Tensions à la frontière : les marques thaïlandaises perdent du terrain au Cambodge
- Brèves Éco
- 25 août
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Les tensions persistantes à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge ne se traduisent pas seulement par des crispations diplomatiques : elles frappent de plein fouet les échanges commerciaux, bouleversant un marché transfrontalier qui, jusqu’ici, tournait à grande vitesse.

Ces lenteurs logistiques, accentuées par les restrictions de circulation et le climat d’incertitude, pourraient se traduire par des pertes de plusieurs millions de bahts. Certaines entreprises, confrontées à cette imprévisibilité, ont reporté le lancement de nouveaux produits sur le marché cambodgien. Les budgets de communication et de marketing à destination du royaume ont été gelés, reflet d’un climat de forte sensibilité.
Cette crise n’épargne pas non plus le tissu productif. Près de 70% des ouvriers des usines thaïlandaises travaillant côté cambodgien ont dû rentrer chez eux, entraînant une chute de 20 à 30% de la production.
Entre pénuries de main-d’œuvre, retards d’acheminement et augmentation des coûts de transport, les industriels voient leur compétitivité menacée. Certains experts alertent déjà : en laissant s’élargir ces failles, la Thaïlande risque de céder du terrain à ses rivaux régionaux, en particulier le Vietnam et la Chine, qui guettent toute ouverture pour élargir leur part de marché.
Du côté des importateurs et distributeurs cambodgiens, l’impact est palpable. Selon un sondage sectoriel publié par EuroCham, 61,9% des entreprises déclarent des perturbations majeures dans leurs chaînes d’approvisionnement, beaucoup ayant dû réorienter ou réorganiser leurs flux.
Près de la moitié (47,6%) font état d’une hausse significative de leurs coûts logistiques, tandis que 42,9% pointent les retards de transport transfrontalier et 38,1% évoquent des pénuries de pièces détachées, de matières premières ou de produits finis.
Mais le tableau n’est pas uniformément sombre. Environ 28,6% des entreprises interrogées signalent un impact limité, voire inexistant, preuve que certains acteurs du marché réussissent à contourner les difficultés. Reste que, pour la grande majorité, la tension frontalière agit comme un signal d’alarme économique : à trop s’installer dans la durée, la crise risque de redessiner durablement les équilibres commerciaux dans la région.
Au-delà des chiffres, le message est clair : ce que la frontière bloque aujourd’hui, ce sont des filières entières, des stratégies d’investissement et des réseaux économiques qui, jusqu’ici, irriguaient puissamment le marché cambodgien. Pour Bangkok comme pour Phnom Penh, chaque jour de crispation alourdit la facture et ouvre, un peu plus, la porte aux concurrents voisins.
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