage quelque part dans le passé. Mais, que ce soit l’un ou l’autre choix, les couleurs restent les siennes, il aime ase les approprier et se dire :
« Cela devient mes couleurs et mon noir et blanc »
En effet Charly effectue un travail de traitement de six mois en moyenne pour obtenir son rendu, qu’il s’agisse de la couleur ou du noir et blanc.
Ses domaines de prédilection
Son domaine de prédilection reste la mode et tout ce qui tourne autour du portrait. Pour ce photographe dont l’inspiration est puisée avant tout de la rue, le plus important reste de photographier l’Humain, avec un grand H.
Sa plus grande motivation
Laisser une empreinte de son existence sur le monde actuel. La photographie lui permet d’en devenir le témoin de son époque.
Son plus grand souhait
Arriver à être compris dans toutes ses démarches artistiques
Son rapport avec le Cambodge
Alors qu’il constate l’existence de réels talents dans la photographie au Srok, il réalise qu’ils sont encore peu nombreux en France. Son souhait le plus cher serait de pouvoir aller à la rencontre de ceux de son pays, notamment au Cambodge. Sa série MY LITTLE JOB puise notamment l’essentiel de sa source dans son pays d’origine.
Ses conseils
Croire en soi
Persévérer
Travailler de façon acharnée
Se faire sa propre opinion
Sa conclusion
« Je n’ai pas de projets préférés. Me servir d’un appareil photo, ou même d’un smartphone pour capturer l’instant demeure pour moi un réel plaisir. Mon quotidien en tant que photographe m’oriente vers une quête de l’existence. »
Interview réalisée à l’initiative du groupe Fb Asian vibes 2,0 : Zakhyyia Vavra — Déborah Om — Philippe Yang — David Vid — Jiraya Pochan et Chantha R
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