Le raffinement du saké à l'honneur : une masterclass d’exception avec la Cambodia Sommelier Association au Topaz
- La Rédaction

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Dans l’élégante salle du restaurant Topaz à Phnom Penh, la Cambodia Sommelier Association a récemment célébré l’art ancestral du saké japonais lors d’une masterclass exceptionnelle. Un rendez-vous rare, ponctué de découvertes sensorielles et culturelles, qui a permis aux professionnels du vin et aux amateurs éclairés de plonger au cœur d’un univers où tradition, précision et émotion s’unissent dans un seul verre.

Organisée en collaboration avec la Japanese Sake and Shochu Makers Association, cette rencontre fut animée par M. Sean Ou, représentant de l’association pour la région ASEAN. Par sa pédagogie limpide et son enthousiasme communicatif, il a su dévoiler toute la complexité du saké — cet élixir mystérieux trop souvent résumé, à tort, à un simple “vin de riz”.
L’alchimie du riz, de l’eau et du temps
Le saké est une œuvre de patience et de rigueur. Sa fabrication repose sur un équilibre délicat entre la qualité du riz, la pureté de l’eau, le type de levure et la maîtrise du koji, ce champignon noble qui transforme l’amidon en sucre. La masterclass a permis de revisiter les notions essentielles : le taux de polissage du riz — véritable mesure du raffinement — ainsi que les processus de fermentation lente qui donnent naissance aux différentes catégories de saké, du junmai au ginjo, jusqu’au daiginjo, symbole ultime d’élégance et de précision.
Chaque étape du processus de brassage fut détaillée, soulignant à quel point la production du saké est à la fois une science et un art. “Le brasseur de saké pense en milliers de grains, mais rêve en émotions humaines”, a rappelé M. Ou, évoquant la philosophie japonaise qui sous-tend cette boisson millénaire.
Cinq sakés, cinq visages du Japon
Les membres de l’association ont eu le privilège de déguster une sélection de cinq sakés distincts, issus de différentes régions du Japon.Chacun portait l’empreinte de son terroir : la minéralité des eaux de Niigata, la rondeur fruitée des brassins de Hiroshima, ou encore les notes subtiles de pomme et de fleurs blanches caractéristiques d’un daiginjo soigneusement travaillé.
Cette dégustation fut une ode à la diversité des styles régionaux, mais aussi à la transmission d’un héritage. Derrière chaque bouteille, se cache l’histoire d’un maître-brasseur, souvent héritier de plusieurs générations, qui perpétue gestuelles et savoir-faire transmis de père en fils depuis l’époque d’Edo.
L’art du mariage entre mets et saké
Autre moment fort de la rencontre : l’exploration des accords mets-saké, qui bousculent les conventions européennes du vin. Là où un cru blanc s’accorderait avec des fruits de mer, un junmai ginjo révèle un umami puissant capable d’épouser aussi bien une huître iodée qu’un tataki de bœuf.
Les sommeliers cambodgiens présents ont pu tester ces associations, découvrant ainsi comment l’acidité mesurée et la texture satinée du saké peuvent sublimer aussi bien la gastronomie japonaise que la cuisine fusion contemporaine, voire certains mets khmers à base de poisson ou de citronnelle.

Un pont culturel entre le Japon et le Cambodge
Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de la Cambodia Sommelier Association, qui s’attache à diversifier les connaissances œnologiques de ses membres et à favoriser l’échange culturel à travers les boissons du monde. Le saké, en tant que symbole d’hospitalité et de raffinement, incarne parfaitement cet esprit d’ouverture et de découverte.
Dans le cadre feutré du Topaz, institution de la haute gastronomie à Phnom Penh, cette rencontre fut à la fois un hommage à la tradition japonaise et une célébration du dialogue entre cultures. Les participants sont repartis avec un regard renouvelé sur cette boisson, qui transcende les frontières du goût pour toucher à quelque chose de plus universel : l’émotion.
“Kanpaï” à la curiosité et à la passion
En levant leurs verres à la fin de la session, les sommeliers et invités du jour ont brindé à la richesse du savoir-faire nippon et à cette nouvelle passerelle entre l’Asie du Nord et du Sud-Est.Le saké, ont-ils compris, n’est pas qu’une boisson : il est un langage. Un langage de respect, de lenteur, et de beauté silencieuse.
Alors que la Cambodia Sommelier Association poursuit son engagement pour l’éducation et la mise en valeur des métiers du vin, cette célébration du sake no hi, la Journée Internationale du Saké, marque une étape supplémentaire dans son ouverture au monde. Et dans le doux parfum de riz fermenté, on devine, peut-être, l’écho d’un avenir où Phnom Penh parlera le langage du saké avec aisance, élégance et passion.








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