Frappes Thaïlandaises en territoire Cambodgien : La trêve de Trump déjà ébranlée

Les forces militaires thaïlandaises ont intensifié leurs opérations ce samedi 13 décembre 2025, avec des frappes aériennes menées par deux avions de chasse F-16 sur des cibles dans la province cambodgienne de Pursat.

Selon un communiqué du ministère cambodgien de la Défense nationale, les attaques ont débuté à 5h50 avec une bombe larguée sur un hôtel dans la zone de Thmar Da, suivie d'une seconde à 5h55 sur le même bâtiment. Les opérations ont ensuite visé le pont Chey Chumneas à 6h02 et 6h07, puis l'ancien pont à 6h12, sans cessation apparente des survols thaïlandais.​

Extension aux opérations navales à Koh Kong

La marine royale thaïlandaise a élargi le conflit en lançant l'opération « Trat Prap Porapak » (Trat Réprime les Ennemis) le long de la frontière Chanthaburi-Trat près de la province cambodgienne de Koh Kong. Cette mobilisation combine forces de mer, air et terre, avec des navires armés en alerte maximale et des avions de chasse prêts à intervenir, en réponse à des allégations d'incursions cambodgiennes. Des sources thaïlandaises indiquent que des tirs ont visé des positions militaires présumées, visant à neutraliser les menaces sans destruction massive, tandis que Phnom Penh dénonce une agression disproportionnée.​

Fragilité du cessez-le-Feu Trump

La trêve négociée hier soir sous l'égide du président américain Donald Trump, réélu et investi en janvier 2025, révèle déjà sa précarité extrême face à ces frappes continues. Malgré les appels répétés de Trump à la retenue – incluant des menaces de sanctions tarifaires – et une cérémonie de paix en Malaisie en octobre, les accusations croisées et les actions militaires unilatérales soulignent l'instabilité du cessez-le-feu. Phnom Penh maintient sa non-réponse pour préserver la paix, mais l'escalade met en péril les efforts diplomatiques régionaux.

Contexte d'un conflit frontalier chronique

Ce regain de violence s'inscrit dans une longue dispute frontalière datant de décennies, exacerbée par des incidents récurrents autour de temples comme Preah Vihear. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir engagé les hostilités, avec des évacuations massives de centaines de milliers de civils et des pertes rapportées des deux côtés, incluant soldats thaïlandais et civils cambodgiens. Le Cambodge envisage même une plainte auprès de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre présumés.​

Situation des Réfugiés

L'escalade des hostilités a provoqué un exode massif de civils le long de la frontière thaïlando-cambodgienne, avec des centaines de milliers de réfugiés fuyant les zones de combat dans les provinces de Pursat et Koh Kong. Des camps d'urgence ont été érigés à la hâte par les autorités cambodgiennes et des organisations humanitaires internationales, abritant des familles entières déplacées par les bombardements et les menaces d'invasion navale. Cette crise humanitaire aggrave les tensions, avec des appels urgents à un corridor humanitaire pour éviter une catastrophe sanitaire et alimentaire, soulignant la vulnérabilité des populations locales prises au piège d'un conflit ancestral.