Le Groupe d’action financière (GAFI) sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au niveau mondial vient d’annoncer que le Cambodge n’était plus soumis à une surveillance accrue suite à l’achèvement d’un plan d’action visant à remédier aux déficiences stratégiques identifiées il y a trois ans.

Le GAFI se félicite des progrès significatifs réalisés par le Cambodge, a déclaré l’organisme de surveillance basé à Paris dans un communiqué publié vendredi, indiquant que le Cambodge avait « renforcé l’efficacité » de son régime et ne se trouvait donc plus soumis au processus de surveillance accrue du GAFI.
Déficiences
Les déficiences identifiées en février 2019 concernaient notamment le cadre juridique de la coopération et de la prévention ainsi que la surveillance fondée sur les risques des institutions financières et des entreprises ou professions non financières désignées.
D’autres concernaient la qualité et la quantité de travail des cellules de renseignement financier, les enquêtes et les poursuites en matière de blanchiment d’argent et de confiscation d’actifs, ainsi qu’un cadre juridique pour le « financement de la prolifération » lié aux armes de destruction massive.
Engagement politique
Le groupe de travail a déclaré que le Cambodge avait pris un « engagement politique de haut niveau » pour travailler avec le GAFI et le Groupe Asie-Pacifique sur le blanchiment de capitaux afin de renforcer son régime. Lors d’une réunion en octobre 2022, le GAFI avait estimé que le Cambodge avait « substantiellement complété son plan d’action et justifiait une visite sur place » pour vérifier que les réformes avaient commencé et étaient maintenues, « et que l’engagement politique nécessaire reste en place pour soutenir la mise en œuvre des réformes ».
Le communiqué de vendredi indique que le GAFI effectuera la visite sur place au Cambodge « à la date la plus proche possible » en fonction de la situation sanitaire.
Réformes
Les principales réformes menées depuis 2019 ont porté sur la formation des procureurs et des juges, la supervision financière, des mesures préventives dans les secteurs des casinos, de l’immobilier et de l’argent ou du transfert de valeur, l’intensification des enquêtes sur le blanchiment d’argent, la confiscation effective des confiscations des biens, et un cadre pour les sanctions de l’ONU.
Après le retrait du Cambodge et du Maroc de sa liste grise vendredi, le GAFI a déclaré que deux douzaines de juridictions faisaient l’objet d’une surveillance accrue. Trois seulement figurent sur la liste des juridictions à haut risque faisant l’objet d’un appel à l’action : l’Iran, la Corée du Nord et le Myanmar.
Fondé en 1989, le GAFI compte actuellement deux organisations régionales et 37 juridictions, dont huit en Australie, Chine, Hong Kong, Japon, Corée du Sud, Malaisie, Nouvelle-Zélande et Singapour.
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