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Livre – Entretien : Lana Chhor ou la vie après les Khmers rouges

Lana Chhor, Française d’origine sino-cambodgienne vient de publier un récit de vie aux éditions bod.fr écrit sous la forme d’un carnet de voyage. Soucieuse de briser la loi du silence qui entourait l’histoire de sa famille à la fin des années 1970 au Cambodge, Lana a décidé un jour de partir découvrir la terre de ses parents pour savoir, et témoigner en retraçant l’histoire familiale. Contre-courant, contre-pied ? l’auteure a délibérément choisi un style sensiblement différent des témoignages actuellement disponibles concernant cette période tragique du Cambodge. Titre mystérieux et insolite du récit : Génération Peau de banane ou La vie après les Khmers rouges…Entretien :

CM : Pourquoi ce titre pour un sujet aussi dramatique ?

J’ai pour ma part choisi une arme redoutable, l’humour, pour interpeller le public sur un sujet dont on ne parle que trop rarement. Je suis issue de la seconde génération et j’ai tenu à faire un contre-pied par rapport aux livres témoignages que l’on peut trouver actuellement (parfois trop dans le pathos à mon goût).

CM : Comment ce style insolite a-t-il été perçu ?

Plutôt bien je crois, il suffit de lire les critiques de l’ouvrage depuis que celui-ci est en vente sur Amazon :

”… on rit, on pleure, et le ton n’est jamais larmoyant.On peut attribuer une vertu à l’auteure, celle de nous alerter sur le ressenti de tous les réfugiés de notre planète ….C’est fin, sensible, juste, rythmé, on ne s’ennuie pas un seul instant!…Un livre rempli d’humour, d’émotions, de vérités, de sensibilités …une histoire de vie, L’histoire de plusieurs vies, l’histoire d’un pays …à lire, à relire et à faire découvrir …”. etc…etc

CM : Quand êtes-vous arrivée en France ?

Je suis arrivée en France à l’âge de 4 ans en 1982. Ma famille avait été dispersée pendant la période Pol Pot. Après le régime Khmer rouge 1979, nous avons retrouvé certains membres de ma famille. Nous étions dans des camps de réfugiés à la frontière thaïlandaise avant d’arriver en France. Je retrace tout ce parcours dans mon ouvrage

Lana Chhor enfant, photographie fournie

Lana Chhor enfant, photographie fournie


CM : A quel moment avez-vous cherché à en savoir plus sur l’histoire familiale ?

Vers 8-10 ans j’ai commencé à poser des questions à mon père qui me répondait que c’était “…trop compliqué pour moi de comprendre…que j’étais trop petite…” J’ai reposé des questions une fois adulte, mais cette fois-ci la réponse était : “…Laissons le passé au passé, c’est de l’histoire ancienne, il faut oublier…”.

CM : Le sujet était donc tabou ?

Il y avait un tel silence autour du passé que ce voyage au Cambodge était le seul moyen pour moi de retrouver mes racines. J’ai donc décidé, à 30 ans de découvrir le pays de mes propres yeux. Sur place j’ai compris que mon histoire était liée à la grande Histoire…

Lana Chhor aujourd'hui, photographie fournie

Lana Chhor aujourd’hui, photographie fournie

…Entre temps depuis toujours je gardais au fond de moi cette volonté de retracer le parcours de ma famille, pour mieux comprendre d’où je venais. Le déclic s’est fait à la naissance de mon premier enfant. Je voulais être capable de lui raconter une histoire à cet enfant, c’est aussi la sienne.

CM : Quelle est votre activité ?

Je travaille depuis plus de 10 ans au sein de BNPP, dans le financement immobilier. Mais, depuis la sortie de mon livre il y a trois mois, je suis également très active pour sa promotion. J’ai déjà tenu des conférences en public et effectué plusieurs séances de dédicaces.

CM : Gardez-vous un lien avec le Cambodge ?

Je suis marraine de l’association ESK- Enfants du Sourire Khmer, une association basée en France qui a pour vocation d’aider les enfants défavorisés du Cambodge. C’est une ONG à taille humaine, proche des enfants.

Propos recueillis par Christophe Gargiulo

Présentation de l’éditeur

“…Être là, parmi les vivants : si banal pour le commun des mortels, si exceptionnel pour moi…”

Entre 1975-79 , les Khmers rouges éliminent 1/4 de la population au Cambodge. Face à une omerta générale, l’auteure part découvrir la terre de ses parents pour retracer le parcours familial avant, pendant et après les évènements. Mais une fois la mort défiée, quelles sont les empreintes de cette tragédie humaine et historique sur ces enfants déracinés, partagés entre deux cultures ? Par devoir de mémoire et pour combattre une sorte d’amnésie programmée, Lana CHHOR, française d’origine Sino-Cambodgienne prend le parti de témoigner d’un sujet bien trop souvent passé sous silence.

Le livre est également disponible sur commande dans toutes les librairies en France, magasins FNAC, CULTURA et tous les sites de ventes à distance en format imprimé et kindle

Merci pour votre envoi !

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