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Cambodge-Chine : L’exemption de visa, un pari audacieux pour relancer le tourisme

Imaginez des hordes de voyageurs chinois débarquant sans contrainte à Angkor Wat ou sur les plages de Sihanoukville. C’est le scénario que dessine le Cambodge avec son essai d’exemption de visa pour les touristes chinois, du 15 juin au 15 octobre 2026.

L’exemption de visa, un pari audacieux pour relancer le tourisme

Pendant quatre mois, ces visiteurs pourront séjourner jusqu’à 14 jours, entrer plusieurs fois, sans frais ni paperasse, juste une carte électronique à remplir. Annoncée cette semaine par le ministère du Tourisme, cette mesure pilote répond à une explosion des arrivées chinoises : 889 089 en neuf mois de 2025, soit +46,3% par rapport à 2024, sur 4,37 millions de touristes totaux.

Phnom Penh voit là un levier économique vital, tout en négociant une réciprocité avec Pékin pour ses propres ressortissants.​

Un boom touristique qui dope l’économie khmère

Le tourisme pèse lourd dans le PIB cambodgien, représentant un des quatre piliers économiques avec le textile, l’agriculture et la construction. Les Chinois, troisièmes derrière la Thaïlande et le Vietnam, injectent un pouvoir d’achat massif : ils formaient 20,3% des arrivées en neuf mois 2025. En 2019, pré-pandémie, ils étaient 2,3 millions, dopés par des vols directs et des campagnes ciblées.

« Aujourd’hui, près d’un million en dix mois en 2025, ils revitalisent Siem Reap et Phnom Penh, créant emplois et devises étrangères.​ », souligne un professionnel du secteur.

Cette exemption pourrait amplifier les flux de 20-30% pendant l’essai, selon des experts du secteur, boostant les recettes touristiques annuelles estimées à plusieurs milliards de dollars. « C’est un coup de fouet pour un pays visant le statut de revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030 ».

En 2025, l’Année du tourisme Cambodge-Chine a renforcé ces liens, avec des partenariats comme Tuniu ou WeChat ciblant les millennials.

Un visiteur chinois dépense en moyenne 1 000 dollars par séjour, contre 700 pour un Vietnamien.​

Avantages : fluidité et croissance en vue

Cette mesure coule comme de l’eau claire dans un système engorgé. Fini les files d’attente aux aéroports, entrée fluide pour booster la spontanéité : un week-end prolongé à Koh Rong, un saut à Battambang.

Thourn Sinan, de la Pacific Asia Travel Association, salue un « résultat satisfaisant attendu ».

Économiquement, elle diversifie les flux – les Chinois ne se cantonnent plus à Angkor (où 74 492 les ont visités en onze mois en 2025) – vers bien-être, gastronomie et écotourisme.​

Réciprocité en prime : facilitation pour les Cambodgiens vers la Chine, plus d’échanges culturels et commerciaux. Avec 4,75 millions de touristes en dix mois en 2025, le royaume accélère sa reprise post-pandémie.​

Les ombres au tableau : surchauffe et dépendance

Pourtant, le flot chinois n’est pas sans remous. À Sihanoukville, le boom des casinos et investissements a bétonné des plages paradisiaques, générant cybercrimes et tensions locales.

Dépendance excessive ? La Chine pèse 20% des arrivées, marché volatile : chute post-Covid, concurrence thaïlandaise accrue. L’essai risque de surcharger les infrastructures – routes, hôtels low-cost – et de favoriser un « tourisme de masse » low-value, où les visiteurs zappent les sites patrimoniaux pour du shopping.​

Inflation locale, emplois précaires, érosion culturelle : le Cambodge monétise-t-il assez par tête, trois à cinq fois moins que ses voisins ? Pékin avance ses pions, Phnom Penh risque la sujétion.​

Vers un équilibre gagnant-gagnant ?

Cet essai reste mesuré : quatre mois, 14 jours maximum, évaluation à l’issue. Succès probable : extension envisageable, comme la Chine l’a fait pour d’autres destinations à 30 jours. Phnom Penh diversifie : Indiens en hausse, Occidentaux attirés par l’authenticité. L’enjeu est de transformer le volume en valeur, via régulation, innovation – apps WeChat, formations linguistiques. Cet été 2026 pourrait propulser le Cambodge en hub régional.​

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