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Actualité & Phnom Penh : Prévenir les inondations, une priorité absolue

Si les inondations de Phnom Penh sont un problème relativement éphémère par rapport à d'autres régions du pays, elles coûtent cher à la capitale dans tous les secteurs, notamment sur le plan économique et social.

Des ouvriers travaillent sur un chantier de construction d'un système d'égouts dans le district de Meanchey à Phnom Penh. Photo Heng Chivoan
Des ouvriers travaillent sur un chantier de construction d'un système d'égouts dans le district de Meanchey à Phnom Penh. Photo Heng Chivoan

Beaucoup d'anciennes sections du système de drainage dans la capitale sont devenues vétustes et inefficaces en raison du rétrécissement et de l’occupation illégale autour des canaux. Certaines zones de Phnom Penh souffrent alors d’inondations parfois spectaculaires pendant la saison des pluies.

Consciente du problème, l’autorité municipale de Phnom Penh, grâce à une subvention du Japon, a restauré les canaux de drainage détériorés afin de prévenir les inondations.

Depuis 1998, l’administration municipale de Phnom Penh et l’aide japonaise (JICA) collaborent à la mise en œuvre d’un projet de prévention des inondations et d’amélioration du drainage en quatre phases.

Projet initial

L’objectif du projet initial est de minimiser les inondations et les dégâts causés par les précipitations locales dans la capitale Phnom Penh en améliorant le système de drainage et en prévoyant des travaux de drainage d’urgence.

La saison des pluies au Cambodge dure de mai à fin octobre. En plus des fortes averses, la capitale, Phnom Penh, est aux prises avec une surcapacité de ses systèmes de drainage, provoquée par une urbanisation galopante. La plupart des canaux et des systèmes de drainage de la capitale ont été construits juste après la fin de la guerres civile.

Inondations à Phnom Penh. Photo Heng Chivoan
Inondations à Phnom Penh. Photo Heng Chivoan

Au fil des années, les systèmes de drainage se sont gravement détériorés et environ 250 à 300 000 citadins sont régulièrement touchés par les inondations causées par la saison des pluies.

Protection contre les inondations et amélioration du drainage à Phnom Penh : phases 1 et 2

En 1999, la JICA a mis en œuvre un « Plan directeur pour la protection contre les inondations et l’amélioration du drainage à Phnom Penh », suivi d’une série de « Projets d’amélioration de la protection contre les inondations et du drainage dans la ville de Phnom Penh ».

La phase 1 du projet ciblait le sud-ouest de la ville pour améliorer les canaux de drainage, construire des canaux et une station de pompage, et renforcer les digues.

La phase 2 visait à améliorer les systèmes de drainage dans la région nord-est, notamment la construction de réservoirs souterrains, de stations de pompage, de revêtements de rives et d’un tuyau d’interception dans le Tonlé Sap. Les phases 1 et 2 ont permis de largement limiter les dégâts causés par les inondations dans les zones ciblées.

Phase 3 : Construction des systèmes de drainage et de la chambre à sédiments et maintenance des systèmes de drainage

En 2012, la JICA, en coopération avec le ministère des Travaux publics et des Transports, a commencé à mettre en œuvre la phase 3, qui cible les réseaux de drainage dans le sud-est de Phnom Penh.

Chantier de construction du système d'égouts dans la commune de Boeung Tompun, dans le district de Meanchey. Photo Heng Chivoan
Chantier de construction du système d'égouts dans la commune de Boeung Tompun, dans le district de Meanchey. Photo Heng Chivoan

Outre les projets de construction, y compris la reconstruction de la chambre à sédiments vieille de plus de 50 ans, le projet visait également à renforcer la capacité de la ville à entretenir les canalisations/canaux de drainage. À cette fin, la JICA avait acheté deux jeux de Sludge Suckers et deux jeux de High Water-Jet Machine pour le nettoyage des tuyaux de drainage.

Au Cambodge, il est hélas courant de faire passer le personnel de nettoyage dans des tuyaux de drainage de 60 cm pour nettoyer l’intérieur. Avec l’introduction des machines à jet d’eau élevé, le personnel de nettoyage n’est plus obligé de mettre sa vie en danger pour nettoyer les tuyaux de drainage insalubres.

Phase 4 : Construction et renforcement de systèmes de drainage

Phnom Penh est entourée de quatre rivières et se caractérise par de nombreuses terres basses où l’eau s’accumule facilement. Des mesures contre les inondations ont déjà été prises, telles que la construction de digues circulaires autour des zones résidentielles et l’installation d’installations de drainage. Néanmoins, les effets de la détérioration ont réduit la fonctionnalité de ces installations et les dégâts causés par les inondations sont devenus graves.

Phase V : Mesures nécessaires

La phase IV du projet de prévention des inondations et d’amélioration du drainage dans la capitale a été achevée le 17 septembre 2021, pour un coût de 36 millions de dollars.

L’administration de Phnom Penh et la JICA étudient actuellement la faisabilité de la mise en œuvre de la phase V, couvrant le sud-ouest de la capitale, pour prévenir les inondations, certains lacs de la région ayant été comblés pour le développement de logements, explique le porte-parole de la mairie, Met Meas Pheakdey.

