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Kan Ben au Cambodge : Un Premier Jour Empli de Recueillement et de Spiritualité

Chaque année, au cœur du calendrier lunaire cambodgien, le festival Kan Ben marque le début d'une période sacrée de quatorze jours dédiée aux ancêtres. Ce premier jour de la fête, empreint de tradition et de dévotion, fait vibrer tout le royaume du Cambodge par ses rituels religieux et son esprit communautaire, illustrant l'attachement profond des Cambodgiens à leur héritage spirituel.

Kan Ben est la première phase du plus vaste événement bouddhiste Pchum Ben, la « Fête des Morts », qui s'étale sur quinze jours. Photo AKP
Kan Ben est la première phase du plus vaste événement bouddhiste Pchum Ben, la « Fête des Morts », qui s'étale sur quinze jours. Photo AKP

Le cycle commence traditionnellement à la première lune décroissante du mois khmer de Putrobot, correspondant souvent à la fin septembre ou début octobre dans le calendrier occidental. Ce premier jour inaugure une succession de visites aux pagodes où les familles cambodgiennes, unies par le respect filial, offrent nourriture, prières et offrandes aux moines bouddhistes.

Ces gestes visent à soutenir les âmes de leurs ancêtres, qu'ils croient en souffrance dans un état intermédiaire entre le paradis et l'enfer, afin de leur apporter merite et paix éternelle (Pchum Ben).

Le rituel du premier jour consiste à cuisiner des aliments spéciaux, notamment du riz gluant façonné en boulettes appelées Bay Ben, qui sont offerts aux bonzes dans les pagodes. Une coutume singulière veut que certaines boulettes de riz soient également jetées aux abords des temples ou dans les champs.

Cette pratique symbolise la volonté de nourrir les esprits errants ou souffrants, incapables de pénétrer les lieux sacrés, évitant ainsi qu’ils ne soient laissés à la faim et à la souffrance (mise en lumière par les chants et les sermons des moines qui récitent en continu des textes sacrés pour aider les âmes à progresser vers la lumière).

Les pagodes se remplissent alors de la dévotion collective, vibrantes des chants et de l’encens qui fument au rythme des prières. Photo AKP
Les pagodes se remplissent alors de la dévotion collective, vibrantes des chants et de l’encens qui fument au rythme des prières. Photo AKP

Il s’agit aussi d’un moment spirituel où les fidèles allument des cierges, entament des méditations et renforcent leurs liens avec les morts dans une ambiance chargée d’émotion et de respect.

Selon la croyance locale, si ces offrandes ne sont pas reçues, les âmes des ancêtres risquent de revenir hanter leurs descendants. Aussi, cette transition rituelle durant Kan Ben est perçue comme un pont fragile entre les vivants et les morts, une invitation au pardon et à la réconciliation cosmique.

Au-delà du rituel, Kan Ben incarne une réunion des familles cambodgiennes, souvent dispersées par la vie moderne, qui se retrouvent dans les pagodes de leur quartier, renouant avec leurs racines sociales et spirituelles.

En somme, ce premier jour de Kan Ben est un geste d’amour filial chargé d’espoir, une danse silencieuse entre passé et présent orchestrée par la foi bouddhiste qui scelle l’unité culturelle cambodgienne. Il prépare le terrain pour les jours suivants où les offrandes s’intensifieront jusqu’au « Ben Thom », le quinzième jour tant attendu, couronnant la fête dans un éclat de couleurs et de recueillement solennel.

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