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Cambodge & Thaïlande : Trump, un cessez-le-feu arraché au bord de l’escalade

Dans un post sur Truth Social, Donald Trump raconte avoir parlé avec le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul et le Premier ministre cambodgien Hun Manet, obtenant leur accord pour « cesser toute fusillade dès ce soir » et revenir à un accord de paix antérieur signé sous son égide. Le président américain affirme que ce compromis a été facilité par le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, déjà impliqué dans des médiations précédentes entre les deux voisins.​

Donald Trump
Donald Trump

Ce cessez-le-feu intervient après plusieurs jours de combats nourris le long d’une portion disputée de la frontière, où échanges d’artillerie et frappes aériennes ont provoqué des dizaines de morts et le déplacement de centaines de milliers de civils selon diverses estimations médiatiques. Les deux armées s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités, sur fond de différend territorial ancien et de méfiance persistante malgré des accords successifs.​

La bombe artisanale qui a tout relancé

Au cœur de cette nouvelle flambée de violence, Trump évoque un engin explosif improvisé ayant tué et blessé plusieurs soldats thaïlandais lors d’une patrouille à proximité de la frontière. Dans son message, il décrit cette explosion comme un « accident », tout en reconnaissant que Bangkok a réagi « très vigoureusement », ce que confirment les frappes annoncées par l’armée thaïlandaise contre des positions cambodgiennes.​

Du côté thaïlandais, des responsables militaires ont attribué l’incident à de nouvelles mines ou engins posés illégalement par le Cambodge, accusation catégoriquement rejetée par Phnom Penh, qui a de son côté dénoncé des tirs sur des civils dans des villages frontaliers.

Cette bataille de récits illustre la fragilité d’un processus de paix déjà fragilisé quelques semaines plus tôt, lorsque la Thaïlande avait annoncé suspendre la mise en œuvre d’un précédent accord de cessez-le-feu après la mutilation d’un soldat par une explosion.​

Le rôle revendiqué de Washington et Kuala Lumpur

Trump se présente une nouvelle fois comme l’architecte d’un « Accord de paix originel » conclu avec les deux dirigeants, accord qui prévoyait un retrait progressif des armes lourdes, des opérations de déminage et des mécanismes de communication directe pour éviter les incidents. Cette médiation, appuyée par la Malaisie en tant que pays de la région, avait été saluée comme une rare percée diplomatique, allant jusqu’à valoir à Trump une nomination symbolique à un prix de la paix par des responsables cambodgiens.​​

Dans sa nouvelle déclaration, le président américain insiste sur la dimension économique, assurant que les deux pays sont « prêts pour la PAIX et la poursuite du commerce avec les États-Unis », suggérant que les incitations commerciales restent un levier central de Washington pour maintenir la désescalade. Anwar Ibrahim, mentionné avec insistance dans le message, s’est déjà positionné comme médiateur régional, notamment au sein de l’ASEAN, où la stabilité des frontières terrestres est jugée indispensable à l’intégration économique.​

Une paix fragile, sous le regard de l’ASEAN

Si le cessez-le-feu annoncé marque une pause bienvenue dans les combats, analystes et diplomates soulignent que les précédents accords ont été rapidement remis en cause par des incidents sur le terrain et des discours nationalistes dans les deux pays. Le conflit s’enracine dans une dispute territoriale héritée de la période coloniale, déjà à l’origine d’affrontements meurtriers au début des années 2010 autour de zones frontalières sensibles.​

L’ASEAN, qui promeut officiellement la résolution pacifique des différends, se trouve de nouveau mise au défi de transformer un cessez-le-feu ponctuel en processus politique durable, incluant éventuellement des missions d’observation ou d’arbitrage technique. Tant que la question des frontières et du déminage complet ne sera pas réglée, avertissent plusieurs observateurs, la moindre explosion – accidentelle ou non – pourra suffire à rallumer les braises d’un conflit que ce nouvel accord tente, une fois encore, de contenir.​​

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