top of page
Ancre 1

Cambodge : Mean Tithpheap, sculpteur de Kandal qui transforme les pneus en œuvres d'art

Dans une prairie de la province de Kandal se tiennent un aigle, un zèbre, un crocodile, et même King Kong. Il ne s'agit pas d'accessoires pour le cinéma, mais d'œuvres d'un talent uniques du Royaume, Mean Tithpheap, qui réalise minutieusement des sculptures à partir de pneus de moto recyclés.

Sculpture réalisée par l'artiste Mean Tithpheap à partir de vieux pneus, en cours de réalisation dans son atelier du district d'Ang Snuol, dans la province de Kandal. Photo fournie
Sculpture réalisée par l'artiste Mean Tithpheap à partir de vieux pneus, en cours de réalisation dans son atelier du district d'Ang Snuol, dans la province de Kandal. Photo fournie

Mean Tithpheap est aujourd’hui diplômé d’une école d’art, il a également reçu les éloges du ministère de l’Environnement pour son travail.

« J’utilise des pneus de moto recyclés pour contribuer à réduire les lieux de reproduction potentiels des moustiques tigres porteurs de la malaria et aussi pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. S’ils sont brûlés, ils émettent des fumées toxiques, et comme ils ne sont pas biodégradables, on ne peut pas les laisser à l’abandon », dit-il.

Parcours

Né dans une famille d’agriculteurs pauvres de la province de Kampong Speu, Tithpheap aimait l’école, en particulier l’art. Les difficultés financières ont mis fin à son parcours scolaire et, en 2006, il a abandonné l’école en dixième année pour s’installer à Phnom Penh, où son cousin lui a offert un logement près du marché de Silep.

Mean Tithpheap a rapidement trouvé un emploi d’agent de sécurité, mais s’est vite rendu compte que le salaire suffisait à peine à le nourrir. Un soir, alors qu’il se promenait dans le marché de nuit, il a rencontré un peintre qui travaillait sur son chevalet. Il a confié son amour du dessin à l’artiste, qui lui a donné un conseil qui allait changer sa vie.

L’artiste anonyme lui a recommandé d’étudier auprès d’un professeur nommé Sovanra à l’école des beaux-arts, et son long voyage pour devenir un artiste reconnu a commencé. Après cinq ans d’études, il a fait une première tentative éphémère pour devenir un artiste à plein temps, en louant un étal de marché et en vendant ses peintures.

Cependant, les ventes étant inférieures aux prévisions, il est retourné dans sa ville natale, le village de Kouk Romlech, dans la commune de Kamheng, prévoyant de passer un an à peindre dans des pagodes. Pendant son séjour à la pagode, il s’est familiarisé avec l’art d’appliquer de l’or sur les statues, puis celui de la sculpture.

L’artiste rapidement fait des progrès, et le chef de la pagode Preah Thom Trai, dans la commune de Prey Sar, l’a engagé pour sculpter diverses statues sur les murs de la pagode.

« À cette époque, je savais sculpter et peindre, mais ma carrière d’artiste était au point mort. Je savais que tout ce que je faisais jetait les bases de quelque chose de spécial, mais à l’époque, je ne savais pas ce que cela pouvait être », confie-t-il.

Cela a changé grâce à une rencontre fortuite en 2020. En visite au Peak Sneng Resort, dans la province de Siem Reap, il engage la conversation avec le propriétaire de l’établissement. Apprenant qu’il est un artiste, le propriétaire lui demande s’il sait où il pourrait obtenir de grandes sculptures pour le parc de son complexe.

Tithpheap avait depuis un certain temps l’idée de travailler avec un autre support et a proposé de produire les sculptures que le propriétaire voulait, mais en utilisant des pneus de moto et de vélo recyclés. Le propriétaire, intrigué par l’idée, lui a confié le travail.

Mean Tithpheap au travail. Photo fournie
Mean Tithpheap au travail. Photo fournie

Les sculptures ont eu un tel succès qu’après en avoir posté des photos sur les médias sociaux, il a été submergé de demandes de gens à travers le Royaume qui voulaient savoir s’il pouvait en produire d’autres pour les exposer dans leurs entreprises.

À l’origine, il pouvait obtenir de vieux pneus auprès d’ateliers de réparation et de mécaniciens, parfois gratuitement, mais la demande augmentant, il s’est rendu compte qu’il devait les payer.

De nombreux clients l’approchent maintenant pour des travaux personnalisés, ajoute-t-il, et il n’a pas encore trouvé de sujet qu’il n’ait pas pu recréer dans son médium de prédilection. Il a récemment été chargé de réaliser une grande statue de Garuda. Il a fallu à trois de ses assistants un mois complet pour créer la sculpture, qui s’est vendue 1 800 dollars.

« Des pneus d’une valeur de 300 dollars ont été utilisés pour cette sculpture particulière », précise-t-il.

Ses sculptures, qui se vendent généralement entre 1 000 et 2 500 dollars, sont exposées dans de nombreuses stations balnéaires du royaume. Il a également reçu la reconnaissance du ministère de l’Environnement. En novembre 2021, le ministre Say Samal lui a remis un certificat d’appréciation pour son travail.

« Grâce à son travail respectueux de l’environnement, Mean Tithpheap contribue à la protection de l’environnement, à la gestion des ressources naturelles, à la conservation de la biodiversité et à un mode de vie durable », indique le certificat.

Mean Tithpheap au travail. Photo fournie
Mean Tithpheap au travail. Photo fournie

Kim Sarom avec notre partenaire The Phnom Penh Post

Merci pour votre envoi !

  • Instagram
  • Facebook Social Icône
  • Gazouillement
  • LinkedIn Social Icône

Accueil   Économie   Tourisme     Culture     Destination     Gastronomie     Sport   Environnement 

bottom of page