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Santé & Cambodge : Malnutrition sévère chez les enfants, une « poudrière virtuelle »

Selon l’UNICEF, la flambée des prix des denrées alimentaires et les coupes budgétaires alimentées par les pandémies risquent d’entraîner une augmentation des cas de malnutrition sévère, alors que l’aide pour fournir des traitements vitaux diminue.

Image : A.Raab UNICEF
Image : A.Raab UNICEF

Le nombre d’enfants souffrant d’émaciation sévère était en hausse avant même que la guerre en Ukraine ne plonge le monde dans une crise alimentaire mondiale.

Pour l’UNICEF, la situation s’aggrave

Une urgence négligée pour la survie de l’enfant montre qu’en dépit de l’augmentation des niveaux de cachexie sévère chez les enfants et de la hausse des coûts des traitements vitaux, le financement mondial ne suit pas le rythme — une tendance inquiétante qui menace la vie de millions d’enfants.

L’émaciation sévère — lorsque les enfants sont trop maigres pour leur taille — est la forme de malnutrition la plus immédiate, la plus visible et la plus dangereuse pour la vie. Dans le monde, au moins 13,6 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’émaciation sévère, entraînant un décès sur cinq dans cette tranche d’âge.

L’Asie du Sud reste l’« épicentre » de l’émaciation sévère, où environ 1 enfant sur 22 souffre d’émaciation sévère, soit trois fois plus qu’en Afrique subsaharienne.

Au Cambodge, 10 % des enfants souffrent d’émaciation, ce qui est directement lié au statut socio-économique vulnérable de leur famille.

Ces ménages sont moins susceptibles d’avoir accès à l’eau potable et à des conditions d’hygiène et d’assainissement sûres, et plus susceptibles d’avoir des pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (IYCF) sous-optimales, qui contribuent toutes à la malnutrition.

En outre, les impacts financiers actuels de la pandémie de COVID-19 créent des risques encore plus élevés d’insécurité alimentaire et de malnutrition pour les ménages les plus vulnérables.

Pour aggraver la crise nutritionnelle mondiale, au moins 10 millions d’enfants souffrant d’émaciation sévère — soit 2 enfants sur 3 dans le monde — n’ont pas accès au traitement le plus efficace contre l’émaciation : les aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (RUTF). L’UNICEF prévient qu’une combinaison de chocs mondiaux sur la sécurité alimentaire — la guerre en Ukraine, les économies aux prises avec la reprise de la pandémie et les conditions de sécheresse persistantes dans certains pays en raison du changement climatique — crée les conditions d’une augmentation significative des niveaux mondiaux d’émaciation sévère.

Parallèlement, le prix des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi devrait augmenter de 16 % au cours des six prochains mois en raison d’une forte hausse du coût des matières premières, tandis que les frais d’expédition et de livraison devraient également rester élevés.

L’UNICEF souligne également que l’aide à la lutte contre la cachexie reste terriblement faible et qu’elle devrait diminuer fortement dans les années à venir, avec peu d’espoir de retrouver les niveaux pré-pandémiques avant 2028. L’aide mondiale consacrée à la cachexie ne représente que 2,8 % de l’APD (aide publique au développement) totale du secteur de la santé et 0,2 % des dépenses totales d’APD.

Au Cambodge, les fonds consacrés à la lutte contre la cachexie grave sont loin d’être suffisants pour couvrir les besoins croissants.

La feuille de route nationale pour la lutte contre l’émaciation de l’enfant prévoit un coût de 25 millions de dollars pour couvrir les besoins de réponse aux crises de malnutrition au cours des trois prochaines années. Cependant, 69 % (17,2 millions de dollars) des fonds nécessaires à la mise en œuvre complète de la feuille de route n’ont pas encore été obtenus.

« La nutrition joue un rôle crucial dans le développement de la petite enfance et a un impact profond sur la capacité d’un enfant à survivre, grandir, apprendre et s’épanouir », a déclaré Foroogh Foyouzat, représentant de l’UNICEF au Cambodge.

« L’UNICEF travaille avec le gouvernement royal du Cambodge pour donner la priorité à la perte de poids dans les politiques et le budget nationaux, en plaidant notamment pour un financement durable des RUTF pour traiter la malnutrition infantile sévère. Nous aidons également le gouvernement à renforcer la sensibilisation et les interventions communautaires, afin que les cas d’émaciation sévère soient identifiés rapidement, et que les soignants soient à la fois conscients des services de santé et de nutrition dans leur secteur et engagés à les utiliser pour prévenir la malnutrition. »

Pour faire face à cette crise mondiale, l’UNICEF appelle les gouvernements, les donateurs et les organisations de la société civile du monde entier à donner la priorité aux allocations budgétaires immédiates pour les interventions alimentaires thérapeutiques et le traitement de l’émaciation des enfants et à garantir le financement des besoins à long terme des enfants les plus vulnérables.

 

À propos des RUTF

La pâte d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (RUTF) est une pâte à base de lipides, dense en énergie et en micronutriments, utilisant un mélange d’arachides, de sucre, d’huile et de lait en poudre, conditionnée en sachets individuels. L’UNICEF, leader mondial de l’approvisionnement en RUTF, achète et distribue environ 75 à 80 % de l’approvisionnement mondial auprès de plus de 20 fabricants situés dans le monde entier.

À propos de l’APD

L’aide publique au développement (APD) est une aide gouvernementale qui favorise et cible spécifiquement le développement économique et le bien-être des pays en développement. Le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a adopté l’APD comme principal instrument d’aide étrangère en 1969 et elle reste la principale source de financement de l’aide au développement. Les données relatives à l’APD sont collectées, vérifiées et rendues publiques par l’OCDE.

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