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Instants de Cambodge : Dans la jungle des Cardamomes

Province de Koh Kong, lundi, 12h. Profiter d’un long weekend pour respirer, loin de Phnom Penh. C’est ce que j’ai décidé de faire, en allant visiter la région sauvage des Cardamomes.

Sur le chemin des Cardamomes. Photographie Adèle Tanguy
Sur le chemin des Cardamomes. Photographie Adèle Tanguy

Cascade de Tatai

L’embarcation file vers la cascade de Tatai. Je laisse tomber ma main en dehors du bateau et sens l’eau couler à travers mes doigts. Sur les rives, la végétation se jette dans l’eau et la frontière entre les deux éléments semble indéterminable. Je ne saurais pourtant dire si cela provient d’une lutte entre chaque élément pour prendre le pas sur l’autre ou d’une étonnante harmonie.

Dans la jungle des Cardamomes
Dans la jungle des Cardamomes, rivière Tatai. Photographie Adèle Tanguy

Tout à coup s’offre à moi un spectacle extraordinaire. Des rideaux d’eau dévalent du haut des rochers, dans un nuage d’écume. Des roches plus plates abritent forment de petites piscines où l’eau vient mousser avant de reprendre son chemin. Les reflets argentés du soleil attirent le regard, comme pour nous appeler à s’y baigner.

Tatai. Photographie Charles Pieters (cc)
Tatai. Photographie Charles Pieters (cc)

Tous les onze, un groupe de jeunes Français et une Américaine, nous répondons à l’appel. Et terminons cette dépaysante excursion en profitant de la fraîcheur de l’eau, en haut de la cascade. Là, nous dominons du regard la vallée dans laquelle serpente le cours d’eau entre les arbres.

Dans la quiétude de Koh Kong par Charles Pieters (CC)

Faune étonnante

C’est avec en effet avec ce même groupe que je suis partie, la veille, pour un trek de deux jours dans la jungle.

Alors que sous nos pas craquent les feuilles et les branchages, nous avançons à travers la dense végétation. Dina, notre guide, semble connaître Les chemins par cœur . Même ceux qui ont été effacés par la pousse des branches et des feuilles et qu’il recrée sur notre passage, à l’aide de sa machette. Peu étonnant, car Dina a grandi dans cette région, avec la jungle sur le pas de sa porte. Cette forêt a priori inhospitalière est son terrain de jeu. Et n’a plus de secrets pour lui. A chaque nouvelle plante, Dina s’arrête et nous raconte une anecdote, un secret, une vertu médicinale… Celle-ci guérit la malaria, celle-là aide à la cicatrisation. Il coupe une branche de rotin, me la tend. Je laisse tomber dans ma gorge les fines gouttes qui coulent du cœur de la branche.

Nous montons notre camp près d’une petite cascade. Je m’allonge sur les rochers et laisse l’eau ruisseler sur moi. A chaque mouvement, je sens le courant de l’eau faire résistance. Alors, je reste immobile. Un rayon de soleil a transpercé le toit de verdure et vient se poser sur mon visage. Une vague de chaleur me parcourt. Près de moi, Dina et les deux autres guides s’activent avec une dextérité impressionnante. Alors que la pluie se met à tomber, c’est avec du bois mouillé qu’ils allument un feu pour le repas.

A la lumière de la pleine lune

La nuit tombée, nous partons explorer la jungle dans le noir. Le guide, à quelques pas devant moi, promène le faisceau de sa lampe frontale sur le tronc des arbres. Nous apercevons un caméléon, un serpent, une tarentule et une grenouille, dont Dina nous prononce les noms en Français. Nous éteignons nos lampes.

Photographie par Diversity Photos (cc)
Photographie par Diversity Photos (cc)

La pleine lune éclaire nos pas, dans le silence de la nuit. Les feuillages humides effleurent mes épaules sur mon passage et, à chaque fois, je tressaille de ne pas savoir ce que j’ai touché. Alors que je m’endors, bercée par les bruits de la jungle et le balancement du hamac, je savoure la sérénité que procure cet instant d’harmonie avec la nature.

Par Adèle Tanguy

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