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Cambodge & Actualité : Lourde condamnation pour Kem Sokha, réactions

L’ancien chef de l’opposition Kem Sokha a été condamné à 27 ans de prison pour « conspiration avec des puissances étrangères en vue de renverser le gouvernement ». Le tribunal municipal de Phnom Penh a rendu le verdict dans la matinée du 3 mars 2023.

Kem Sokha salue ses partisans alors qu'il quitte le tribunal municipal de Phnom Penh le 19 janvier 2022. Photo Hong Menea
Kem Sokha salue ses partisans alors qu'il quitte le tribunal municipal de Phnom Penh le 19 janvier 2022. Photo Hong Menea

Kem Sokha, 69 ans, ancien président du Parti du sauvetage national du Cambodge dissous par la Cour suprême, a été arrêté en septembre 2017 dans sa résidence du quartier de Tuol Kork à Phnom Penh. Il a ensuite été placé en détention provisoire à la prison de Trapeang Phlong, dans la province de Tbong Khmum, pendant plus d’un an, avant d’être libéré sous caution.

Son premier procès a débuté en janvier 2020, mais la procédure a été reportée à de nombreuses reprises, les retards étant dus essentiellement à des problèmes liés la crise sanitaire.

Lors de la 56e audience, le 3 mars 2023, le tribunal municipal a condamné Sokha à 27 ans de prison en vertu des articles 439 et 443 du Code pénal et lui a interdit toute activité politique et électorale en vertu de l’article 450.

Il n’a pas été immédiatement envoyé en prison, mais confiné à son domicile sous la surveillance du tribunal. Selon la déclaration du tribunal, il est interdit à M. Sokha de quitter sa résidence de Tuol Kork, et d’entrer en contact avec tout Cambodgien ou étranger par quelque moyen que ce soit, à l’exception des membres de sa famille.

Réactions étrangères

Les Nations unies, l’Union européenne, le Canada, la France, l’Australie et le Royaume-Uni ont tous exprimé leur inquiétude après la décision de vendredi.

« La France déplore la condamnation à 27 ans de prison de M. Kem Sokha, défenseur des droits de l’Homme et figure de l’opposition. Ce verdict s’inscrit dans une série de mesures restrictives des libertés publiques notamment à l’encontre de médias indépendants et de membres de l’opposition et de la société civile à l’approche des élections législatives. La France appelle les autorités cambodgiennes à assurer les conditions indispensables à la tenue d’élections justes, libres et transparentes et à respecter les droits fondamentaux conformément à la constitution cambodgienne. », indique le communiqué français.

Les États-Unis ont décrit le verdict de culpabilité et la sentence de vendredi comme une « erreur judiciaire fondée sur des « accusations motivées par des considérations politiques ».

« La condamnation de Kem Sokha s’inscrit dans un schéma plus large de menaces, de harcèlement et d’autres actions inacceptables des autorités cambodgiennes visant les dirigeants de l’opposition politique, les médias et la société civile », a déclaré Ned Price, porte-parole du département d’État américain, ajoutant que ces actions « entravaient toute chance d’un processus électoral libre, transparent et équitable ».

Gouvernement

Dans un long communiqué publié le même jour, le ministère cambodgien des Affaires étrangères a déclaré que la réaction des puissances étrangères était « préjudiciable et hypocrite » et a nié l’existence de motifs politiques. Le ministère accuse les diplomates étrangers de tenir un discours politique fondé sur « l’illusion ou l’arrogance » et a rappelé que les diplomates avaient « le devoir de ne pas se mêler des affaires intérieures du Cambodge ».

« Affirmer que la condamnation de l’homme politique qui a enfreint la loi est une erreur judiciaire est sans fondement et partial. Les diverses audiences se sont déroulées sans heurts, de manière transparente, publique et légale, sous l’œil attentif des représentants des journalistes, des organisations de la société civile et des ambassades étrangères. Comme la loi l’y autorise, l’accusé a bénéficié de toutes les possibilités de défense légale avec le soutien de quatre avocats. Toutes les preuves ont été présentées, débattues et vérifiées de manière transparente, approfondie et juste afin de découvrir la vérité. L’une d’entre elles, diffusée sur CBN en 2013 et dont l’authenticité a été confirmée ultérieurement par le condamné, démontre qu’il a reçu des instructions et un soutien étrangers pour mener à bien des complots étape par étape en vue de renverser un gouvernement légitime. Un crime est un crime, et il ne peut être justifié par d’autres aspirations », précise le ministère qui conclut :

« Malgré l’absence de quelques politiciens, qui sont soit en conflit avec la loi, soit interdits de politique en raison de leurs actions illégales, le Cambodge reste déterminé à organiser les élections générales de juillet prochain de manière libre, équitable, juste et transparente, celle qui reflétera pleinement la volonté du peuple ».



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