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Cambodge – Histoire – Ballet Royal : Histoire des Photographies d’Apsara de Groslier

À l’occasion du 18e anniversaire de la proclamation de Preah Reach Troap Dance (Ballet Royal ) en tant que patrimoine immatériel de l’humanité (7 novembre 2003)...

Extraits du script de la série télévisée réalisée par Christophe Gargiulo avec l’assistance de son Altesse le Prince Tesso Sisowathn, avec l’aide de la Francophonie et de l’ONG NKFC, Cambodge Mag vous propose de lire ou redécouvrir le script illustré de la deuxième partie de l’épisode intitulé ‘’Le temps des Découvertes’’.

… Fin 1859, Mouhot part à la découverte du Cambodge. Il y rencontre l’abbé Sylvestre, qui évoque des ruines enfouies dans la forêt. Intrigué par les descriptions du missionnaire, le naturaliste part en sa compagnie à leur recherche. Lorsqu’il atteint le site d’Angkor, en janvier 1860, il connaît le choc de sa vie… Henri Mouhot raconte alors : « À la vue de ces temples, l’esprit se sent écrasé, l’imagination surpassée ; on regarde, on admire, et, saisi de respect, on reste silencieux ; car où trouver des paroles pour louer une œuvre architecturale ? Aussi unique… on peut évaluer à plus de 3000 ans les édifices d’Angkor, et à peu près à deux mille celui des plus récents. “. Une des premières rencontres marquantes de l’art cambodgien avec le monde occidental sera le voyage du roi Sisowath en France en 1906. Partis de Phnom Penh le 7 mai 1906, le roi et sa délégation arrivent à Marseille le 10 juin, à l’occasion de l’Exposition coloniale. Avec sa cour et les danseuses du Ballet royal, il poursuit vers Paris, et rencontre les membres du gouvernement français. Chacune des apparitions publiques du monarque déclencha l’enthousiasme. Sa bonne humeur et ses manières élégantes charmèrent les foules.

Un théâtre de style cambodgien avait été aménagé pour recevoir les ballerines, mais le succès qu’elles rencontrèrent obligea de changer de lieu. Les représentations se déroulèrent alors sur la terrasse du Grand Palais de l’Exposition. Chaque soir, plus de trente mille parisiens se pressèrent autour de l’estrade où les formes idéales des merveilleuses danseuses ondulaient à la lumière des projecteurs. Ce fut du délire. On ne parla plus que du Cambodge, de son Roi et de ses danseuses. Le célèbre sculpteur français Auguste Rodin est ébloui. Il assiste à leurs spectacles à Paris et à Marseille, les suit partout pour les dessiner. Les petites danseuses, quasiment des enfants, sont capricieuses et Rodin ne cesse de leur faire de petits cadeaux pour les faire tenir tranquilles ne serait-ce que quelques instants.

C’est ainsi que, fasciné par la grâce des danseuses du ballet royal, Rodin exécutera plus d’une centaine de dessins et d’aquarelles a partir des poses des jeunes ballerines.Il dira ces mots restés gravés dans les mémoires : « Ces Cambodgiennes nous ont donné tout ce que l’antique peut contenir ; leur antique à elles qui vaut le nôtre. Nous avons vécu trois jours d’il y a trois mille ans. Il est impossible de voir la nature humaine portée à cette perfection. Il n’y a eu qu’elles et les Grecs ».

Georges Groslier, français né au Cambodge en 1887, premier conservateur du musée Albert Sarraut à Phnom Penh, était aussi un passionné du ballet royal. Certains de ses travaux furent publiés, d’autres viennent d’être découverts. Plus de 800 photos du ballet royal sont restaurées au musée de Phnom Penh. Comme le raconte Bernard Porte, du Musée de Phnom Penh : « nous sommes en 1927 et, le roi Sisowath vient de mourir. Et, selon Georges Groslier, le Ballet royal se portait mal. C’est sans doute ce qui a décidé cette campagne de photographies, cette volonté d’enregistrer un maximum de postures de danses.Par contre, il décrit les séances de pose, il décrit le caractère des danseuses, il parle de leur tenue vestimentaire. Il parle de leur rôle.

Cela nous a permis d’identifier et de reconnaître les danseuses. C’était assez émouvant. Ces photos ont été prises de manière très très simple. C’était le même parterre qu’ici avec des petites fleurs, le décor était extrêmement simple. Les ballerines étaient rassemblées tout autour, elles prenaient les postures à tour de rôle. Un appareil photographique très volumineux appelé ‘’chambre’’ était utilisé.Il y a eu une série de 900 clichés. C’était vraiment émouvant, car ces photos ont été prises au même endroit où nous travaillons aujourd’hui. C’est un témoignage mais ce sont aussi des clichés de toute beauté, d’une grande simplicité. D’une grande sobriété, très émouvante. Pour le moment, nous n’avons pas de tirages de bonne qualité. Mais nous allons les numériser et obtenir des tirages de grande qualité, avec beaucoup de détail, beaucoup de précision, qui nous aidera à retrouver la vie de ces danseuses…»


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