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Archive & Chronique : Le Cambodge m’a rendu jeune… Et beau !

En deux semaines j’ai rajeuni d’au moins 20 ans. Ce pays me donne des ailes. Il me rend jeune… Et beau ! Je ne pensais pas qu’il soit possible d’avoir autant d’amis et surtout de faire autant la fête !

Mes Chers parMes Chers parents, le Cambodge m’a rendu jeune… Et beau ! Illustration par Hoeutents, le Cambodge m’a rendu jeune… Et beau !
Mes Chers parents, le Cambodge m’a rendu jeune… Et beau ! Illustration par Hoeut

Ici c’est tous les soirs la fièvre du samedi. Il règne dans ce pays une ambiance festive perpétuelle. C’est comme un doux parfum qui flotte dans l’air. Personne n’attend le week-end pour sortir se promener ou pour aller faire « peuk-si » comme ils disent, à savoir « boire et manger ».

Tout est propice à amusement. D’ailleurs se promener se dit « aller jouer » et s’asseoir se dit « assis jouer ». J’ai même lu un article disant que beaucoup de monde n’allait dans les centres commerciaux que pour se promener et non pour acheter quoi que ce soit. Il faut dire que je n’avais jamais vu des complexes aussi grands et j’avoue que moi aussi j’y passe du temps à m’y promener, surtout pour profiter de la climatisation.

Savez-vous que le Cambodge est le pays au monde qui compte le plus grand nombre de jours fériés par an ? Avec pas moins de 26 jours chômés sur 365, il se situe très loin devant le numéro deux, l’Inde, avec seulement 18 ! Et pour le plus grand bonheur de tous, un jour ce n’est pas toujours 24 heures. Il existe des tas de jours fériés de 72 heures. Et si un de ces jours tombe un dimanche, il est automatiquement rattrapé le lundi. Car le dimanche, au pays de Bouddha, c’est aussi sacré et ça compte double. Une bien belle idée !

En comparaison la France ne compte qu’une petite dizaine de jours chômés seulement… Les Cambodgiens sont des as de la fête. Faut dire qu’avec ce qu’ils ont vécu ils ont le droit d’en profiter. Et nous autres, expatriés, nous nous faisons un devoir de nous adapter ! Au Cambodge, fais comme les Cambodgiens ! Oui, je ne vous ai pas dit, mais depuis que je suis arrivé, je suis devenu un expatrié. C’est assez pompeux, mais c’est la classe. Je suis un expat’ !

Mais je vous rassure, je ne vis pas comme un vrai expatrié. Je n’ai pas de 4×4 avec chauffeur et je ne dépense pas un an de salaire dans un mois de loyer. Je ne dépense pas grand-chose en fait. Ici, un soda menthe coûte deux fois plus cher qu’une bière ! Du coup, j’ai totalement arrêté de boire des sodas. La bière est la boisson nationale. On trouve toutes les bières du monde et les publicités pour les marques de cette boisson parsèment tous les bords des routes, surtout en province !

On trouve même des endroits appelés « jardins à bières » en anglais. C’est comme un Disney Land, mais pour grandes personnes ! Là, on mange et on boit et surtout on jette tout ce qui est inutile sous la table. On y est servi par des jeunes filles, des « lanceuses de bière » qui me trouvent toutes très beau. Elles adorent surtout mon nez et mon ventre rond. Elles disent que plus les gens sont gros plus ils sont riches et plus leur nez est long plus ils ont du charme ! Ce sont elles qui m’ont appris à regarder au dos des capsules de bière ce qu’il y a d’inscrit. Car on peut gagner des voitures rien qu’en ouvrant des canettes ! Des motos aussi. Je comprends pourquoi mes amis tenaient tant à ouvrir mes bières, avant ! Désormais plus personne ne touche à mes canettes !

Des anciens expats’ que j’ai croisés dans les bars m’ont déconseillé de boire de l’eau, à cause des amibes qu’on y trouve. Et une bière coûte bien moins cher ! En plus on ne gagne rien à ouvrir des bouteilles d’eau. Ici je fais des tas d’économies. J’économise même le papier toilette, car on utilise une « douchette » à la place. C’est étonnant au début comme sensation. Par contre, les papiers toilette servent de serviettes de table. Les rouleaux ne sont pas dans les w.c., mais sur les tables, dans les jardins à bières. Quand on a bien jeté l’équivalent de trois rouleaux de papier toilette sous la table et une quarantaine de canettes de bière vides, c’est qu’on a passé une bonne soirée.

Ensuite il est temps d’aller au karaoké. C’est là où on va toujours après le jardin à bières. Au Cambodge, les karaokés sont une institution. Ce sont des immeubles entiers comme des hôtels avec des chambres sans fenêtres et sans lit. Certaines sont immenses avec des longues banquettes et parfois un billard. Elles sont équipées d’un grand écran et d’un système sono énorme. On recommence à faire « peuk-si » et on chante. Mais on ne peut pas chanter seul. Il faut absolument choisir une assistante pour nous aider à ouvrir les bières et à sélectionner les chansons ou faire circuler le micro dans le groupe.

Sinon il existe également de très nombreux endroits pour les expats », mais la bière y est plus chère. C’est normal me disent mes amis moto-taxis, car « les étrangers ont de l’argent ». Quand je leur dis que moi je n’en ai pas beaucoup, ils me répondent que « pas beaucoup » pour moi ça correspond à énormément pour eux.

J’aurais appris une chose ici : aussi pauvre qu’on s’imagine être, on est toujours le riche de quelqu’un !

Frédéric Amat

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