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Phnom Penh, 1972-1975 : Un regard inédit de Colin Grafton dévoilé au Musée SOSORO

Jusqu'au 31 août 2025, le Musée SOSORO de Phnom Penh invite les visiteurs à une plongée saisissante dans le Cambodge des années 1972-1975, à travers l’objectif du photographe britannique Colin Grafton. Cette exposition temporaire, fruit d’une étroite collaboration entre le musée et le photographe, dévoile une série de clichés rares qui révèlent la vie quotidienne, les rues, et l’atmosphère d’un pays au bord du basculement.

Phnom Penh, 1972-1975 : Un regard inédit de Colin Grafton dévoilé au Musée SOSORO

Colin Grafton : Voyageur et témoin d’une époque bouleversée

Né à Londres en 1947, Colin Grafton embarque pour l’Asie en 1969, son appareil photo en main. Enseignant d’anglais au Laos (1970-1972), il s’établit ensuite au Cambodge, où il documente avec passion la vie de la population de Phnom Penh assiégée et le tumulte de la guerre civile.

Son oeuvre photographique embrasse à la fois l’ordinaire et l’extraordinaire, immortalisant par exemple la recherche des pierres précieuses à Pailin, une activité insolite symbole de la résilience des Cambodgiens.

Phnom Penh, 1972-1975 : Un regard inédit de Colin Grafton dévoilé au Musée SOSORO

Grafton a aussi été le témoin de l’une des dernières représentations de danse classique khmère avant la chute de Phnom Penh et a gardé un lien profond avec les arts performatifs cambodgiens tout au long de sa vie.

Après avoir fui à Bangkok à l’arrivée des Khmers rouges, il poursuivit sa route comme enseignant et conseiller pour l’UNESCO au Japon, et travailla dans les camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande.

En 1981, il présentait sa première exposition sur le Cambodge au Royaume-Uni. Installé définitivement à Phnom Penh en 2014, il œuvre aujourd’hui à préserver la mémoire et la culture cambodgienne aux côtés de sa compagne Keiko Kitamura.

SOSORO : Un musée, une mémoire vivante

Le Musée SOSORO s’est affirmé depuis 2012 comme lieu clé pour comprendre l’histoire du Cambodge au prisme de son économie et de sa monnaie. Architecturé dans une ancienne bâtisse municipale restaurée, il plonge les visiteurs dans 2,000 ans d’histoire à travers des modules interactifs, des expositions permanentes et des ateliers. L’institution, financée par la Banque Nationale du Cambodge, veille à faire dialoguer passé et présent, plaçant interdépendance politique, économique et résilience au centre de son approche.

Cette nouvelle exposition, conçue comme un voyage entre guerre et normalité, expose des images uniques d’un Phnom Penh retranché. Comme le souligne Blaise Kilian, co-directeur du musée :

« Ces photographies rarement vues offrent une perspective singulière sur le quotidien des habitants alors que la ville était assiégée, mais aussi sur des scènes plus insolites comme le gemmagement à Pailin. Elles sont un hommage à la capacité du peuple cambodgien à faire face à l’adversité. »

Entre bulle et chaos : L’oeil du photographe

Le récit visuel élaboré par Colin Grafton insuffle une force toute particulière à cette exposition. Lui-même confiait lors de l'inauguration :

« Phnom Penh en 1974 ressemblait à une bulle coupée du monde. Ces photos révèlent le contraste étonnant de cette époque, et la façade de normalité qui enveloppait encore la capitale. »

Les images, par leur sensibilité et leur précision documentaire, émerveillent et interrogent sur la capacité d’une société à préserver ses repères en période d’extrême incertitude.

Résilience, culture et transmission

Les clichés de Grafton ne sont pas de simples témoignages historiques : ils rappellent la force de l’art pour traverser les épreuves. Dans des camps de réfugiés, il immortalise aussi les efforts pour reconstruire les traditions, enseigner la danse et réunir les familles, alors que celles-ci avaient été fragmentées par les conflits et le déracinement.

Un regard inédit de Colin Grafton dévoilé au Musée SOSORO

Informations pratiques

  • Dates : Du 16 au 31 août 2025

  • Horaires : du mardi au dimanche, de 9h à 18h

  • Lieu : Musée SOSORO (entrée par la rue 102, Phnom Penh)

  • Admission : gratuite

Des rencontres et des conférences sont également programmées, notamment les 23 et 24 août à 16h, offrant aux passionnés d’histoire et de photographie l’opportunité de dialoguer avec les organisateurs et, peut-être, le photographe lui-même.

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