La Thaïlande déploie des F-16 en profondeur au Cambodge, visant des zones civiles
- La Rédaction
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Les forces thaïlandaises ont intensifié leurs opérations militaires lundi 22 décembre en pénétrant profondément sur le territoire cambodgien avec des chasseurs F-16, bombardant des secteurs civils dans les provinces de Siem Reap, Preah Vihear et Banteay Meanchey.

Selon un communiqué du ministère cambodgien de la Défense nationale, ces frappes ont visé l’aire d’O’Kontoeung dans la commune de Sre Noy, district de Varin à Siem Reap à 16h18, suivies d’un bombardement à 17h10 sur la commune de Sa’em dans le district de Choam Khsant à Preah Vihear, puis d’obus sur le village de Tuol Pongro à Poipet à 17h25. Parallèlement, à 14h42, l’armée thaïlandaise a tiré au moins 40 obus d’artillerie lourde sur des villages frontaliers de la province de Battambang, l’un des barrages les plus intenses à ce jour, aggravant les tensions malgré un cessez-le-feu fragile négocié en juillet.
Réactions officielles cambodgiennes
La générale de division Maly Socheata, porte-parole du ministère de la Défense, a dénoncé ces incursions comme une violation flagrante de la souveraineté cambodgienne lors d’un point de presse.
« Nos forces veillent avec fermeté et vigilance pour protéger l’intégrité territoriale du Royaume, prêtes à défendre notre dignité avec courage et sans céder à aucune intimidation », a-t-elle déclaré.
Phnom Penh accuse Bangkok de viser délibérément des civils et des sites culturels proches, dont le temple d’Angkor à Siem Reap, un joyau classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Réponse thaïlandaise et justifications
De son côté, l’armée thaïlandaise affirme que les frappes F-16 et les tirs d’artillerie visent des positions militaires cambodgiennes, comme des dépôts d’armes cachés dans des casinos abandonnés ou des bases d’artillerie menaçant son territoire.
Bangkok invoque des tirs de roquettes cambodiennes initiaux et une opération nommée « Sattawat » pour reprendre des localités frontalières, rejetant toute accusation de ciblage civil. Le ministère thaïlandais de la Défense rapporte 34 civils et 21 soldats tués côté thaïlandais, avec plus de 400 000 déplacés.
Bilan humain et déplacements massifs
Le ministère de l’Intérieur cambodgien rapporte un lourd bilan : 20 civils tués et 80 blessés au 22 décembre à 13h, dont un ressortissant chinois touché lors d’une attaque sur une habitation à Battambang, portant le total à au moins 53 civils morts des deux côtés. Plus de 524 590 personnes ont été déplacées au Cambodge, dont 166 884 enfants, tandis que la Thaïlande en compte 400 000, avec des écoles et hôpitaux fermés le long de la frontière. Ces attaques d’artillerie à Battambang ont endommagé des habitations civiles, exacerbant la crise humanitaire.
Ce conflit, ravivé le 7 décembre après un cessez-le-feu de juillet, oppose les deux pays sur 817 km de frontière contestée, autour de sites comme Preah Vihear. L’ASEAN, réunie en urgence à Kuala Lumpur, exhorte à un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », exprimant des « préoccupations graves » sur les victimes civiles et les déplacements massifs, tandis que la Chine et les États-Unis appellent au respect des accords de Kuala Lumpur. Des pourparlers bilatéraux sont prévus le 24 décembre, mais les hostilités persistent.



