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Made in Siem Reap Fair : Toutes les senteurs et saveurs du Cambodge

Phnom Penh accueillera ce weekend 19 artisans de Siem Reap qui présenteront leurs produits à la toute première « Made in Siem Reap Fair ». Organisé en coopération avec la section de la Chambre de commerce française à Siem Reap, et Beyond Retail Business (BRB) Cambodia. La foire aura lieu les samedi 30 janvier et dimanche 31 janvier au premier étage de 313 Sisowath Quay. L'entrée est gratuite. Parmi les exposants : Ammo Designs, Rokhak Women Handicraft, Esprit Libre, NS Shop Scrup, Norea, Sra Thnam, Artisans d'Angkor, Qbee, Wat Chocolate, Kambio Nature, Eric Raisina, Senteurs d'Angkor, Maison Sirivan, Bandrui, Oko Gallery, Morodock Ceramics, Soieries du Mekong, Seung Khmer Design et Garden of Desire.

Aujourd’hui, redécouvrez Senteurs d’Angkor

 

Tirant depuis deux décennies la quintessence des ingrédients cambodgiens, Senteurs d’Angkor s’est imposé comme un représentant incontournable d’un artisanat éthique et naturel. Fort de 170 employés et ayant tout récemment emménagé dans de nouveaux locaux, la marque affronte de plein fouet la crise économique liée au Covid-19.

Stéphane Bourcier
Stéphane Bourcier, fondateur de Senteurs d'Angkor

Entretien avec son fondateur, Stéphane Bourcier, qui revient sur les circonstances de son installation dans le royaume, la création de la marque et les valeurs qu’elle promeut.

1000 effluves

Dans sa boutique aux mille effluves, Stéphane Bourcier nous guide à travers les thés, bougies, cosmétiques et autres objets qui emplissent les étagères. Avec ses 800 références, la gamme de la marque n’a cessé, au cours de ses deux décennies d’existence, de s’étoffer sous le regard attentif de son fondateur. « Chaque produit a son histoire », précise-t-il en contant la genèse de quelques-unes de ses trouvailles et créations les plus représentatives.

Les savons ? « Des années de préparation, notamment pour l’élaboration du savon liquide, le seul qui soit fabriqué au Cambodge. Le poivre de Kampot, qui a fait l’objet d’une véritable quête pour trouver la meilleure qualité possible, tout comme le café du Ratanakiri, que nous torréfions ici. Et je vous épargne tous les détails concernant l’élaboration des cosmétiques, nous pourrions en parler durant des heures ! ».

Cuisinier de l’artisanat

« Tous ces produits ont d’abord été élaborés parce qu’ils me plaisaient, et pas dans un but mercantile. Quand j’ai un coup de cœur pour quelque chose, que ce soit du miel, de l’huile de coco, du café ou n’importe quel autre ingrédient, je tiens à ce que le meilleur en soit tiré avant de le proposer dans nos boutiques »

« Pas question de se forcer à concevoir et fabriquer quelque chose qui serait uniquement destiné à faire du chiffre d’affaires : il faut, et c’est très important que nous aimions ce que nous proposons. » Discret, Stéphane Bourcier peine à avouer qu’il est derrière la conception et l’élaboration de la majeure partie des produits de la marque, « procédant comme un cuisinier préparant sa tambouille, tâtonnant, mettant parfois des mois à trouver la bonne recette. » Étonnant itinéraire que celui de cet ancien comptable, tombé amoureux d’un pays découvert en 1996 en effectuant une mission pour une ONG et n’ayant eu de cesse, depuis, de promouvoir une certaine idée de l’artisanat.

