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Regard d'expatrié au Cambodge : Florian Bohême, « questionner la démocratie thaïlandaise...»

Florian Bohême, après plus d’une décennie au Cambodge, sa seconde patrie, partage ici une réflexion intime et sans fard sur les tensions frontalières qui secouent la région. Installé à Phnom Penh, conseiller consulaire et entrepreneur passionné par l’hospitalité, l’auteur observe les drames humains : plus de 200 000 déplacés de chaque côté, des bombardements sur des sites sacrés, et une escalade autour du temple de Preah Vihear qui ravive les blessures historiques.

Florian Bohême
Florian Bohême

Cette crise le pousse à questionner les discours officiels thaïlandais sur la « parole au peuple », dans un pays coutumier des coups d’État, alors que le Cambodge persévère dans son développement malgré les épreuves.

« Ainsi, un pays qui compte plus de 200 000 personnes déplacées, qui se retrouve engagé, malgré lui paraît-il, dans un conflit sur l’une de ses frontières, aurait tout loisir de dissoudre son Parlement et de convoquer des élections générales ? Un pays qui détruit, « par erreur », des édifices religieux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO — on se souvient de la Syrie ou encore du Mali — trouverait encore le temps de « redonner la parole au peuple », dixit.

Ne venez pas me parler de démocratie quand ce même pays a connu près de vingt coups d’État en moins de cent ans. Et pourtant, on voudrait continuer à faire croire que l’agresseur serait celui d’en face. Celui qui compte, lui aussi, plus de 200 000 déplacés, celui qui n’a pas d’armée de l’air, celui qui n’a aucune revanche à prendre, sauf sur lui-même, pour poursuivre son développement.

Le Cambodge a toujours accepté son sort. Les Cambodgiens sont toujours restés debout, même dans les heures les plus sombres. Toujours. Au regard de mes engagements publics, ce message n’est sans doute pas politiquement correct. Mais c’est aussi cela, l’esprit français : dire ce que l’on pense ! On aimerait d’ailleurs que nos officiels à Paris fassent de même...

Chacun aura compris que je ne confonds pas les manipulations politiques avec les hommes et les femmes qui, au Cambodge comme en Thaïlande, essaient simplement de vivre dignement et en paix. Choisir d’émigrer, comme je l’ai fait il y a plus de dix ans, c’est aussi accepter qu’une deuxième nation devienne la sienne. Qu’une deuxième famille soit ici, au Cambodge. Que cela soit dit. »

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