Conflit frontalier : Phnom Penh hausse le ton
- La Rédaction

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Le ministère cambodgien de la Défense alerte : les attaques « agressives » de l’armée thaïlandaise ont forcé plus de 54 550 civils à fuir leurs foyers dans les régions militaires 4 et 5, soit 16 598 familles entières. Ce bilan provisoire, établi à 11h mardi, fait état de sept morts et vingt blessés parmi les non-combattants, principalement dans les provinces d’Oddar Meanchey (trois tués, huit blessés), Preah Vihear (trois tués, dix blessés) et Banteay Meanchey (un tué, deux blessés).

Depuis le 7 décembre, les frappes thaïlandaises se multiplient, touchant Preah Vihear, Banteay Meanchey, Oddar Meanchey, Battambang et Pursat. Artillerie lourde, jets F-16 et même gaz toxiques : les assauts ont ravagé maisons, temples, centres de santé et contraint à la fermeture de centaines d’écoles. Les déplacés s’entassent – 12 996 à Oddar Meanchey, 13 056 à Preah Vihear, 13 686 à Banteay Meanchey, 3 736 à Pursat et 11 076 à Siem Reap.
Une tragédie humaine qui défie la Déclaration conjointe signée le 26 octobre à Kuala Lumpur, sous l’égide du président américain Donald Trump et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, en sa qualité de président de l’ASEAN.
Appels internationaux à la raison
L’ONU, l’UE, l’Australie, l’Allemagne et la France multiplient les injonctions. Le secrétaire général António Guterres déplore « les frappes aériennes et le déploiement d’équipements lourds », exhortant à un retour au cessez-le-feu du 28 juillet et au dialogue.
L’UE promet un soutien à la démilitarisation humanitaire, tandis que Canberra et Berlin insistent sur la protection des civils et le respect des engagements de Kuala Lumpur. Paris, de son côté, soutient la médiation ASEAN et rappelle que « seul le dialogue respectueux du droit international » peut trancher ce litige frontalier hérité des années 1900.
La voix ferme de Phnom Penh
Le Premier ministre Hun Manet tonne contre Bangkok, accusé de viser des villages à 28 km de la frontière sous prétexte de « reconquête souveraine ». « Si la Thaïlande aime la paix, qu’elle respecte les mécanismes pacifiques comme la Commission mixte des frontières (JBC), active depuis vingt ans sur des documents coloniaux français », lance-t-il sur les réseaux sociaux. Les équipes conjointes avancent bien sur les bornes 42-47 (Banteay Meanchey) et 52-59 (Battambang), preuve que la démarcation technique prime sur la force brute.
Dans ce climat tendu, le Cambodge réaffirme sa souveraineté sans renier celle de ses voisins. Mais au-delà des discours, ce sont des milliers de vies brisées qui implorent un cessez-le-feu durable. L’ASEAN et ses alliés tiendront-ils leur promesse de paix ?







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