Meas Pheakdey précise que, grâce à une récente réunion entre les experts des unités concernées de l’administration municipale et la JICA, la phase V pourrait être mise en œuvre dans neuf des 27 zones du plan directeur de l’administration municipale. Ces zones sont situées dans le sud-ouest de Phnom Penh.

« Actuellement, le projet en est encore au stade de l’étude d’impact et l’administration municipale met en œuvre certaines mesures nécessaires et urgentes pour répondre à la situation actuelle d’inondation dans certains quartiers de la capitale. », explique-t-il.

« L’administration a installé des pompes à eau dans 15 stations et utilisé 10 camions pour évacuer les eaux de Boeung Tumpun et d’autres zones touchées par les inondations pendant la saison des pluies ».

Un plaisir pour certains, un fléau pour d'autres. Des écoliers se frayent un chemin dans une rue inondée de Phnom Penh. Photo Hong Menea
Un plaisir pour certains, un fléau pour d'autres. Des écoliers se frayent un chemin dans une rue inondée de Phnom Penh. Photo Hong Menea
« En outre, l’administration municipale a également restauré et développé un certain nombre de systèmes d’égouts et de canaux de drainage, et mis en place une nouvelle station de stockage et de traitement de l’eau à Boeung Tumpun, capable de pomper jusqu’à 30 mètres d’eau par seconde », indique le porte-parole.

Néanmoins, il appelle tous les résidents de la capitale, en particulier ceux des zones vulnérables aux inondations, à garder l’environnement propre et à ramasser les déchets qui peuvent bloquer les drains et les canaux et provoquer des crues soudaines.

Réactions

Sak Sophary, une habitante de 47 ans de la commune de Boeung Tumpun II dans le district de Meanchey à Phnom Penh, raconte que sa maison n’est plus inondée lors des averses ;

« Elle n’est pas inondée lors de pluies normales ou même fortes après que les autorités eurent restauré et élargi les canaux, et installé cinq pompes supplémentaires à la station de pompage de Boeung Tumpun », dit-elle, ajoutant :

« Auparavant, lorsqu’il pleuvait, ne serait-ce que quelques heures, ma maison était inondée, et il arrivait même que des sacs en plastique et des ordures s’écoulent dans ma maison. Mais maintenant, elle n’est plus inondée comme avant, même lorsqu’il y a de fortes pluies ».

Fortes pluies à Phnom Penh. Photo The Post
Fortes pluies à Phnom Penh. Photo The Post

Heng Srey La, 42 ans, habitant de la commune de Sak Sampov dans le district de Dangkor, confie que certaines parties de son village ont été inondées en août dernier :

« Au mois d’août, mon village n’a pas encore été inondé, car les autorités ont restauré et élargi les canaux, et les ont rendus plus profonds. Avec le système de canaux amélioré et le barrage récemment construit, je pense que mon village ne risque pas d’être inondé cette année encore ».

Travaux en cours

L’administration municipale effectue actuellement des travaux de restauration sur un grand nombre de canaux afin d’améliorer l’écoulement de l’eau et de prévenir les inondations dans les zones urbaines du sud de la capitale.

Il s’agit notamment du canal Toul Pongro I dans la commune de Chaom Chao du district de Por Sen Chey. Ce canal, qui s’écoule depuis la zone de la route nationale 3 dans le district de Meanchey jusqu’au lac Choeung Ek, puis jusqu’à la rivière Chrov, joue un rôle important dans la lutte contre les inondations.

Les travaux sont pratiquement achevés, déclare Seng Kimsan, directeur adjoint du département municipal des travaux publics et des transports de Phnom Penh :

« Actuellement, notre équipe poursuit la restauration du canal Boeung Tumpun, qui mesure 3,7 km de long et 30 m de large, et s’étend du canal Stung Meanchey à la station Boeung Tumpun de la rue 371 ».

« Ce canal joue un rôle important dans l’écoulement de l’eau des canaux de Doeurm Sleng et de Baraing, notamment dans le déplacement de l’eau de Por Senchey, Sen Sok et Toul Kork, ainsi que de certaines parties des districts de Chamkarmon et Prampi Makara. »

Selon M. Kimsan, le groupe de travail est parvenu en 2021 à restaurer un tronçon d’environ 1 km du canal Boeung Trabek dans le district de Chamkarmon, un tronçon de plus de 2 km du canal Boeung Ha, et le canal Moul dans le village de Moul du district de Dangkor, qui fait 2,8 km de long et 20-30 m de large.

Il confirme que l’équipe restaure actuellement deux canaux principaux de part et d’autre de la première ligne allant de la route nationale 4 au canal O’Lav pour que l’eau puisse s’écouler dans le lac du barrage de Kob Srov.

Reliée à Prek O' Khsach, la deuxième ligne mesure 16,8 km de long, dont 2 km dans le district d’Ang Snuol de la province de Kandal et 14,8 km dans le district de Kamboul de Phnom Penh. Elle fait 26 m de large dans sa partie supérieure et 17 m dans sa partie inférieure, et a une profondeur de 3 m.

La ligne doit permettre d’évacuer l’eau des districts de Bek Chan et d’Ang Snuol à travers les communes de Kamboul, Ov laok et Snaor du district de Kamboul, et certaines parties du district de Por Sen Chey, pour continuer à se déverser dans le lac Ta Mok.

Christophe Gargiulo & Khouth Sophak Chakrya avec note partenaire The Phnom Penh Post

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