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Cambodge et Nouvelle-Zélande : une alliance dynamique tournée vers l’avenir

La relation entre le Cambodge et la Nouvelle-Zélande prend une nouvelle dimension, plus économique et stratégique, à la faveur de la visite à Phnom Penh du ministre néo‑zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, reçu au Palais de la Paix par le Premier ministre Samdech Moha Borvor Thipadei Hun Manet. Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de renforcer et d’élargir une coopération déjà ancienne, en misant sur le commerce, l’investissement, l’éducation, l’agriculture, le tourisme et les échanges entre sociétés civiles.

Le ministre néo‑zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, reçu au Palais de la Paix par le Premier ministre Samdech Moha Borvor Thipadei Hun Mane
Le ministre néo‑zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, reçu au Palais de la Paix par le Premier ministre Samdech Moha Borvor Thipadei Hun Manet

Une visite au moment opportun

Lors de cette rencontre de haut niveau, Winston Peters a salué les progrès socio‑économiques du Cambodge, dont la croissance est l’une des plus dynamiques de l’ASEAN, avec un PIB ayant progressé de 5,4% en 2023 et projeté à près de 6% en 2024 selon les institutions internationales. Il a insisté sur le fait que la Nouvelle‑Zélande demeurait un partenaire de longue date, prêt à accompagner Phnom Penh dans sa montée en gamme économique et dans son intégration plus poussée aux chaînes de valeur régionales.​

Le Premier ministre Hun Manet a, de son côté, exprimé sa confiance dans l’impact de cette visite sur la profondeur du partenariat, rappelant le soutien constant de Wellington au processus de paix cambodgien et aux efforts de développement depuis les années 1990. Il a mis en avant la réussite de la troisième consultation bilatérale entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays en août 2025 et appelé à institutionnaliser cet exercice de dialogue régulier, afin de mieux coordonner les actions gouvernementales et d’ouvrir davantage la voie au secteur privé.​

Un commerce modeste mais en progression

Sur le terrain économique, la marge de progression est considérable mais les signaux sont encourageants. En 2024, les importations de la Nouvelle‑Zélande en provenance du Cambodge ont atteint environ 48 millions de dollars, tandis que les exportations néo‑zélandaises vers le Royaume s’élevaient à un peu plus de 14 millions de dollars, selon les données COMTRADE agrégées par Trading Economics. Ces chiffres restent modestes à l’échelle des échanges internationaux, mais ils traduisent une relation commerciale en évolution, tirée notamment par les produits manufacturés cambodgiens et les biens agro‑alimentaires néo‑zélandais.​

Pour stimuler ces flux, Hun Manet a souligné l’ouverture récente d’un bureau de représentation de la Chambre de commerce du Cambodge en Nouvelle‑Zélande, destiné à promouvoir les opportunités d’investissement et à mieux connecter entreprises, chambres de commerce et investisseurs institutionnels.

Cette présence vise à capter une partie des investisseurs cherchant à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement en Asie du Sud‑Est, dans des secteurs comme l’agro‑industrie, le textile à plus forte valeur ajoutée, les services numériques ou le tourisme.​

Coopération sectorielle: éducation, agriculture, tourisme

La coopération ne se limite pas au commerce de biens: elle se joue aussi dans les secteurs structurants pour le développement à long terme. La Nouvelle‑Zélande finance et accompagne depuis plusieurs années des projets de « climate‑smart agriculture », de déminage humanitaire, de renforcement de la résilience du parc archéologique d’Angkor et de montée en compétences de la main‑d’œuvre cambodgienne. Ces programmes contribuent à moderniser l’agriculture, à sécuriser des territoires ruraux et à améliorer l’attractivité touristique du pays, pilier essentiel de son économie.​

L’éducation demeure un axe central, via notamment les bourses Manaaki New Zealand qui offrent aux étudiants et professionnels cambodgiens des opportunités d’études supérieures et de formation spécialisée en Nouvelle‑Zélande. En retour, le Cambodge mise sur la mobilité étudiante, les programmes conjoints et les échanges universitaires pour renforcer son capital humain, alors que la compétitivité future du Royaume dépendra largement de la qualité de sa main‑d’œuvre et de ses ingénieurs.​

Un ancrage dans le cadre ASEAN–Nouvelle‑Zélande

Cette relance bilatérale s’inscrit dans un mouvement plus large : la montée en puissance du partenariat ASEAN–Nouvelle‑Zélande. À Kuala Lumpur, en octobre 2025, les dirigeants ont décidé d’élever cette relation au rang de Partenariat stratégique global, articulé autour de quatre piliers – paix, prospérité, populations et planète – avec un plan d’action 2026‑2030 pour approfondir les coopérations économiques, sécuritaires et climatiques.

Dans ce contexte, Phnom Penh joue un rôle actif en soutenant ce nouveau cadre et en facilitant les interactions entre Wellington et l’ASEAN, notamment sur la connectivité, les accords aériens et la libéralisation du commerce.​

Hun Manet et Winston Peters ont ainsi convenu de renforcer la coordination dans les forums régionaux et internationaux, qu’il s’agisse de l’ASEAN, de l’East Asia Summit ou d’autres enceintes multilatérales. Cette coopération vise à promouvoir un ordre régional fondé sur des règles, à soutenir la stabilité en Asie du Sud‑Est et à développer de nouveaux moteurs de croissance via l’innovation, le numérique et les accords de libre‑échange élargis.​

Frontière, diplomatie et engagement pour la paix

Avant la fin de la réunion, le Premier ministre cambodgien a informé Winston Peters des derniers développements concernant la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, dossier sensible pour la stabilité régionale. Il a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à respecter la déclaration conjointe signée à Kuala Lumpur et à privilégier, en toutes circonstances, le règlement pacifique des différends sur la base des accords bilatéraux existants, des traités internationaux et du droit international.​

Pour la Nouvelle‑Zélande, attachée à la promotion du multilatéralisme et de la résolution pacifique des conflits, cette position s’inscrit dans une convergence de vues plus large sur la sécurité régionale. En conjuguant diplomatie discrète, coopérations de terrain et ouverture économique, les deux pays cherchent à bâtir un partenariat discret mais stratégique, à la croisée des enjeux de développement, de stabilité et d’intégration régionale en Indo‑Pacifique.​

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