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Tourisme : Soreasmey Ke Bin, « Faire de Phnom Penh une destination touristique à part entière »

Comment dynamiser le tourisme dans la capitale cambodgienne ? Tel était le sujet principal d’un atelier conduit la semaine dernière par la société Confluences dans les locaux du Musée Sosoro. À cet effet, le PDG de Confluences, Soreasmey Ke Bin, répond à quelques questions à propos de cette initiative ambitieuse.

Le PDG de Confluences, Soreasmey Ke Bin
Le PDG de Confluences, Soreasmey Ke Bin

Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce projet ?

Le projet est mené dans le cadre du Programme de renforcement des capacités commerciales du tourisme (Tourism Commercial Capacity Building Programme TCBP) — une initiative du Ministère cambodgien du tourisme et financée par l’Agence Française de Développement (AFD).

« Ce programme comporte plusieurs projets, dont celui sur lequel nous intervenons en tant que consultants et qui consiste à mettre en place un plan de développement touristique pour deux des principaux quartiers (Sangkat) de la capitale : le Sangkat du Wat Phnom, qui regroupe une grande partie de l’ancien quartier français, et celui de Phsar Kandal I qui couvre une grande partie des quais. »

Il s’agit d’un projet pilote dont le but est ensuite d’inspirer un développement du tourisme quartier par quartier, à l’échelle de l’ensemble de la ville.

Les raisons qui vous ont amené à conduire-participer à ce projet ?

Ce projet, comme l’ensemble des projets du programme, a fait l’objet d’un appel à consultation.

Notre société Confluences est surtout connue pour ses actions d’accompagnement des sociétés étrangères sur le marché cambodgien, mais de fait nous avons à plusieurs reprises participé à des études de plus grande ampleur — souvent pour des autorités cambodgiennes et souvent dans le cadre de financements internationaux. Ainsi nous avons déjà effectué une précédente étude sur l’impact du tourisme chinois pour le ministère du Tourisme, mais aussi avons travaillé par le passé pour la banque asiatique de développement ou encore le développement du commerce international du gouvernement britannique.

Le projet est mené dans le cadre du Programme de renforcement des capacités commerciales du tourisme (Tourism Commercial Capacity Building Programme TCBP) — une initiative du Ministère cambodgien du tourisme et financé par l’Agence Française de Développement (AFD).
Le projet est mené dans le cadre du Programme de renforcement des capacités commerciales du tourisme (Tourism Commercial Capacity Building Programme TCBP) — une initiative du Ministère cambodgien du tourisme et financé par l’Agence Française de Développement (AFD).

Confluences n’a pas de spécialisation sectorielle, mais le tourisme figure parmi nos secteurs d’expertise par le biais des projets précédemment cités, par le biais des projets clients que nous avons accompagnés ou par le biais des projets que nous lançons comme celui de Musée immersif sur Siem Reap.

C’est donc assez naturellement que nous nous sommes portés candidats lorsque nous avons entendu parler de ce projet. Toutefois comme souvent nous avons dû à la fois renforcer notre équipe pour ce projet, ainsi le jeune architecte cambodgien Phum Measbandol — très connu pour son travail sur le patrimoine architectural cambodgien — nous a rejoints. Nous avons aussi fait le choix pour mettre le plus de chances de notre côté tant pour gagner le projet que pour le réaliser dans les meilleures conditions de nous associer avec le cabinet new-yorkais Trove International — ils sont à la fois spécialisés de ce type de projets avec de nombreuses références internationales notamment quant à la protection du patrimoine et le développement du tourisme urbain.

La complémentarité entre nos deux équipes, internationale et locale, est clé pour le succès de ce projet.

Pouvez-vous nous donner quelques détails sur le déroulement de cet atelier, les participants, les idées fortes ?

L’idée forte de cet atelier était de rassembler pour une pleine après-midi de travail l’ensemble des acteurs de l’écosystème de ces deux quartiers : les autorités bien sûr, le ministère du Tourisme, mais aussi celui du tourisme, la municipalité et les responsables d’arrondissement et de quartier, la régie des eaux, etc et les acteurs privés — développeurs immobiliers, agences de voyages, mais aussi hôteliers ou restaurateurs. L’exhaustivité des acteurs que nous devions rassembler est un élément très important du projet puisque notre objectif est de recueillir les opinions et avis des uns et des autres quant à la situation du tourisme phnompenhois, des opportunités de développement mais aussi et surtout des recommandations très terre à terre d’amélioration de ce qui existe déjà.

