Le Centre national des arts plastiques (Cnap) s'associe avec l'Institut Français du Cambodge et présente, les 6 et 7 avril 2022, un cycle de projections sur les liens entre musique et arts visuels. La musique et les arts visuels sont unis par des liens : les correspondances, « le ton, la ligne, l’harmonie, les notes, les couleurs, les gammes »… leurs affinités se rejoignent dans ce cycle de projection, carte blanche réalisée avec Davy Chou, à partir de la collection du Cnap.
Que ce soit à travers la musique, le chant, la récitation, ou le registre du bruit, le son des œuvres engage les jeux croisés du langage, de la parole, de l’écoute, dont Roland Barthes a souvent souligné le caractère complexe et subtil. Les artistes conçoivent des installations sonores configurées comme des espaces d’expérience à vivre : le murmure d’une chanson, le cri, la stridence d’un bruit insoutenable, la musique. D’autres œuvres scénarisent des paysages sonores abstraits.
Ce choix de films issus de la collection vidéo du Cnap de Doug Aitken, Charles de Meaux, Dominique Gonzalez Foerster, Pierre Huyghe, Ange Leccia, Romain Kronenberg, Lorna Simpson témoignent de la richesse et de la diversité de la création filmique en France.
Programmation
Mercredi 6 avril à 18 h 30
➜ Doug Aitken, Diamond Sea | 1997 | 17 minutes | Sans paroles
Diamond Sea est un voyage dans la région centrale des mines de diamants du désert de Namibie, placée sous contrôle et interdite d’accès depuis 1908. La caméra devient un oil impassible qui filme, enregistre d’une manière automatique, sans repères d’échelle ni de coordonnées géographiques, une zone immense et vide, gérée par un système automatique de surveillance.
➜ Ange Leccia, Dominique Gonzalez Foerster, Gold | 2001 | 43 minutes | Sans paroles
Gold est un « néo-road-movie interplanétaire » réalisé par deux touristes de l’espace. Ils se déplacent, observent, regardent et oscillent de désillusions en découvertes, conditionnés par leur culture, mais aussi confrontés en permanence à leur imaginaire et à une multiplicité d’interprétations. Les planètes se succèdent : totalitaire, désertique, scientifique, organique, géologique… Quel monde sera meilleur que l’autre ?
➜ Lorna Simpson, Cloudscape | 2004 | 29 minutes | Sans paroles
L’œuvre représente un homme noir, filmé debout dans un décor architecturé envahi par du brouillard, sifflant un air du XVIIIe siècle. Symbole de la désillusion et de la condition des esclaves noirs en Amérique : ce film marque une manifestation de la révolte et s’inscrit dans le même temps dans un moment de commémoration solennelle de la tradition.
Jeudi 7 avril à 18 h 30
➜ Charles de Meaux, Marfa’s Mystery Lights | 2008 | 69 minutes | Sans paroles
L’œuvre a été réalisée à l’occasion d’une performance à Marfa, Texas, USA. Ce film a bénéficié d’une aide du soutien à la création du Centre national des arts plastiques (commission image/mouvement).
➜ Romain Kronenberg, Marcher puis disparaître | 2013 | 45 minutes | Sans paroles
Le film déroule la trajectoire d’un homme qui, arrivant du lointain, observe le quotidien d’une petite ville turque. Il s’enfonce dans les terres et s’éloigne peu à peu de la civilisation. A la tombée de la nuit, il découvre un immense lac salé où il s’abandonne lui-même au climat. À travers ce chemin, le marcheur crée le lien entre la ville et le lac et ouvre alors un dialogue entre des symboles opposés : collectif et individu, concret et abstrait, réel et théorique, documentaire et fictionnel.
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