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Journée Internationale de la Femme : Une journée avec Lina Hak

À l'occasion de la Journée Internationale des Femmes de cette année, Cambodge Mag ouvre ses archives et remet à la une quelques-uns des nombreux portraits, interviews et photos de celles qui nous ont aidé à rendre le magazine vivant et attrayant au fil des années.

Lina Hak est, depuis 2013, la directrice générale du restaurant Topaz à Phnom Penh
Lina Hak

Lina Hak est, depuis 2013, la directrice générale du restaurant Topaz à Phnom Penh. Avenante, généreuse, et souriante, Lina Hak est aussi une femme de caractère qui a su bâtir son parcours à force de volonté et de travail. Pour Cambodge Mag, Lina a accepté de confier quelques étapes d’une vie bien remplie, et nous raconte sa journée…

CM : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Lina Hak, j’ai 33 ans Je suis directrice générale du restaurant Topaz, Je suis née à Sihanoukville. Ma famille est originaire de la province de Kratié.

CM : À propos de votre enfance…

Je viens d’une famille ordinaire. Seul mon père travaillait, pour prendre soin de cinq personnes. Nous vivions dans une maison qui faisait moins de 64 mètres carrés, mais il n’y avait pas que nous.  Parfois, nous étions entre douze et quinze à la maison. Il y avait ses nièces et neveux qui venaient de province pour habiter avec nous. Durant mon enfance, je jouais plutôt avec les garçons, Je ne jouais jamais avec les filles. Je n’aimais pas le côté ”gamine”. Mes parents m’avaient même fait une coupe de cheveux de garçon. J’étais donc tout le temps fourrée avec les garçons. Quand mes parents me cherchaient, ils allaient plutôt au terrain de football.

CM : Quels étaient vos rêves d’enfant ?

Quand j’avais 12 ans, je voulais devenir mannequin, star de cinéma, ou vedette de télévision. A cet âge, ce sont juste des rêves d’enfant. Je rêvais aussi de grands voyages.

CM : À propos de votre scolarité…

J’ai appris l’anglais à l’école et dans la rue. A l’époque, pour suivre l’école, je payais 500 riels (17,5 cents) de l’heure. Je n’avais pas assez d’argent pour aller à l’école tous les jours. Mais j’arrivais à suivre et à être à jour. Quand j’avais de l’argent, j’allais à l’école. Sinon, j’attendais à l’extérieur pour emprunter les cahiers de mes amies. Je faisais alors de copies et me débrouillais toute seule. Ainsi, le jour d’après, je n’étais pas en retard sur le programme.

Lina lors des années de mannequinat
Lina lors des années de mannequinat

Votre première carrière ?

J’ai ensuite fait des petits boulots et, après cela, en 2004, J’ai participé à un concours de beauté en Malaisie. J’ai alors réalisé que, même si c’était un rêve d’enfant, je n’aimais pas vraiment ce métier. Mais, je me dis que j’ai eu au moins le mérite d’essayer… A mon retour de Malaisie, j’ai posé pour quelques jobs publicitaires. J’ai posé pour le calendrier de l’entreprise Comin’Khmer, pour Mobitel pour leur service de roaming, rien de vraiment excitant.

Comment êtes-vous arrivée chez Thalias ?

J’ai rencontré Arnaud Darc lors d’un dîner alors que j’avais 19 ans. Il m’a alors posé quelques questions durant le repas. D’abord, je l’ai considéré comme un étranger. En dehors de mes professeurs, je ne parlais pas aux étrangers. Je n’avais pas trop envie de lui parler. Il me posait des questions sur la situation au Cambodge. Je lui ai fait part de mes opinions. Il m’a alors dit que je l’impressionnais beaucoup par ma franchise. Il était surpris que je lui parle franchement et si ouvertement. Je n’avais pas peur de donner ouvertement mon opinion et je pense qu’il appréciait cela. Il m’a demandé ensuite si je souhaitais travailler pour lui. Sa secrétaire venait de démissionner et il cherchait une remplaçante. J’avais déjà un emploi, mais je voulais essayer. Je me disais que travailler avec un occidental m’aiderait à améliorer mon anglais. C’était aussi une bonne opportunité pour découvrir de nouvelles méthodes de travail.

Comment se sont passés les premières années ?

