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Journée internationale des Femmes : Sophoan, survivante, artiste, et amoureuse de la cuisine khmère

Journée internationale des Femmes : Peintre, bijoutière, influenceuse, mannequin, femme d'affaire et personnage résolument épris de cuisine khmère, la Cambodgienne Sophoan Cao livre sans retenue quelques souvenirs, projets et impressions sur ses mille vies et son besoin de revenir au Cambodge.

Peintre, bijoutière, influenceuse, mannequin, femme d'affaire et personnage résolument épris de cuisine khmère, la Cambodgienne Sophoan Cao
Peintre, bijoutière, influenceuse, mannequin, femme d'affaire et personnage résolument épris de cuisine khmère, la Cambodgienne Sophoan Cao

Début de vie

Il n’est pas si loin le temps teinté de sombre où la petite Cambodgienne dessinait à l’aide d’un bâton sur la terre battue entourant la cabane familiale où les Khmers rouges avaient entassé ses proches. Si son âme d’artiste s’est éveillée très tôt, c’est malheureusement dans un contexte de guerre et d’oppression.

« C’est pour cela qu’en temps normal, je reviens deux fois par an dans mon pays, pour me rappeler et tenter de guérir de certaines images qui me hantent fréquemment.

« Vous pouvez être très jeune, mais certaines scènes vous marquent au fer rouge et ont du mal à s’apaiser dans ma mémoire », confie-t-elle rappelant qu’elle avait à peine six ans lorsque le cauchemar des Khmers rouges a pris fin.

« J’ai vu des gens mourir de faim, d’autres se faire exécuter devant mes yeux, cela ne s’oublie pas quand vous n’êtes qu’une gamine », confie-t-elle, ajoutant que sa famille d’origine bourgeoise n’a pu échapper à la mort qu’avec l’aide des anciens employés de l’entreprise familiale.

« Mon père traitait bien ses employés et ce sont ces derniers qui nous ont aidés en nous cachant ou en nous faisant déménager fréquemment. Nous avions la peau claire et notre famille était aisée avant 1975… un miracle que nous ayons survécu », confie-t-elle.

Retour bienfaiteur

« Après m’être installée en France, il m’a fallu du temps pour me convaincre de revenir au Cambodge. Bien sur, j’ai pleuré la première fois que je suis revenur, mais cela me faisait du bien de voir que le pays vivait à présent en paix », raconte-t-elle, ajoutant que depuis, elle y a créé une succursale de son entreprise de bijouterie dont le siège est basé en Lorraine.

Concernant l’évolution du Royaume, elle n’hésite pas à déclarer que « cela est allé un peu trop vite », mais qu’en fin de compte le pays évolue dans le bon sens avec une croissance économique remarquable et un environnement social qui change.

Peintre, bijoutière, influenceuse, mannequin, femme d'affaire et personnage résolument épris de cuisine khmère, la Cambodgienne Sophoan Cao

« Lorsque je reviens avec mon mari, j’en profite aussi pour redécouvrir le pays, ses provinces magnifiques, son bord de mer et ses îles et bien sûr ses monuments », dit-elle, insistant à nouveau sur l’aspect « réparateur » de ses séjours fréquents qui lui permettent non pas d’oublier ses cauchemars, mais de « faire ami » avec.

« C’est aussi l’occasion d’investir, de revoir la famille, des amis et d’autres Cambodgiennes qui ont survécu et sont devenues de fortes personnalité », conclut-elle sur ce point.

Artiste

Avec Sophoan, la vocation de l'art est venue très tôt, n’hésitant pas à exercer ses talents sur toutes les grandes surfaces qu’elle pouvait dénicher. « J’étais devenue le cauchemar de mes parents et de mes voisins, car je peignais déjà de grandes fresques sur les murs des uns et des autres », raconte-t-elle toute sourire.

