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Cambodge & Culture : Eva Nguyen Binh, « Le patrimoine fait partie de l’avenir »

À l'occasion du prochain départ de l'Ambassadrice de France au Cambodge, Cambodge Mag ouvre ses archives et remet à la une les principales interviews effectuées avec la diplomate avec ci-dessous, ses sentiments et impressions à propos du patrimoine.

Phnom Penh, fin 2017 : Interview avec l'ambassadrice de France au Cambodge à propos de la contribution française à la sauvegarde et à la préservation du patrimoine cambodgien. Qualifiant le patrimoine du royaume de particulièrement riche et puissant, la diplomate livre quelques précisions quant à la politique culturelle de la France dans ce domaine, des programmes et initiatives qui ne sont pas toujours bien connus du public.

CM : Parlez-nous de votre action vers la préservation et la restauration des temples

Avec le Japon, nous partageons la présidence du CIC-Angkor (Comité International de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor). Le CIC-Angkor est une structure de coordination de l’assistance offerte par différents pays et institutions, et notre rôle est de veiller à la cohérence et à la qualité des actions menées. En fait, nous veillons à ce que tout se passe bien.

CM : Pourquoi la France partage-t-elle cette présidence ?

Le rôle de la France est légitime. Nous sommes présents dans ce domaine depuis 1907 avec l’ouverture au Cambodge de l’Ecole Française d’Extrême Orient et, lorsque la paix est revenue, nous avons participé à la création de l’autorité Apsara et du CIC-Angkor.

CM : Comment cela fonctionne-t-il ?

Le CIC-Angkor se réunit deux fois par an, en session plénière et en session technique. Deux groupes d’experts sont opérationnels. Leur mandat est d’examiner toutes les questions techniques et d’orienter la mise en œuvre des projets et, des réunions sont organisées régulièrement entre la France, le Japon, le gouvernement royal du Cambodge et l’UNESCO pour examiner les questions relatives au CIC-Angkor.

CM : Etes-vous satisfaite ?

« C’est une structure qui fonctionne bien, je dirais même qu’elle sert de modèle de réussite car nous avons été sollicités pour dupliquer notre méthode de travail en étendant le périmètre des programmes du CIC à la zone du temple de Sambor Prey Kuk »

Ce temple vient d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

CM : Parlez-nous de l’Ecole Française d’Extrême Orient

L’Ecole Française d’Extrême Orient est une institution financée à 100% par la France. L’EFEO est née en 1900 à Saigon, c’est un corpus de connaissances tout-à-fait incroyable. Les chercheurs qui y travaillent n’interviennent pas seulement dans la rénovation des temples ou de la statuaire, mais aussi dans des disciplines comme la poterie, les écritures, les langues et bien d’autres…L’EFEO a aussi une vocation de formation afin de permettre à terme que les Cambodgiens puissent prendre le relais. L’école forme, par exemple, des tailleurs de pierre.

CM : Le public connait-il bien l’EFEO ?

Les chercheurs de l’EFEO communiquent bien dans leurs disciplines respectives. Globalement, l’EFEO mérite de la visibilité pour le travail exceptionnel réalisé en faveur du patrimoine du Cambodge, toutes disciplines confondues.

CM : Vous semblez apprécier leur travail

J’avais rencontré Pascal Royère en 2003 alors qu’il poursuivait ses recherches sur le Baphuon et, effectivement, ce sont des souvenirs qui marquent face à ces chercheurs, souvent discrets, mais ô combien passionnants.

CM : A propos de l’INRAP ?

L’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) est un établissement public français qui apporte de l’expertise et du conseil en amont. Lors de la construction de grands ouvrages, par exemple, ils seront consultés pour des fouilles, des diagnostics, des expertises. Localement, l’établissement travaille de concert avec le Ministère de la Culture et des Beaux-Arts du Cambodge.

CM : D’autres projets en cours ?

Nous lançons actuellement une réflexion avec le Ministère de la Culture et des Beaux-Arts sur le projet des ‘’Villes secondaires’’ pour Kratie, Battambang et Kampot. Ce sont des villes qui ont un patrimoine intéressant et pour lesquelles une intervention autour de leur patrimoine sera aussi bénéfique pour le tourisme.

CM : Des satisfactions dans ce domaine ?

Nous avons récemment organisé les Journées du Patrimoine et avons rencontré un beau succès assez inattendu. Avec l’ouverture de onze sites. Beaucoup de jeunes Cambodgiens se sont déplacés et je crois qu’il était intéressant pour eux de voir leur ville un peu différemment. Ce genre de manifestation culturelle est important, cela permet de voir comment le patrimoine s’intègre dans le paysage urbain. Le patrimoine n’est pas que le passé, c’est aussi une richesse pour l‘avenir.

Propos recueillis par Christophe Gargiulo

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