J’ai posé ma candidature, j’ai eu quelques entretiens avec lui Il m’a embauchée et j’ai commencé à travailler pour lui. Pour moi, cela marchait car je le voyais plus comme un mentor. Il m’apprenait tout. S’il me demandait quelque chose que je ne savais pas faire, il prenait alors le temps de m’expliquer. Parfois, quand je faisais des erreurs, il ne me blâmait pas, Il s’en voulait de ne pas m’avoir suffisamment expliqué. C’est un professeur qui, pour moi, a été très efficace. Il a privilégié la carotte au bâton. Dans les familles cambodgiennes, c’est plutôt l’inverse. La méthode qu’il a employée m’a beaucoup motivée pour travailler plus et mieux.

Au début, je ne me sentais pas très à l'aise. Il me fallait gérer un restaurant français, et je ne parle pas bien la langue.

CM : Quand êtes-vous devenue directrice générale de Topaz ?

Je suis devenue directrice du restaurant Topaz, officiellement, en 2013 En 2012, je n’étais alors que directrice exécutive du restaurant. Au début, je ne me sentais pas très à l’aise. Il me fallait gérer un restaurant français, et je ne parle pas bien la langue. C’était pour moi assez difficile de m’imposer comme directrice générale. Si des collègues ou des clients commençaient à me parler en français, je ne pouvais pas leur répondre. Les premiers mois, je ne donnais pas ma carte de visite. Je manquais encore de confiance pour cela. Mais, peu après, le restaurant commençait à bien marcher. Arnaud Darc m’encourageait en permanence dans mon travail. Et, j’ai enfin commencé à me sentir vraiment en confiance.

CM : Comment se passe une journée avec Lina Hak ?

 Ma journée au restaurant Topaz commence en début de matinée par un tour des lieux. Je vérifie la mise en place, la propreté, je vérifie que la maintenance a bien été effectuée. Puis je me rends à mon bureau. Je consulte alors les rapports de la veille. Je prépare ensuite le briefing que je vais avoir avec l’équipe. Nous avons chaque jour une réunion qui dure environ une heure. Nous parlons des petits problèmes de la veille et préparons la journée. Après notre réunion, je retourne à la réception. Je demande s’il y a des requêtes de clients ou autres points importants à traiter.

Briefing quotidien avec les collaborateurs du Topaz
Briefing quotidien avec les collaborateurs du Topaz

Je déjeune ensuite à midi. Parfois, je goûte les plats, propose de nouveaux menus. Le chef cuisinier me demande souvent mon avis. Quand j’ai fini de déjeuner je fais un peu de travail administratif : revue des menus, contrats et propositions. Je dois aussi faire de la saisie pour les rapports financiers. Après cela, je prends une heure pour faire du sport. Puis, je reviens. Quelquefois je dîne de bonne heure. S’il y a beaucoup de monde je dois dîner à 17 heures. Puis, j’assiste l’équipe jusqu’à 18h30… 20h. S’il y a un événement spécial qui dure jusqu’à 22-23h, je reste avec l’équipe du restaurant. Puis, je rentre chez moi.

Parfois, je goûte les plats, propose de nouveaux menus. Le chef cuisinier me demande souvent mon avis.

CM : Etes-vous fière de votre parcours ?

Ma famille est très fière de moi. Mais, je regrette de ne pas avoir pu remercier mon père. Il est décédé avant que je puisse lui exprimer ma reconnaissance. Il a pris soin de moi, il m’a envoyé à l’école. Maintenant, j’ai à peu près tout ce dont je rêvais, mais je ne peux pas le ”rembourser”. Je me rappelle de ce qu’il me disait : ”…N’attends aucun héritage de ma part…Je n’aurais pas d’héritage à te transmettre comme une fille de riche…”. Il gagnait simplement de l’argent pour m’envoyer à l’école. Les connaissances, la volonté, l’envie de travailler et de réussir que j’ai aujourd’hui, c’est l’héritage qu’il m’a transmis.

Je voudrais visiter un pays différent chaque année
Je voudrais visiter un pays différent chaque année

Vos loisirs ?

Aujourd’hui, j’aime bien voyager. C’est un rêve d’enfants, je voulais voyager à travers le monde. Pour mes vacances, je choisis un pays à visiter. Je voudrais visiter un pays différent chaque année. Sur ma liste, j’en ai visité 11, mais j’en ai encore beaucoup d’autres à voir…

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