Escalade tragique à la frontière thaïlando-cambodgienne : Quatre civils tués par des tirs thaï, des dizaines de milliers déplacés
- La Rédaction

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Dans la flambée de violences frontalières qui ravive de vieilles tensions territoriales, l'armée thaïlandaise a bombardé des positions cambodgiennes lundi matin, tuant au moins quatre civils et en blessant neuf autres dans les provinces de Preah Vihear et d'Oddar Meanchey.

Ces affrontements, les plus graves depuis juillet dernier, ont contraint plus de 35 000 résidents thaïlandais et au moins 1 100 familles cambodgiennes à fuir leurs villages, cherchant refuge dans des écoles et abris temporaires.
Les autorités cambodgiennes, par la voix de la porte-parole du ministère de la Défense Maly Socheata et du ministre de l'Information Neth Pheaktra, ont dénoncé des tirs d'artillerie et une frappe d'un avion F-16 vers 9 heures, accusant Bangkok d'agressivité injustifiée près du temple historique de Ta Muen Thom.
Du côté thaïlandais, l'armée de la 2e région militaire a revendiqué des frappes aériennes « précises » en « légitime défense » contre des positions d'artillerie cambodgiennes qui auraient ouvert le feu en premier, causant la mort d'un soldat et blessant quatre autres. Le porte-parole Winthai Suvaree a précisé que des avions de combat ont visé des cibles militaires pour stopper les tirs de soutien ennemis, tandis que des évacuations massives ont été ordonnées dans huit districts frontaliers où l'état d'urgence a été déclaré. Bangkok a fixé un ultimatum à 18 heures pour un cessez-le-feu, menaçant d'intensifier ses opérations si Phnom Penh persiste, dans un contexte de drone interdits et de fermeture de postes-frontières.
Cette crise s'inscrit dans un contentieux séculaire hérité de la cartographie coloniale française, centré sur des temples khmers comme Preah Vihear – classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et attribué au Cambodge par la Cour internationale de Justice en 1962. Les hostilités, parties d'incidents mineurs comme des mines antipersonnel et des incursions civiles, ont déjà déplacé des centaines de milliers de personnes plus tôt en 2025, avec des échanges d'artillerie lourde et des bombes à sous-munitions rapportés des deux côtés. Malgré des pourparlers bilatéraux infructueux en juin et des appels à la médiation rejetés par la Thaïlande, le conflit menace de dégénérer, alors que le Premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai met en garde contre une guerre totale.
Alors que les écoles et hôpitaux frontaliers ferment pour protéger les populations, les deux nations échangent des accusations réciproques : le Cambodge dément tout tir provocateur et pointe des roquettes thaïlandaises touchant des journalistes, tandis que Bangkok invoque des incursions cambodgiennes et un renforcement militaire. Dans cette région volatile de 800 kilomètres de frontière, jalonnée de sites sacrés, la communauté internationale observe avec inquiétude, craignant une spirale destructrice aux portes du Mékong.







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