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Cambodge & Interview : Le Premier ministre Hun Sen défend son bilan et évoque sa succession

Lors d’une récente interview accordée à la chaîne de télévision chinoise « Phoenix TV », le Premier ministre Hun Sen a déclaré que trois réalisations majeures avaient caractérisé son précédent mandat. Il a également fait part de l'éventualité que son fils aîné Hun Manet lui succède à la tête du gouvernement.

Le Premier ministre Hun Sen. Photo AKP
Le Premier ministre Hun Sen. Photo AKP

Bilan

« Mes réalisations ont apporté au Cambodge une paix inégalée depuis plus d’un demi-millénaire, stimulé la croissance économique grâce à la modernisation de l’économie, et aussi permis de gérer de façon efficace les crises liées à la pandémie », a affirmé le PM cambodgien lors de l’interview sur la chaîne de télévision chinoise.

De son point de vue, la réalisation de l’unité nationale a été un « exploit considérable, surtout si l’on considère l’histoire du Cambodge, marquée par les conflits et les divisions ».

« J’ai dirigé le Cambodge en temps de guerre et je suis parvenu à faire naître un sentiment d’unité que le pays n’avait pas connu depuis plus de 500 ans », a-t-il déclaré, ajoutant :

« Sous ma direction, le gouvernement a défendu une culture du dialogue et une politique gagnant-gagnant visant à transformer le Cambodge en une nation pacifique. Jusqu’à présent, aucun gouvernement n’avait réussi à diriger l'ensemble des provinces. Aussi, le fait que nous ayons pu stopper la guerre sans tirer une seule balle est une réussite extraordinaire et unique au monde. »

Le second accomplissement que le Premier ministre tient à souligner est le passage de la planification à une économie de marché, à un moment décisif pour le développement du pays :

« Depuis le régime génocidaire des Khmers rouges en 1979, l’économie a dû repartir de zéro, avec la nécessité de construire un marché libre encourageant les contributions des citoyens au progrès de la société ».

Enfin, pour le chef du gouvernement royal, la gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19 représente sa troisième réussite notable.

« Bien qu’il ne dispose pas des ressources des superpuissances ou des pays les plus riches, le Cambodge a maintenu le nombre de décès liés à la pandémie à un niveau relativement bas et a été rapide dans son processus de réouverture », a-t-il déclaré.

Succession

Alors que son fils aîné Hun Manet clôturait vendredi la campagne électorale du Parti du Peuple Cambodgien, Hun Sen a laissé entendre que ce dernier pourrait devenir Premier ministre après les élections de dimanche.

Durant cette même interview avec Phœnix TV, le Premier ministre a déclaré qu’il y avait deux principaux candidats du parti au pouvoir pour le poste de PM : lui-même et son fils Hun Manet.

« Il est possible que dans trois ou quatre semaines, Hun Manet devienne Premier ministre. Voyons ce que diront les autres », a-t-il révélé.

Hun Manet, 45 ans, chef de l’armée cambodgienne, a longtemps été considéré comme le successeur naturel de son père, mais les commentaires du PM sur la télévision chinoise révèlent pour la première qu’un calendrier est envisagé pour le transfert du pouvoir.

Le Premier ministre a aussi, à plusieurs reprises, évoqué son fils aîné comme son successeur, mais analystes et observateurs politiques n’ont pu que spéculer sur quand et comment il céderait le pouvoir ?

Hun Manet est diplômé de l’Académie militaire américaine de West Point (1998). Il a également suivi des études supérieures en économie, obtenant une maîtrise de l’université de New York en 2002 et un doctorat à l’université de Bristol en 2008.

Lors de l’élection de dimanche, il se présentait sur la liste principale de Phnom Penh. Le « premier ministrable » est actuellement commandant en chef de l’armée royale cambodgienne et commandant en chef adjoint des Forces armées royales cambodgiennes.

Il est également membre du puissant comité permanent du parti au pouvoir. Avec son frère cadet, Hun Many, il a largement participé aux efforts visant à accroître le soutien du PPC auprès de la jeunesse cambodgienne.

Hun Manet, 45 ans, chef de l’armée cambodgienne
Hun Manet, 45 ans, chef de l’armée cambodgienne et possible futur Premier ministre. Photo SPM

Vendredi 21 août 2023, dernier jour de la campagne électorale, Hun Manet, 45 ans, a déclaré que son parti l’emporterait haut la main en expliquant comment « le PPC avait maintenu la paix et la stabilité après des décennies de guerre ».

Au cours des deux dernières années, Hun Manet est devenu omniprésent, prenant la parole lors d'inaugurations d'hôpitaux, d'écoles, de temples bouddhistes, d'usines et même d'hôtels - un rôle rempli par son père pendant des décennies.

Dans le cadre de ses fonctions officielles, il a également rencontré plusieurs dizaines de hauts responsables de la défense et au moins 10 dirigeants mondiaux, dont le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président chinois Xi Jinping.

S'il est clair que Hun Manet semble prêt à prendre la relève, ce qui se passera alors est moins évident, estime Ear Sophal, doyen associé principal et professeur associé à la Thunderbird School of Global Management de l'université d'État de l'Arizona.

« Il est évident que le père veut que le fils prenne la relève. ... Cependant, il doit conserver le pouvoir », précise le politologue américain d'origine cambodgienne.

« Son expérience militaire, amplifiée par son bagage économique, fait de lui le candidat idéal pour devenir le futur dirigeant du pays », estime Chhay Sophal, professeur de médias et auteur de The Prime Minister’s Eldest Son (Le Fils Aîné du Premier Ministre, Voyage Vers le Changement) : Journey Towards Turn, publié en août 2022.

Selon Ou Virak, fondateur du Future Forum, un club de réflexion - Think Tank - basé à Phnom Penh, Hun Manet devra protéger l’héritage de son père tout en essayant d’orienter le pays vers une nouvelle direction.

« Je pense qu’il essaiera de faire les deux. Mais le système lui permettra-t-il ? La réponse est non. Je pense qu’il aura beaucoup de mal à manœuvrer », confie Ou Virak.

Pourtant, Hun Manet a exprimé son intention de procéder à des changements. Parlant récemment de réformes au sein de l’armée, il a déclaré :

« Lorsqu’il y aura une réforme, il y aura des changements. Certains en seront mécontents, d’autres en seront satisfaits. »

Certains membres du PPC estiment que Hun Manet a déjà montré qu’il était capable de trouver le bon équilibre. Ly Chantola, un avocat français président de l’Association du Barreau du Cambodge, a déclaré à VOA Khmer lors d’une interview à son bureau en février dernier:

« Il est ouvert aux nouvelles idées et curieux d’apprendre des autres, il prend d’autres recommandations comme il l’entend, tout en gardant ses décisions dans le cadre des visions et des valeurs fondamentales du PPC », conclut-il.

Références : The Post - AKP - VOA - Future Forum

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