Malys Angkor : Le riz cambodgien sacré une nouvelle fois meilleur riz du Monde

Le parfum du succès flottait ce weekend dans Phnom Penh. Sous les applaudissements d’un public enthousiaste, le riz cambodgien Malys Angkor a une nouvelle fois décroché le trophée du Meilleur riz du monde 2025 lors du prestigieux The Rice Trader World Rice Conference, organisée dans la capitale du Royaume du 7 au 9 novembre.

Ce sacre, le septième depuis 2012, consacre une décennie d’excellence et de constance, faisant du Cambodge l’un des acteurs de référence dans le monde du riz haut de gamme.

Une victoire née du travail des fermiers

« Cette distinction, c’est d’abord celle de nos agriculteurs, » déclare le ministère du Commerce dans un communiqué publié après la cérémonie. « Leur engagement, leur rigueur et leur amour de la terre ont permis de hisser le riz cambodgien parmi les meilleurs produits agricoles au monde. »

Le Malys Angkor, variété parfumée à l’arôme floral subtil, est cultivé dans les plaines irriguées de Battambang et de Pursat, où les rizières dorées témoignent de la patience des cultivateurs. Sa texture moelleuse, sa blancheur nacrée et sa richesse aromatique résultent d’une alchimie entre le sol alluvial du Mékong et un savoir-faire transmis de génération en génération.

Sophal, producteur de riz dans la région de Kampong Thom, raconte cette fierté :

« Chaque grain représente notre sueur et notre espoir. Quand on apprend que le riz du Cambodge conquiert encore le monde, on se dit que nos efforts n’ont pas été vains. »

Phnom Penh, capitale mondiale du riz

Pour la première fois, le Cambodge accueillait la World Rice Conference. Pendant trois jours, plus de 500 experts, chercheurs et négociants internationaux ont débattu des défis contemporains de la filière : changement climatique, volatilité des prix, et durabilité des productions.

La capitale s’est ainsi transformée en vitrine mondiale du savoir-faire cambodgien. Au milieu des stands colorés et des dégustations, le riz Malys Angkor a séduit par la délicatesse de son parfum. Les jurés, venus d’Asie, d’Europe et d’Amérique, ont salué l’équilibre parfait entre texture, goût et présentation.

« Le riz cambodgien séduit par sa finesse et son authenticité. Il offre une expérience gustative rare, empreinte d’identité, » commente un membre du jury basé à Singapour.

Une filière en pleine ascension

Au-delà du trophée, cette récompense confirme la vitalité d’un secteur en plein essor. Selon le rapport le plus récent de la Cambodia Rice Federation (CRF), le Royaume a exporté 596 341 tonnes de riz usiné entre janvier et septembre 2025, soit une hausse de 33,7 % par rapport à 2024. Ces ventes ont généré 408 millions de dollars de recettes, auxquelles s’ajoutent 1,209 milliard de dollars issus du commerce transfrontalier du paddy.

Cette croissance s’appuie sur une stratégie claire : privilégier la qualité, renforcer la traçabilité et développer les marchés à forte valeur ajoutée.« Le riz cambodgien ne cherche pas à concurrencer ses voisins par le volume, » explique le président de la CRF, Hun Lak. « Notre objectif est de bâtir une marque nationale, synonyme de pureté, de durabilité et d’élégance. »

Du champ à la table : l’art cambodgien du riz

Dans les campagnes, cette reconnaissance mondiale se traduit par un élan de fierté et de motivation. Les producteurs, longtemps confrontés à des obstacles structurels, bénéficient désormais d’un accompagnement accru : mécanisation, formations, accès au microcrédit et soutien logistique.

Le gouvernement, épaulé par des partenaires internationaux, a développé des programmes d’amélioration génétique et d’adaptation au climat. L’objectif : créer des variétés résistantes aux aléas naturels sans compromis sur la qualité gustative.

« Nous voulons que chaque sac de riz cambodgien raconte une histoire : celle d’une agriculture qui évolue sans trahir son âme, » insiste le ministère de l’Agriculture.

Au-delà de l’économie, c’est toute une identité culturelle qui s’exprime. Le riz, aliment sacré et symbole de prospérité, accompagne les cérémonies, les offrandes et les repas quotidiens du pays. À travers Malys Angkor, le Cambodge exporte non seulement une denrée, mais aussi une part de sa mémoire collective.

Un succès porteur de diplomatie et d’identité

Face aux géants que sont la Thaïlande, le Vietnam ou l’Inde, le Cambodge trace une voie originale : celle de la qualité et de l’identité. Ce choix stratégique conforte son image dans les négociations commerciales et attire de nouveaux partenaires.

L’Union européenne demeure l’un des marchés majeurs, suivie de la Chine et du Moyen-Orient. La réputation du Malys Angkor s’étend aujourd’hui jusqu’aux épiceries fines de Paris et aux restaurants étoilés de Tokyo.

« Le riz cambodgien est devenu un ambassadeur national, » note l’économiste agricole Chhean Vannak.

« Chaque reconnaissance internationale consolide non seulement notre économie, mais aussi notre image en tant que pays de savoir-faire et d’authenticité. »

L’avenir : entre durabilité et innovation

Le prochain défi du Cambodge sera d’allier performance et durabilité. Les menaces liées au changement climatique, à la salinité des sols et à la rareté de l’eau appellent des solutions innovantes. Des projets pilotes de riziculture écologique, basés sur la réduction des intrants chimiques et la valorisation énergétique des résidus de paille, sont déjà en marche dans les provinces centrales.

Des jeunes entrepreneurs développent également des chaînes de valeur numériques : plateformes de vente directe, certification blockchain, traçabilité mobile.Ces initiatives démontrent la vitalité d’une génération qui voit dans le riz non plus une culture de subsistance, mais un levier de modernité et de souveraineté.

Quand l’excellence devient héritage

En remportant pour la septième fois le titre de Meilleur riz du monde, le Cambodge ne célèbre pas qu’une victoire technico-gustative ; il affirme une ambition : inscrire durablement son nom dans la carte mondiale de l’excellence gastronomique.

À Battambang comme à Phnom Penh, un même sentiment domine : la fierté tranquille d’un pays qui transforme l’héritage ancestral du riz en symbole d’avenir.