La population des villages aux alentours de Bakong s’est réunie, tous âges confondus, afin de participer à une immense partie de pêche.
Ouvert à tous les habitants du district, cet événement annuel, qui s’est déroulé le 11 février, ne requérait pour participer qu’une condition : celle d’utiliser uniquement les méthodes de prise traditionnelles.
En pleine campagne et malgré l’heure matinale, une foule de voitures et de motos soulève la poussière du petit chemin menant au plan d’eau. Situé à une quarantaine de kilomètres de Siem Reap, le bassin, tout proche d’un temple angkorien, se remplit soudainement de villageois, tandis que résonnent les basses d’un mur de son.
L’ambiance est pour tout le monde à la fête, hormis pour les poissons, qui passent quant à eux un bien mauvais quart d’heure. Traqués dans les moindres recoins, ces derniers finiront en grande partie sur la broche, cuits sur des feux de camp improvisés et régalant les pêcheurs et leurs familles. Ces derniers l’auront sans doute bien mérité, la pêche traditionnelle nécessitant un certain effort. Faisant voler les filets ou frappant la surface à coups de nasse, attraper les poissons (tchap trey) n’est pas une activité de tout repos. Le côté festif de l’événement s’est doublé d’une teneur spirituelle. Au Cambodge, les dieux ne sont jamais loin, comme en témoigne le Thmor Neak Ta, borne de pierre affleurant au bord du rivage, symbole de l’esprit du lieu. Une partie de cette pêche miraculeuse sera offerte aux pagodes environnantes, promesse pour les habitants de prospérité et d’abondance.
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