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Ancre 1

Contes du Cambodge : Légende du temple d’Angkor Wat

Autrefois, en 544 de l’ère bouddhique, Préah-Bat-Sâmdach-Tévavong-Aschar et sa jeune épouse régnaient paisiblement dans le palais royal de Mohanokor, la « Grande-Cité» sans qu’aucun ennemi n’osât venir le déranger.

Les mandarins, les brahmanes ainsi que le peuple vivaient calmement grâce aux mérites merveilleux et à la puissance des souverains. Le roi Tévavong-Aschar n’avait aucun enfant. Il ordonna à la reine d’observer les préceptes bouddhiques afin d’obtenir un fils. Elle accepta et prépara le rituel de demande d’un fils. Un jour, la reine rêva qu’Indra, le suprême roi des dieux, descendait du ciel, venait toucher son ventre et lui offrait une guirlande de fleurs. Ensuite, il était retourné à sa résidence céleste. À son réveil, elle apprit à son auguste époux ce rêve. Le grand monarque fit venir un devin pour l’interpréter. Ayant réfléchi, il dit :

« La reine va avoir un fils comblé d’une puissance qui vaincra tous les ennemis de toutes les directions ».

Peu de temps après, la reine fut enceinte. Quand la grossesse fut à terme, elle donna naissance à un fils d’une grande beauté. Le roi, l’excellent père, lui donna le nom de Kétoméaléa, c’est-à-dire « Lumineuse-Guirlande-de-Fleurs », en raison du songe de la reine. Quand Kétoméaléa eut grandi et atteint l’âge de six ans, Indra ordonna au dieu Méatolei de prendre le char divin Pichayon pour aller le chercher et le conduire au Ciel des « Trente-Trois ». Kétoméaléa, en effet, dans l’existence antérieure, avait été le fils d’Indra : celui-ci l’avait envoyé renaître en être humain afin qu’il protégeât la religion bouddhique et qu’il prit soin du royaume dans la gloire, la prospérité et la paix. À la tombée de la nuit, le dieu Méatolei monta sur le char divin Pichayon, descendit du ciel, entra dans le palais et prit avec soin dans ses bras Kétoméaléa. Puis il le déposa dans le char divin Pichayon qui s’envola. Il l’emmena devant Indra au Ciel des « Trente-Trois ».

Le matin, le roi Tévavong-Aschar et la reine se réveillèrent et ne virent pas leur fils. Ils furent très affligés et firent venir un devin pour faire des calculs magiques. Celui-ci prédit :

« En ce qui concerne l’auguste enfant qui a disparu, il suffit que le peuple, les mandarins, les brahmanes de tout le royaume observent les préceptes bouddhiques pendant sept jours ; alors on retrouvera l’auguste enfant dans le palais. »

Le souverain ordonna donc à toute la population du royaume, pour retrouver son auguste fils, d’observer les préceptes bouddhiques. Le peuple tout entier agit selon l’ordre du roi.

Quant à Indra, le suprême souverain, il enseigna à Kétoméaléa les dix devoirs royaux. Il le baigna sept fois par jour pendant sept jours dans un bassin parfumé de son jardin. Ensuite il invita sept brahmanes divinisés à venir réciter des formules magiques et asperger d’eau merveilleuse Kétoméaléa afin qu’il eût une vie de plus de cent ans.

Tous ces rituels achevés, Indra ordonna au cocher d’atteler l’auguste char divin, y fit monter Kétoméaléa et survola ses palais pour que celui-ci en appréciât toute la beauté.

Quand Kétoméaléa eut regardé en détail les palais d’Indra, le cocher l’emmena visiter encore les écuries célestes.

Ensuite, Indra lui demanda :

« Est-ce que tu es content de ce que tu viens de voir ? »

« J’en suis émerveillé », répondit-il.

Indra ajouta :

— Bien ! Je te confierai le royaume du Cambodge. Pour cela, si un de mes palais que tu viens de voir te plaît et si tu souhaites en faire bâtir un au Cambodge de la même beauté, tu n’as qu’à en formuler le vœu. Je vais t’envoyer un architecte afin qu’il le construise immédiatement dans ton royaume. Le jeune prince, très émerveillé et très impressionné par Indra, réfléchit :

« Il ne faut pas que je fasse construire dans mon royaume un palais plus beau ou aussi beau que les palais d’Indra. Cela risque de provoquer le mécontentement de ce dernier. »

Kétoméaléa, ayant ainsi réfléchi, répondit :

« J’aimerais faire bâtir un palais qui ait une beauté comparable à celle de vos écuries ».

Le souverain des dieux dit en souriant :

« La beauté de mes écuries te plaît-elle ? »

Indra convoqua alors Pisnouka. Celui-ci était le fils de la danseuse céleste nommée Tip-Soda-Chan, « Fille-Divine-de-la-Lune » et du vieux Lim-Séng ; sa mère l’avait emmené au ciel chez un dieu, le grand maître des arts plastiques et de l’architecture. Ce jeune homme s’était efforcé d’apprendre à dessiner, à sculpter, à jouer de la musique auprès de son divin maftre. Ayant assimilé toutes les matières enseignées par lui, il savait construire un bateau pouvant se déplacer sur la terre ferme, sculpter sur l’argent et sur l’or, faire fondre tous les métaux et mélanger de l’eau avec de l’argile pour les transformer en pierre…

Quand Pisnouka fut arrivé, Indra dit :

« Toi, tu es de naissance humaine, tu ne peux pas demeurer éternellement au paradis. Je vais t’envoyer au Cambodge et tu y bâtiras, pour mon fils Kétoméaléa, un palais aussi beau que mes écuries. Quand tu en auras achevé la construction, je descendrai présider la cérémonie du couronnement de mon fils afin qu’il monte sur Ie trône ».

Au bout de sept jours, grâce aux habitants de tout le royaume qui avaient suivi les préceptes bouddhiques, Indra ordonna à Méatolei d’atteler son char divin et d’emmener Kétoméaléa et Pisnouka en direction du Cambodge. Le roi Tévavong-Aschar et la reine furent très contents de revoir leur fils.

Pisnouka commença à construire le palais d’Angkor-Vat. La construction terminée, il peignit chacun des bas-reliefs des différentes couleurs qui leur convenaient afin que la beauté de ce palais fût comparable à celle des écuries d’Indra.

Kétoméaléa, très satisfait de ce palais, combla de louanges Pisnouka et lui demanda d’en bâtir beaucoup d’autres, décorés également de superbes bas-reliefs. Indra, le souverain suprême, accompagné en cortège par de nombreuses divinités, descendit dans le monde inférieur afin de donner l’ondoiement à son auguste fils et de lui conférer le nom de sacre de Arittha-polapéa-hano, c’est-à-dire « Destructeur-puissant-des-ennemis ». Enfin il donna à notre pays khmer le nom de Kampuchea (Cambodge) qui reste encore de nos jours.

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