À partir de ce soir, la galerie du Sofitel Phnom Penh Phokeethra accueillera les œuvres de l’artiste Siem Channy Chhoeun. Au programme, une exposition teintée de tragique et de souffrance liée à la pandémie.
Concept de l'exposition
La longue "éclipse" a commencé à la fin de 2019, et elle n'est pas encore terminée.
Partout, des vies ont été sévèrement impactées. Le COVID 19, a émergé et s'est rapidement répandu dans le monde entier. La science a lutté pour trouver des moyens de traiter et de prévenir la maladie. Les pays ont pris des mesures drastiques pour protéger leurs citoyens. Des vies ont été altérées et beaucoup ont été perdues. La société moderne n'avait jamais connu une telle situation. Le COVID a éclipsé tous les aspects de la vie, comme une éclipse.
L'artiste a commencé à créer les pièces de cette collection au milieu de l'année 2020, alors que les sentiments étaient encore frais. C'était une façon de traiter et de préserver les expériences et les sentiments d'un monde piégé dans un endroit tragique et silencieux.
L'artiste a ressenti les graves souffrances psychologiques et économiques causées par la pandémie. Les gens autour de lui tombaient malades et luttaient contre le virus. Des amis et des membres de sa famille ont perdu des êtres chers. Les travailleurs de première ligne se sont battus sans relâche, jour et nuit, pour servir et protéger la communauté. La société s'est battue contre des ennemis féroces mais invisibles qui attaquaient si nous étions un peu négligents. Malheureusement, cela a fait ressortir le côté sombre de certains. Les opportunistes cherchaient à tirer profit de ces situations d'urgence en vendant des biens à des prix exorbitants. Souvent, les personnes infectées étaient craintes et discriminées.
Il est normal de craindre la mort et la maladie. La peur peut se transformer en panique. Mais en fin de compte, nous avons tous fait ce que nous devions faire. Le développement et la distribution d'un vaccin nous ont permis de retrouver une certaine normalité. Nos vies ont changé à jamais, et l'avenir est encore incertain, mais nous allons de l'avant.
NOTE : Alors qu'il travaillait sur "Red Zone", l'artiste a appris que son professeur et mentor, Srey Bandaul, venait de décéder du COVID. L'artiste a dû mettre la peinture de côté et n'a pas pu y travailler pendant des semaines en raison des fortes émotions liées à la perte d'une personne aussi importante dans sa vie.
Biographie
En 1998, la famille de Channy est déplacée dans la jungle à une centaine de kilomètres de Battambang. Ce changement faisait partie d’un programme du gouvernement afin de donner aux familles défavorisées des terres sur lesquelles ils pourraient cultiver et vivre.
Plus jeune, Channy n’avait que la poussière comme cahier et un simple bout de bois pour dessiner.
Le dessin a permis à Channy de s’échapper de la réalité. Cette liberté de création ne lui a pas seulement donné un sentiment de bonheur, mais les gens ont alors commencé à remarquer son talent artistique. Les professeurs de l’école lui remettaient régulièrement des récompenses pour son travail, mais ce fut son père qui reconnut son talent et potentiel. Lorsqu’il a entendu que l’école Phare Ponleu Selpak offrait une éducation gratuite à Battambang, Channy était inscrit en 2006 ; et est sorti diplômé en 2013.
À propos
Channy vit désormais à Siem Reap. Il est très heureux de partager son histoire et montrer ses travaux aux visiteurs de son studio d’art et galerie. Passionné par les oiseaux et leur relation avec les humains ainsi que l’environnement, il lui tient à cœur de partager les dangers qui s’abattent sur la faune sauvage dans notre monde moderne. Ceci est particulièrement représenté dans son travail.
