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Cambodge & Santé : 6e conférence internationale sur Aedes Albopictus, le moustique tigre

Les 28 et 29 mars 2024, à l’Himawari Hotel Apartments, l’Institut Pasteur du Cambodge accueillera la 6e Conférence internationale sur le moustique tigre asiatique Aedes albopictus.

Cette conférence se tiendra sous la présidence de Son Excellence le Professeur Chheang Ra, ministre de la Santé du Cambodge, et de Son Excellence Monsieur Jacques Pellet, Ambassadeur de France au Cambodge.

Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre, est l’un des principaux vecteurs de la Dengue, du Chikungunya, du Zika et d’au moins 40 autres pathogènes majeurs pour la santé publique.

Ce moustique est originaire des zones tropicales et subtropicales de l’Asie du Sud-Est. Toutefois, au cours des derniers siècles, cette espèce s’est répandue dans de nombreux pays par le biais du transport de marchandises et les voyages. Il se caractérise par des bandes blanches sur les pattes et le corps.

Ce moustique est devenu un nuisible significatif dans de nombreuses communautés parce qu’il vit proche de l’homme et qu’il vole et se nourrit généralement pendant la journée, au crépuscule et à l’aube. L’insecte est appelé moustique tigre en raison de son apparence rayée.

Des scientifiques de l’Institut Pasteur et de l’Université Paris Cité ont montré que ce moustique pouvait acquérir la capacité de transmettre le virus du chikungunya aussi efficacement à 20 °C qu’à 28 °C. La propagation du moustique tigre dans les climats tempérés pourrait donc entraîner la propagation du virus du chikungunya dans ces régions.

L’émergence récente des maladies à transmission vectorielle a marqué un tournant en matière de santé publique, car elles touchent désormais des régions de plus en plus éloignées des zones d’endémie. Le virus du chikungunya a été signalé pour la première fois en Europe en 2007 lors d’une épidémie en Italie. Les premiers cas autochtones de chikungunya dans le sud de la France ont été observés à l’automne, d’abord en 2010, puis en 2014 et 2017. La question des effets du climat, et en particulier de la température, sur la transmission des pathogènes par les moustiques se pose inévitablement.

Dans cette étude, des scientifiques de l’Institut Pasteur et de l’Université Paris Cité se sont intéressés à la transmission du virus du chikungunya par le moustique tigre Aedes albopictus à une température ambiante de 20 °C ou 28 °C. La température minimale enregistrée lors des récentes épidémies en Europe continentale était de 20 °C. 28 °C est la température moyenne dans les pays tropicaux où le virus circule habituellement.

En utilisant des moustiques tigres prélevés dans leur habitat naturel à Montpellier, les chercheurs ont analysé les mécanismes moléculaires adaptatifs induits par la température.

« Nous démontrons que la température modifie profondément l’expression des gènes et le microbiome bactérien des moustiques », explique Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité Arbovirus et insectes vecteurs de l’Institut Pasteur et dernière auteure de l’étude. Les scientifiques ont observé des profils d’expression génique différents à 20 °C et 28 °C chez les moustiques infectés par le virus.

De plus, le microbiome des moustiques infectés par le virus du chikungunya est modifié à 28 °C, avec une diminution significative des bactéries Wolbachia corrélée à une augmentation des bactéries Serratia contribuant à la transmission virale. La bactérie Wolbachia inhibe la réplication virale et la bactérie Serratia favorise l’infection de l’intestin moyen du moustique par le virus.

La température influe également sur le génome viral des moustiques infectés.

« La diversité génétique du virus du chikungunya a également été modifiée. Tous ces changements induisent des modifications moléculaires qui aboutissent à une transmission efficace du pathogène », explique Anna-Bella Failloux.

« Dans cette étude, le moustique Aedes albopictus a pu transmettre le chikungunya aussi efficacement à 20 °C qu’à 28 °C, mais par des processus moléculaires très différents. Il s’agit d’un véritable exemple d’ajustement mutuel entre le virus et le vecteur, en l’occurrence le moustique tigre, en réponse aux conditions environnementales », ajoute le scientifique.

Le moustique tigre est aujourd’hui présent dans les régions tempérées comme le continent américain, l’Asie tempérée et près de 28 pays européens, dont la France depuis 2004. En quelques décennies, il s’est répandu sur les quatre cinquièmes du territoire français.

« Le chikungunya est donc susceptible de continuer à se propager dans les zones où le moustique tigre est implanté. En l’absence de vaccins et de traitements, il pourrait devenir un problème de santé publique dans un plus grand nombre de pays à climat tempéré », conclut Anna-Bella-Failloux.

Actuellement, tous les cas autochtones rapportés en France métropolitaine proviennent de cas importés et ne sont pas issus d’un cycle de transmission enzootique. En 2010, les cas importés concernaient deux personnes qui venaient de rentrer du Rajasthan et ont déclenché une chaîne de transmission qui a conduit aux premiers cas autochtones recensés en France métropolitaine.

Cette conférence internationale, organisée tous les deux ans, mettra en lumière des sujets de recherche sur l’espèce de moustique Aedes albopictus, tels que la bionomie, la compétence vectorielle, les modèles d’invasion et de dispersion et son rôle en tant que vecteur de transition, ainsi que les nouvelles stratégies de lutte antivectorielle et l’impact du changement climatique. L’accent sera également mis sur les recherches menées en Asie. La conférence vise aussi à renforcer la collaboration scientifique.

Les fondateurs de cette conférence sont des collaborateurs italiens et chinois de l’Institut Pasteur du Cambodge, et les réunions ont été organisées alternativement entre la Chine (Guangzhou) et l’Italie (Pavie). Exceptionnellement, elle s’est tenue à Montpellier, en France, en 2022. C’est la première fois que l’événement se tiendra au Cambodge, et la première fois qu’il sera organisé par une équipe du réseau Pasteur.

Source : Institut Pasteur

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