Des fleurs à Senteurs

Depuis la modeste boutique de fleurs ouverte en 1999 à Siem Reap jusqu’aux nouveaux ateliers, inaugurés en mai 2019, l’histoire de la petite entreprise devenue grande se montre exemplaire à plus d’un titre. Pourtant, nulle ambition démesurée, nul rêve de grandeur commerciale n’ont guidé les pas de Stéphane Bourcier. « Les choses se sont faites peu à peu, tout naturellement, sans que je cherche particulièrement à faire grossir la marque. Nous avons commencé par mettre en vente quelques objets d’artisanat dans ce qui était, à l’époque, l’un des seuls magasins à être situé en ville. »

« La fréquentation touristique ne cessant d’augmenter, nous avons peu à peu voulu étoffer notre gamme, nous focalisant plutôt sur nos propres créations. Le Cambodge offre une variété quasi infinie d’ingrédients de grande qualité, que nous nous appliquons à valoriser dans nos produits. » En déambulant autour des ateliers, l’une des pancartes explicatives détaille la provenance des matières premières utilisées : de la noix de cajou à la fleur de sel, quasiment toutes les provinces du pays sont mises à contribution pour fournir leurs spécialités.

Une crise sans précédent

Ces ateliers flambant neufs, construits sur une ancienne rizière, n’auront pourtant pas connu l’affluence escomptée. L’alambic destiné à la fabrication d’huiles essentielles, la savonnerie, la machine à torréfier et le séchoir à épices tournent depuis plusieurs mois au ralenti. « Nous restons ouverts pour maintenir l’activité et assurer un revenu minimum pour nos employés. Sur les 170 personnes que nous comptions avant la crise, seules 115 travaillent encore avec nous, à temps partiel. Nous tenions à ce qu’il n’y ait aucun licenciement, tous les départs se sont faits sur la base du volontariat, accompagnés d’une prime. »

« Les employés de Senteurs d’Angkor ne sont pas les seules victimes de la crise : nous travaillons aussi avec de nombreux artisans, sans oublier nos fournisseurs. Humainement parlant, ce n’est pas facile »

Ainsi constate Stéphane Bourcier, une pointe d’amertume dans la voix. « Tous ressentent durement la crise, et il faut avoir les reins particulièrement solides pour tenir en ce moment. » La préservation d’un savoir-faire ancestral est aussi remise en cause. S. Bourcier prend pour exemple le village de Krebei Riel, situé à quelques kilomètres de Siem Reap. Ses habitants y réalisent de petites boites en feuilles de palmier à sucre, uniques au Cambodge, uniques au monde. Atteignant plusieurs centaines d’unités par jour, la production de ces superbes objets a considérablement chuté, remettant en question la fragile perpétuation de leur fabrication.

Vers une reprise en 2021 ?

Souvenirs idéals d’un séjour au Cambodge, les produits de la marque se trouvaient dans les aéroports du royaume, dans des hôtels, au DFS de Siem Reap, à Artisans d’Angkor ainsi que dans les 4 boutiques de la marque. La plupart de ces points de vente ont depuis fermé leurs portes, et les quelques commandes par correspondance ne suffisent pas à compenser les pertes.

« Nous avons fait, et faisons encore, de nombreux efforts afin de promouvoir les ventes par internet. Nos produits peuvent être livrés quasiment partout dans le monde, y compris en France, sous un délai de quelques jours. »

En attendant la reprise tant désirée, les produits de la marque peuvent être découverts dans les magasins de Phnom Penh et Siem Reap. Située en face du vieux marché, la boutique siemreapoise constitue le point de vente historique de Senteurs d’Angkor et a bien changée depuis son ouverture en 1999. De gros travaux d’aménagement, ainsi que l’adjonction d’un spa mitoyen, ont embelli le vieux bâtiment édifié pendant la période du Protectorat.

Pour l’heure, les pertes records de 2020 ne découragent pas le patron de la marque : « 2021 marquera sans aucun doute le début d’une reprise, aussi timide soit-elle. Peu à peu, les clients reviendront dans nos boutiques et visiteront nos ateliers. Ces ateliers où nous nous trouvons, c’est le projet de toute une vie, l’aboutissement d’un rêve vieux de 15 ans pour une entreprise à laquelle je tiens tout particulièrement. »

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