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Diaspora & Interview : Jonathan Eap, révélation cambodgienne du film « Les Rascals »

Révélé au grand public par son rôle de Sovann dans le film Les Rascals, ce jeune acteur -khmer par son père - a pourtant un passé extrêmement riche en expériences tant humaines qu’artistiques. Bercé aujourd’hui entre la culture anglo-saxonne, européenne et bien évidemment cambodgienne, il se confie en exclusivité pour Cambodge Mag dans le cadre de notre série de talents atypiques.

À l’affiche du film « Les Rascals ». Photographie fournie
À l’affiche du film « Les Rascals ». Photographie fournie

Aujourd’hui en tête d’affiche, ton physique charismatique t’a cependant desservi durant ton enfance à Lyon. Peux-tu nous exprimer cette souffrance brièvement ?

Je décrirais ce mal être comme un réel besoin d’appartenance (à l’époque) à l’une ou l’autre des communautés desquelles je suis issu.

Issu d’un métissage, mais d’un père né au Srok, notre culture demeure primordiale dans ta construction. Quelle est son importance dans ta vie ?

Kabyle du côté de ma mère, mais khmer du côté de mon père, c’est au quotidien la culture du Cambodge qui baignera mon enfance et mon éducation, de la cuisine aux traditions ainsi que pour la religion. L’histoire grandiose puis tragique de ce pays me fait d’autant plus ressentir le besoin de m’y ancrer et de la transmettre.

Jonathan Eap en présence de son père. Photo fournie
Jonathan Eap en présence de son père. Photo fournie

Brillant élève en école de commerce, tu décides pour tes études de t’installer à Londres. Cet endroit te donne un déclic : explique-nous.

Londres reste pour moi le déclencheur d’une nouvelle ouverture d’esprit. Son brassage constant de cultures et sa force du vivre ensemble m’ont donné une énergie différente. Celle-ci était demeurée en latence durant mon enfance plutôt difficilement vécue à Lyon.

Tu choisis alors de façon paradoxale à mettre désormais ton physique en avant. Tu enchaînes les castings et choisis en 1er défilé une marque peu commune : NASIR MAZARH. Raconte-nous les points forts de cette expérience.

Cette expérience fut avant tout ma plus belle revanche face à mon passé d’exclu. Ce physique qui m’avait valu tant de moqueries devenait désormais mon meilleur atout.

Mannequin pour NASIR MAZARH. Photo fournie
Mannequin pour NASIR MAZARH. Photo fournie

Cette période de ta vie reste extrêmement riche en aventures. Tu rejoins de célèbres agences de mannequins comme METROPOLITAN & ÉLITE. Comment positionnerais-tu la place des hommes asiatiques dans ce milieu très sélect ?

Ils étaient certes peu ; cependant les physiques dont les caractéristiques ethniques paraissaient les plus prononcées demeuraient les mieux cotés. Je dirais plutôt qu’il y avait peu de place pour le métissage.

Ce métier t’amènera durant cinq ans à découvrir de nombreux pays à travers le monde. Lesquels t’ont marqué le plus ?

Définitivement l’Angleterre, que je classifie comme un bon compromis entre la culture américaine et les habitudes européennes.

De retour en France, après une certaine période latente, un événement te pousse à te diriger vers l’acting. Pourquoi ?

Mes années dans le mannequinat ayant aussi pour but de développer mes compétences artistiques, j’ai ressenti le besoin de m’exprimer de façon différente et peut-être plus profonde.

Une rencontre exceptionnelle te fait devenir la muse de PIERRE ET GILLES le temps d’une œuvre. Peux-tu nous décrire cette nouvelle association ?

Rencontrée par l’intermédiaire d’un ami commun, notre connexion fut immédiate, notamment du fait de leurs grandes connaissances des pays d’Asie du Sud Est.

Suite à cela, l’actrice-réalisatrice Hafsia Herzi te contacte. Peut-on considérer cette nouvelle opportunité comme une révélation ?

Hafsia étant réalisatrice, mais aussi actrice de ses films, elle me poussa hors de mes retranchements par son côté innovateur. Elle m’amena donc à interpréter mon vrai premier rôle au cinéma dans TU MÉRITES UN AMOUR.

Avec l’actrice-réalisatrice Hafsia Herzi. Photo fournie
Avec l’actrice-réalisatrice Hafsia Herzi. Photo fournie

Personnage complet, tu pratiques très sérieusement plusieurs arts comme le chant, la danse et les arts martiaux. Dans tes choix on note aussi le KRUMP. Pourquoi ce choix particulier ?

Le KRUMP est pour moi l’exemple même de la danse expression ; il est mon défouloir et le miroir de mes sentiments comprimés du moment.

En pleine période Covid arrive alors l’appel pour tourner dans Les Rascals. Tu décris cette période comme ton « passage réel à l’âge adulte ». Quelles en sont les raisons ?

Cette période m’a fait prendre conscience des choses essentielles de la vie, sans place pour le superflu. Ma légitimité en tant qu’être, métisse, personne atypique, m’est alors apparue comme une évidence. Désormais peu m’importait le regard des autres.

En tournage. Photo fournie
En tournage. Photo fournie

Le tournage mettra toute l’équipe du film dans une situation de Vivre ensemble pendant deux mois. Ton ressenti ?

MAGIQUE ! je n’ai rien d’autre à ajouter, si ce n’est que cela reste ma plus grande aventure humaine à ce jour.

Enfin, y aurait-il des projets qui te tiennent à cœur ?

Je me qualifie comme une personne multidimensionnelle ; mon besoin d’explorer l’étendue des possibilités est omniprésent. Et j’espère bien évidemment pouvoir partager et concrétiser mes idées à l’international.

Jeunes années. Photo fournie
Jeunes années. Photo fournie

Propos recueillis par Chanha R.

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