Opinion : Thaïlande-Cambodge, la paix menacée par le spectre d’un conflit
- Youk Chhang
- 26 sept.
- 1 min de lecture
La Thaïlande cherche-t-elle à provoquer une guerre pour obtenir par la force ce qu’elle n’a pas réussi à faire reconnaître devant la justice internationale ? La question se pose avec acuité alors que Bangkok multiplie les manœuvres militaires et les provocations le long de la frontière disputée avec le Cambodge.

Le droit international a pourtant déjà tranché en faveur du Cambodge pour certaines zones frontalières. Mais ce sont précisément ces territoires qui subissent attaques, incursions illégales et déploiements militaires inquiétants. Même après des processus de paix laborieux, la répétition de gestes hostiles et le stationnement de troupes aux abords des lignes frontalières fragiles menacent gravement la souveraineté cambodgienne.
Si l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et les États-Unis observent la situation comme une querelle momentanée, isolée, presque maîtrisée, il devient de plus en plus évident qu’il ne s’agit pas d’un simple accès de tension. Cette confrontation semble prendre une tournure bien plus lourde de conséquences.
Nous entrons dans une phase dangereuse où l’optimisme d’un chemin lent mais progressif vers la paix pourrait s’éteindre. À sa place, c’est une spirale vers un affrontement ouvert qui menace d’apparaître. Un conflit dont il ne sortirait ni vainqueurs ni vaincus, mais seulement des victimes—des populations thailandaises et cambodgiennes éprouvées, et des retombées régionales et mondiales potentiellement dévastatrices.
— Youk ChhangDirecteur, Centre de Documentation du Cambodge