« Ensuite, j’ai suivi des formations en France et pu ainsi assouvir ma passion pour cet art. C’est aussi cette vocation artistique qui m’a menée vers la bijouterie. D’abord, je viens d’une famille de bijoutiers donc l’attirance était naturelle et, aujourd’hui, je dessine tous mes modèles de bijoux auxquels je donne vie ensuite avec la complicité de mon frère. »

Mick Jagger par Sophoan
Mick Jagger par Sophoan

« Quant à la peinture, j’ai eu la chance d’exposer dans plusieurs grandes villes et la prochaine aura lieu au Luxembourg en juillet prochain avec pour thème Mick Jagger. J’ai choisi cette inspiration, car l’exposition qui regroupera plusieurs artistes est parrainée par le Royaume-Uni. Évidemment, j’ai du échanger avec la rock star pour lui montrer mes créations et il s’est déclaré ravi et ma même félicitée. Bien sûr, les échanges ont eu lieu en ligne, on ne rencontre pas facilement une célébrité pareille, mais ces quelques échanges constitueront un beau souvenir ».

Concernant le succès de ces toiles, l’artiste explique que seule la passion la motive. « Je n’ai jamais peint pour l’argent, je crois d’ailleurs que cela n’aurait pas marché. Je peins exclusivement par passion, sans aucune intention autre que celle de me faire plaisir et de partager. D’ailleurs j’offre fréquemment les recettes de mes ventes à des associations », dit-elle.

Influence

« Je ne me considère pas comme une influenceuse professionnelle, mais c’est vrai que lorsque je pose avec un produit ou photographie des endroits et que je partage ensuite sur les réseaux sociaux, il y a fréquemment plusieurs milliers de réactions et il y a surtout des résultats tangibles. »

« C’est peut-être dû aussi à mon activité de mannequinat. J’ai énormément posé pour des photographes ces dernières années et mon visage est donc assez connu, cela peut expliquer une partie des nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Si je suis très bien payée comme mannequin, par contre, mon activité d’influenceuse est purement un loisir. C’est tout simple, j’aime un hôtel, un restaurant, une robe, un parfum, je prends des photos et réalise quelques vidéos avec mon smartphone, et voilà..», explique-t-elle.

« J’ai appris qu’un réseau ce contacts ou d’amis n’a pas besoin d’être forcément vaste pour être efficace à moins de parler de projets de grande envergure. Mes principaux clients réguliers pour la bijouterie sont tout simplement des contacts dont l’importance n’a cessé de grandir au fil des années ».

« Faites du bon travail, partagez et entretenez avec sincérité vos contacts, c’est tout simple », ajoute-t-elle.

Gastronomie khmère au Malis

Installée dans le cadre vert et rafraîchissant du Malis de Phnom Penh devant un plat de crabes de Kep et de homard du Mékong, Sophoan ouvre ses grands yeux : « Je suis quelqu’un qui aime la bonne cuisine et, lorsque je reviens au pays, je n’ai pas envie de manger français, je veux découvrir et redécouvrir la cuisine de mon pays », dit-elle, expliquant également qu’elle adore cuisiner et qu’elle s’y adonne régulièrement le weekend et de préférence avec des plats cambodgiens ou vietnamiens ».

Que choisir ?
Que choisir ?
« De surcroît, je vis dans une région française, la Lorraine, qui n’est pas vraiment spécialisée dans les produits de la mer », précise-t-elle.

« J’adore les crustacés et donc je me régale. J’aime ce restaurant, car, non seulement le cadre est splendide, mais aussi parce que la cuisine traditionnelle y est ici bien préparée, généreuse et sans fioritures. La carte est variée, le service est parfait et j’aime bien cette présentation originale, traditionnelle et plutôt esthétique des plats. »

Après un mois passé dans le royaume, Sophoan quitte le pays ce mercredi, projetant de revenir en septembre prochain, entre l’exposition au Luxembourg et les Fêtes de Noël, « une période d’activité intense pour la bijouterie et pour laquelle elle doit créer de nouveaux modèles, « donc forcément une période que j’adore », conclut-elle avec une dernière pose glamour et ce beau sourire khmer.

CG

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