Le Cambodge, cœur battant de la Francophonie en 2026 : Une passation symbolique et un engagement renouvelé
- La Rédaction

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En novembre 2025, à Kigali, capitale du Rwanda, le Cambodge a officiellement repris la présidence de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) succédant ainsi à la France, illustrant un profond engagement diplomatique et culturel.

Cette passation solennelle, orchestrée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, S.E. Prak Sokhonn, ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire francophone du Royaume.
Avec une incontestable fierté, le Cambodge se prépare donc à accueillir le 20ᵉ Sommet de la Francophonie, prévu à Siem Reap en novembre 2026, une belle occasion de faire rayonner son patrimoine unique sur la scène internationale.
Un héritage francophone profondément ancré
L’ancrage du Cambodge au sein de la Francophonie n’est pas récent. Depuis 1970, avec le rôle pionnier de Norodom Sihanouk parmi les membres fondateurs, le pays a tissé des liens solides avec cette grande communauté linguistique.
Membre à part entière depuis 1993, le Cambodge a su devenir un acteur incontournable dans la promotion du français en Asie du Sud-Est. Cette continuité historique est la pierre angulaire d’un engagement renouvelé, où culture et diplomatie se conjuguent avec l'ambition de dessiner un avenir commun renforcé.
Le choix porté sur Siem Reap, cette ville abritant les majestueux temples d’Angkor, dépasse le cadre d’un simple événement protocolaire. Ce site mondialement connu incarne la rencontre entre un héritage millénaire et une aspiration contemporaine à la paix, la coopération et au développement durable.
Plus de 90 délégations se réuniront pour tisser des liens, échanger autour de défis globaux, et renforcer la solidarité au sein de la Francophonie.
Les bénéfices majeurs pour le Cambodge
Accueillir un tel événement d’envergure mondiale représente pour le Cambodge une opportunité exceptionnelle sur plusieurs plans. En premier lieu, cet événement fera rayonner internationalement la richesse culturelle et patrimoniale du pays, dynamisant le secteur touristique, qui en a bien besoin actuellement.
Ce rendez-vous diplomatique ouvrira probablement la voie à des partenariats économiques renforcés avec d’autres États francophones, une bonne opportunité pour stimuler les échanges commerciaux et les investissements.
Sur le plan éducatif et linguistique, le Sommet contribuera à promouvoir l’apprentissage du français, catalyseur d’opportunités pour les jeunes Cambodgiens. Enfin, il cristallisera l’image du Cambodge comme un pays pacifique, ouvert et acteur majeur de la coopération multilatérale, renforçant sa stature sur la scène internationale.
La préparation du Sommet est déjà marquée par une vie culturelle intense à Siem Reap, qui célèbre la Francophonie à travers des manifestations artistiques, culinaires et festives. Le Village de la Francophonie en fut un exemple vibrant, où se mêlèrent traditions khmères et influences françaises dans une ambiance de dialogue et de partage. Ces rendez-vous anticipent l’esprit du Sommet : la diversité linguistique et culturelle comme socles de fraternité et d’innovation collective.
Une ambition diplomatique qui transcende les frontières
Plus qu’un simple acte protocolaire, la présidence cambodgienne de la CMF et l’organisation du Sommet incarnent une véritable stratégie diplomatique.
Ce rôle valorise son héritage, tout en lui offrant une plateforme où s’expriment les défis et les ambitions du monde francophone contemporain.
En conjuguant patrimoine, diplomatie et vision prospective, le Cambodge affirme ainsi sa vocation à rester un acteur influent et respecté dans la grande famille de la Francophonie.
Le Sommet de Siem Reap sera bien plus qu’une rencontre politique : il sera la célébration d’une identité plurielle, ouverte au monde, et le témoignage concret de la place méritée du Cambodge au sein d’une communauté internationale en pleine mutation.

Sommet de la Francophonie, saviez-vous ?
Le Sommet de la Francophonie est la plus haute instance de décision de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), réunissant tous les deux ans les chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage.
Le sommet est présidé par le dirigeant du pays hôte jusqu’au sommet suivant et statue notamment sur l’admission de nouveaux membres, l’adoption des grandes orientations stratégiques et la désignation du ou de la Secrétaire général(e) de la Francophonie.
Nature politique
Le Sommet a pris progressivement une dimension résolument politique, au point que l’on parle de la « primauté du politique » dans la Francophonie. Depuis les années 1990, les chefs d’État y adoptent des déclarations et résolutions sur la paix, la démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme et la prévention des crises, par exemple avec la Déclaration de Bamako (2000) qui fixe un cadre normatif en matière de pratiques démocratiques et de libertés.
Le Sommet peut aussi se prononcer sur des situations de rupture de l’ordre constitutionnel dans un État membre, allant jusqu’à la suspension de celui‑ci des instances francophones.
Dimension culturelle et linguistique
À l’origine, la coopération francophone était centrée sur la culture, l’éducation et la promotion de la langue française. Le Sommet reste un moment fort pour affirmer la diversité culturelle, défendre la place du français dans la mondialisation, soutenir les industries culturelles, audiovisuelles et numériques francophones, et promouvoir l’idée d’une « exception culturelle ».
Autour de chaque Sommet se déploie souvent un vaste programme culturel (festivals, expositions, rencontres d’artistes, événements littéraires) qui met en valeur la création francophone sur les cinq continents.
Dimension économique et de développement
Dès le premier Sommet en 1986, le développement et la coopération économique figuraient parmi les quatre grands axes de travail aux côtés de la culture, de la communication et des « industries de la langue ».
Au fil des rencontres, les chefs d’État ont élargi le champ d’action à l’économie, au développement durable, aux technologies numériques, à la recherche scientifique, à la formation et à l’employabilité des jeunes.
Le Sommet sert aussi de cadre politique pour lancer ou renforcer des programmes concrets via les institutions spécialisées de la Francophonie, comme l’Institut de la Francophonie pour le développement durable ou l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation.
Fonctionnement et résultats concrets
Le Sommet se conclut généralement par une grande déclaration politique qui fixe les priorités communes pour une période donnée, parfois dans un « cadre stratégique » décennal. Il adopte en outre des résolutions thématiques (éducation, égalité femmes‑hommes, numérique, climat, sécurité, migrations, etc.) qui orientent le travail des ministres et des opérateurs francophones jusqu’au Sommet suivant. Historiquement, certains Sommets ont été le théâtre de décisions marquantes : création du poste de Secrétaire général, adoption de textes sur la démocratie, l’annulation ou la réorganisation de dettes de pays du Sud, ou la réforme des structures de l’OIF pour lui donner une plus grande visibilité internationale.
Le Sommet de la Francophonie est donc à la fois politique, culturel et économique : un espace de concertation au plus haut niveau qui cherche à conjuguer défense de la langue française, promotion de la diversité culturelle, engagement pour la démocratie et la paix, et coopération au service du développement durable dans l’ensemble de l’espace francophone.







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