« Quand vous rassemblez dans une même salle à la fois des acteurs privés et publics, des Cambodgiens et des expatriés d’un peu toutes les communautés, et des représentants de grands conglomérats et des petits restaurateurs, le plus difficile est alors de briser la glace et de faire comprendre aux uns et aux autres l’importance d’un effort collectif pour le bien commun. »

Certaines problématiques peuvent être différentes selon que vous soyez gérant d’un hôtel de luxe ou propriétaire d’un bar sur les quais, mais il y a aussi beaucoup de points communs et surtout d’intérêts communs à une amélioration de l’image de la ville et de ces quartiers en tant que destination touristique, et au-delà du développement d’infrastructures qui permettront d’accueillir les visiteurs dans de meilleures conditions.

L’après-midi s’est donc déroulé dans une atmosphère à la fois ludique et sérieuse, tout le monde participant à la fois à des sondages en ligne et des ateliers de travail sur des thématiques plus précises.

Quelles sont les bonnes nouvelles, les espoirs de voir ce projet démarrer très rapidement ?

Je ne peux vous donner les résultats concrets puisque nous devons d’abord effectuer un travail de synthèse que nous présenterons à notre client, le ministère du Tourisme, mais je peux d’ores et déjà affirmer que le principal succès réside dans la belle mobilisation des acteurs de cet écosystème. Ils sont venus nombreux — plus de 60 —, sont restés tout l’après-midi — donc plusieurs heures de travail commun — et nous ont confirmé leurs intérêts pour poursuivre ce travail collaboratif sur la durée.

Quand vous rassemblez dans une même salle à la fois des acteurs privés et publics, des Cambodgiens et des expatriés d’un peu toutes les communautés, et des représentants de grands conglomérats et des petits restaurateurs, le plus difficile est alors de briser la glace et de faire comprendre aux uns et aux autres l’importance d’un effort collectif pour le bien commun

En même temps que nous avons organisé ce premier atelier, nos équipes ont réalisé un audit du patrimoine architectural de ces deux quartiers, parcourant les routes et ruelles à pied documentant les bâtiments selon leurs états et aussi interrogeant les habitants.

Ce double travail doit nous permettre en fin d’année d’émettre des recommandations claires auprès du ministère, au préalable nous aurons à nouveau sollicité l’écosystème pour discuter ensemble de ces recommandations.

Quels résultats attendez-vous de la mise en œuvre de ce projet ?

L’objectif est de faire de Phnom Penh en général et de ces deux quartiers en particulier une destination touristique à part entière. Les atouts sont nombreux, en particulier ce patrimoine architectural aujourd’hui peu mis en valeur, et encore menacé par la spéculation immobilière, mais encore faut-il savoir mettre en valeur ces atouts et les développer pour maximiser l’expérience finale du futur visiteur touristique.

« Cela va prendre du temps, les autorités cambodgiennes le savent, nous le savons. Les recommandations que nous allons émettre ne seront certainement pas toutes suivies, le principal restera à mon avis de confirmer la mobilisation de toutes les parties prenantes de ces deux quartiers. »

On le sait et on l’a entendu et répété lors de cet atelier de travail, un des atouts principaux du Cambodge et de Phnom Penh est aussi sa population, son authenticité et les qualités d’accueil qu’elle montre aux visiteurs étrangers. Il est donc important et même essentiel que tout projet de développement, quel qu’il soit se fasse en pleine concertation et mobilisation avec les communautés locales.

Êtes-vous parvenu à regrouper toutes les énergies concernées ?

Tous ne sont pas venus, cela est regrettable mais il est difficile voir impossible de mobiliser tout le monde. Je pense néanmoins que nous avons réussi à rassembler la grande majorité des acteurs, et que ceux qui sont venus et ont consacré plusieurs heures de leur temps à cet exercice sont très représentatifs de la qualité et de la bonne volonté de cet écosystème dans son ensemble.

Votre impression générale sur la reprise dans ce secteur ?

À mon sens il nous faut être patient et travailler nos fondamentaux. On sait que le tourisme ne retrouvera ses chiffres d’avant COVID que lorsque la Chine rouvrira ses portes. Cela arrivera mais la question est quand ?

Le tourisme est très bien reparti dans de nombreuses régions du monde, Europe ou Amérique, cela est plus lent ici pour de multiples raisons, mais je pense principalement que la perception reste que l’Asie même hors Chine n’a pas encore entièrement rouvert.

Le Cambodge a été le premier à montrer l’exemple d’une réouverture totale, cela va porter ses fruits mais il faut aussi que les hubs régionaux par lesquels passent trop souvent nos touristes fassent le plein. Ce n’est pas encore le cas, alors prenons notre mal en patience et préparons nous pour pouvoir accueillir dans de bien meilleures conditions nos visiteurs aujourd’hui et en plus grand nombre demain.

Merci pour votre envoi !

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