Sofitel & Exposition : Célébration artistique des voies d’eau vivantes du Cambodge

L’exposition collective Breath of the River déploie, depuis hier soir, une fresque inspirante qui célèbre les voies navigables légendaires du pays — le Tonlé Sap et le Mékong — véritables artères nourricières du cœur et de l’âme nationale.

Jusqu’au 15 janvier 2026, cinq artistes issus de la prestigieuse école Phare Ponleu Selpak de Battambang entraînent le public dans un voyage sensoriel où leurs œuvres mêlent peinture et médias mixtes immersifs.

Sous le titre évocateur Breath of the River, cette exposition transcende la simple observation pour devenir une méditation profonde sur la beauté, la fragilité et la richesse spirituelle des fleuves et lacs du Royaume. Elle pose également un regard fort sur les défis environnementaux qui menacent ces cours d’eau sacrés et invite à une réflexion urgente sur la conservation et la durabilité.

Les artistes : voix et visions d’une Cambodge fluide et vivante

Cinq talents singuliers se détachent dans cette célébration artistique, tous diplômés de Phare Ponleu Selpak, école renommée pour sa rigueur et son inspiration créative.

Channy Chhoeun, dont l’enfance fut marquée par des dessins griffonnés dans la terre avec un simple bâton, est aujourd’hui un artiste profondément engagé. Son œuvre explore la relation intime entre les oiseaux qu’il aime et leurs habitats naturels, posant une voix émotive forte sur la protection de ces écosystèmes fragiles. Ses peintures transmettent à la fois une admiration tactile pour la nature et un cri d’alarme pour sa vulnérabilité, invitant à une prise de conscience urgente.

Hak Bor possède un parcours difficile, ayant tout d’abord été sauvé de la traite humaine. Le bois et la pierre deviennent sous ses mains des témoins émotionnels puissants. Ses sculptures, marquées par une exploration du traumatisme et de la résilience, sont autant de manifestes visuels célébrant la mémoire et la force intérieure. Aujourd’hui animateur au Phare Creative Studio, il déploie également son talent dans la narration visuelle visant la justice et l’humanité.

Sophy Sou, initialement destinée à la danse, a embrassé son destin dans l’illustration, créant des œuvres où traditon khmère et modernité narrative se rencontrent avec fluidité. Elle s’affirme aujourd’hui comme mentor d’une nouvelle génération d’artistes, avec le rêve ambitieux d’ouvrir sa propre école de dessin pour perpétuer ce dialogue culturel nourricier.

Kakada Soeurm puise son inspiration dans les livres illustrés de son enfance et conjugue art et pédagogie dans son travail actuel avec Room to Read. Son approche innovante mêle récupérations de bois à ses créations, matérialisant ainsi une connexion émouvante entre l’homme et la nature, l’objet d’un engagement artistique inédit qui résonne au cœur même du message de l’exposition.

Enfin, Chhorvorn Van incarne la force de la renaissance. Né dans la difficulté et victime de la traite dès sa jeunesse, il a trouvé refuge et salut dans l’art, étudiant avec assiduité à Phare tout en travaillant. Aujourd’hui artiste aux expositions internationales reconnues, il dialogue à travers ses œuvres spirituelles et symboliques avec les blessures profondes et les espoirs d’un peuple, offrant une perspective universelle par la puissance de l’émotion brute.

Un hommage à l’art et à la nature au cœur de Phnom Penh

Installée dans la somptueuse Galerie du Sofitel Phnom Penh Phokeethra, Breath of the River est plus qu’une exposition ; c’est un pont entre héritage culturel et conscience environnementale.

Les visiteurs sont invités à parcourir ce chemin artistique de 8h à 22h, chaque jour, dans une atmosphère propice à l’émerveillement et à la réflexion, dans un accès libre et gratuit. Une occasion rare d’apprécier la richesse contemporaine d’un art engagé, qui donne voix aux rivières sacrées et rappelle à tous la responsabilité commune de préserver ces précieux liens entre nature et humanité.

Le Breath of the River incarne ainsi la promesse d’un éveil sensible où chaque coup de pinceau, chaque sculpture, chaque image devient un souffle régénérateur, invitant à la rencontre entre beauté, mémoire et avenir.

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