Les Architectes de la Puissance : Qui arme la Thaïlande ?
- Christophe Gargiulo
- 28 juil.
- 3 min de lecture
Attention aux déclarations sur les réseaux sociaux tendant à justifier la crise frontalière par une manipulation américaine visant à fournir plus d'armes à la Thailande. Si cela n'est pas impossible, cela reste très peu probable car les USA sont déjà le premier fournisseur et les motivations américaines semblent plus tendre vers des soucis de stabilité économique, voire de reconnaissance de « puissance de paix » de la part de Trump.
Vrai que ans l'ombre du développement économique d’Asie du Sud-Est, la Thaïlande s’est imposée comme un acteur militaire majeur, affichant une politique d’équipement ambitieuse et diversifiée. Qui sont aujourd'hui les fournisseurs de cet arsenal moderne qui équipe les forces armées du royaume ?
Les États-Unis : le partenaire traditionnel
Les États-Unis dominent le marché pour les armes à feu et équipements légers. Entre 2005 et 2022, la Thaïlande a importé plus de 795,000 armes à feu américaines, représentant 21,5% des exportations américaines mondiales dans cette catégorie.
Des industriels comme Sig Sauer alimentent particulièrement le secteur des forces de police et de sécurité intérieure via des contrats massifs, tandis que les ventes au secteur militaire fluctuent selon les relations diplomatiques.
Suède : la montée en puissance avec Saab
Depuis 2011, la Thaïlande a acquis des avions de combat Gripen JAS-39 auprès du suédois Saab. En 2024, elle a ouvert des négociations pour moderniser et renforcer cet arsenal avec la version Gripen E/F.
Ce partenariat est marqué par des exigences de transferts de technologie, avec l'objectif de favoriser les intérêts économiques mutuels et l'implantation durable de Saab en Thaïlande.
La diversification vers l'Est : Chine et Russie
La Thaïlande s’éloigne progressivement de son allégeance exclusive envers Washington pour se tourner aussi vers la Chine et la Russie.
Pékin fournit des hélicoptères, des blindés et des sous-marins, tandis que Moscou, à travers ses marchands d’armes implantés à Bangkok, offre des hélicoptères de combat et d’autres équipements lourds.
Cette volonté de diversification répond autant à une stratégie diplomatique d’équilibre qu’à une logique de coûts compétitifs et d’absence de conditions politiques restrictives.
L’Europe : France, Italie, Royaume-Uni
Des industriels européens tels que Thales (France), BAE Systems (Royaume-Uni) et Leonardo (Italie, ex-Finmeccanica) sont présents lors des salons de l’armement à Bangkok.
Ils fournissent des solutions avancées dans les domaines de la défense aérienne, de la surveillance électronique et des transports militaires.
Les équipements français, bien que moins massifs que ceux des géants américains ou asiatiques, sont néanmoins reconnus pour leur technologie, notamment en matière navale et de communication.
Israël
La Thaïlande et Israël ont signé un accord pour produire localement deux variantes du missile guidé israélien Spike : le Spike NLOS (Non-Line-of-Sight) et le Spike ER (Extended Range). Cet accord implique un transfert de technologie entre Rafael Advanced Defense Systems, société israélienne, et l’Institut de Technologie de la Défense (DTI) thaïlandais.

Autres acteurs notables
La Corée du Sud et l’Allemagne interviennent également via des ventes d’avions d’entraînement, des véhicules blindés et des systèmes de surveillance. L’accroissement des dépenses militaires thaïlandaises a permis de multiplier les opportunités pour une quarantaine de pays fournisseurs lors des récents appels d’offres.
La Thaïlande justifie ses dépenses croissantes (plus de 1,5% du PIB, soit la quasi-totalité du budget public en dehors de l’éducation) par la nécessité de moderniser des forces obsolètes et de se prémunir face aux tensions régionales.
La compétition entre fournisseurs, encouragée par le gouvernement, vise à maximiser les transferts de technologie et le développement d’une filière locale de défense.
La "panoplie" d’armes thaïlandaise est aujourd’hui le reflet d'une stratégie d’équilibre entre alliances internationales et affirmation d’une autonomie grandissante.
En définitive, la Thaïlande réalise l’art du grand écart géopolitique, naviguant entre grandes puissances pour servir son propre agenda – un jeu d’équilibristes armés, à la fois complexe et fascinant.
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Depuis quand la Thaïlande possède t elle un sous marin ?