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Siem Reap & Initiative : « Taan Weaves », un peu plus que des tisserandes de krama

« Taan Weaves » est le nom choisi par Chhonn Konhing pour son petit atelier d'artisanat. L'entreprise tisse des fils de coton pour confectionner des écharpes et des couvertures aux couleurs et aux motifs variés. Cette entreprise vise à fournir un emploi aux Cambodgiennes âgées du village.

Trois des femmes qui travaillent à la communauté du textile de coton dans le village et la commune de Taan à Siem Reap au début de cette année. Photo fournie
Trois des femmes qui travaillent à la communauté du textile de coton dans le village et la commune de Taan à Siem Reap au début de cette année. Photo fournie

Taan Weaves a été créé en 2021 dans le village de Taan, district de Kralanh, province de Siem Reap. L’atelier a été fondé par Konhing, 29 ans, et est aujourd’hui une petite entreprise familiale de tissage comptant cinq membres actifs, âgés de 50 ans ou plus, issus du village et des villages voisins de Ta Loeng.

Konhing, ancienne employée d’une ONG, confie avoir trouvé l’inspiration pour ouvrir l’entreprise car elle a grandi dans une famille de tisserandEs, mais elle voulait aussi aider sa communauté.

« Je travaillais dans une communauté pauvre où la plupart des jeunes abandonnaient l’école. Certains d’entre eux n’avaient aucun revenu familial. Après avoir suivi un stage auprès d’une entreprise sociale appelée Sahak, qui formait de jeunes entrepreneurs, j’ai lancé cette activité de tissage.

« Pendant cette période, j’ai également appris quelques techniques commerciales et aussi l'utilisation des technologies de l’information pour les entreprises grâce au projet PEPY Empowering Youth’s Young Innovators' Space and Incubator », explique-t-elle.

En clair, son travail consiste à s’assurer que la communauté des tisserandes dispose d’un revenu régulier et qu’elle soit en mesure de financer l’éducation de ses enfants.

« Bien que je ne travaille actuellement qu’avec des tisserandes plus âgées, je vais aussi solliciter des jeunes pour mon prochain projet. Je veux inspirer la jeune génération pour qu’elle apprenne à se motiver, à rêver, à ne pas abandonner et à résoudre les problèmes par elle-même », dit-elle.

Elle précise que les femmes qui travaillent avec elle sont toutes des tisserandes qualifiées, qui pratiquent cette activité depuis l’époque de Pol Pot. Elles apprennent toutes de nouveaux styles qu’elles se transmettent les unes aux autres. Il y a beaucoup de nouvelles techniques à apprendre, car auparavant elles ne tissaient que des Kramas.

Srab Savy, 61 ans, l’une des cinq tisserandes de Taan Weaves, a cinq enfants, dont trois ont une famille et des personnes à charge. L’une de ses filles, qui étudie à l’université, a arrêté ses études parce qu’elle n’avait pas les moyens de payer ses frais de scolarité pendant la crise sanitaire.

Lorsque la pandémie a mis à mal l’industrie du tourisme, elle n’avait plus de commandes et est venue travailler pour Konhing.

Chea Khay, 55 ans, qui a quatre enfants, travaille également pour cette communauté.

« Nous avions l’habitude de tisser avec deux cadres de lisses, mais maintenant nous avons appris à tisser avec quatre. Il y a eu quelques difficultés au début, mais maintenant nous sommes heureux de dire que nous avons acquis de nouveaux talents », dit-elle.

Konhing explique que l’utilisation de ces quatre cadres de lisses est très différente, car il est difficile d’avancer et de reculer en fonction du motif. Si une tisserande n’est pas prudente, elle peut faire une erreur. L’installation du métier à tisser prend également beaucoup de temps, précise-t-elle.

« En termes d’installation, cela dépend de la taille de l’écharpe ou de la couverture que nous voulons. Plus la taille est grande, plus l’installation est importante. Une fois les lisses organisées, on fabrique un ou deux kramas. Lorsque nous décidons d’un nouveau style, nous en discutons tous ensemble et déterminons comment installer le métier à tisser », ajoute-t-elle.

Après s’être rendue compte que la jeune génération n’apprenait pas à tisser, Konhing a décidé de demander aux artisanes plus âgées de servir de mentors aux plus jeunes.

Comme son activité est encore récente, elle n’a pas encore beaucoup de clients. Elle vend ses produits à deux endroits à Siem Reap : le magasin Sahak, qui organise un marché mensuel, et le Chocolate Road Garden. Ses produits sont également disponibles dans un magasin récemment ouvert à Phnom Penh, Souvenir Station — Cambodian Products.

Selon elle, ses produits sont de plus en plus appréciés, car les Cambodgiens deviennent très demandeurs de produits fabriqués localement.

« Après avoir géré l’entreprise pendant un certain temps, j’ai réalisé à quel point les clients locaux me soutenaient. Ils aiment tout ce que nous fabriquons, en raison de leur style et de leur couleur », ajoute-t-elle.

Chez Taan Weaves, tous les produits sont fabriqués en coton. Pour l’instant, la gamme se limite aux kramas et aux couvertures. À l’avenir, Konhing prévoit d’introduire de nouveaux produits, notamment des vêtements, des sacs, des chapeaux, des oreillers, des canapés, des tapis, des tasses à café, des mouchoirs et même des tapis de salle de bains. Les tisserandes sont également disponibles pour des créations personnalisées, comme des cadeaux pour les invités d’un mariage.

Les prix de ses produits varient en fonction de la taille et du style, mais commencent à seulement 15 dollars, dit-elle.

« Tout d’abord, nous nous concentrons sur les femmes. Je veux qu’elles aient la possibilité de gagner de l’argent. Deuxièmement, notre style est très différent des autres et nous voulons fabriquer des produits qui plaisent à nos clients. Nous discutons souvent de nos modèles avec nos clients », dit-elle.

Savy est très heureuse de travailler là, car elle peut aider ses enfants à payer leurs frais de scolarité. « Nous économisons aussi un peu d’argent pour acheter de l’engrais pour nos rizières », dit-elle.

Khay lui fait écho et dit : « Maintenant, nous avons assez d’argent pour subvenir à nos besoins quotidiens, comme acheter de la nourriture et envoyer nos petits-enfants à l’école. »

Elle demande au peuple cambodgien de soutenir les produits locaux, car cela donne de l’espoir et encourage ceux qui les produisent.

« Parfois, ils ne veulent pas nous soutenir à cause du prix. Il leur suffit d’examiner les produits et de voir s’ils sont de bonne qualité et s’ils répondent à leurs besoins. En tant que fondatrice de l’entreprise, j’exhorte les Cambodgiens à se tourner vers les produits locaux », conclut-elle.

Roth Sochieata avec notre partenaire The Phnom Penh Post

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