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Cambodge & Archive : (re)Découvrir le Sosoro Museum de Phnom Penh

Le musée de la monnaie, le Sosoro Museum, a ouvert ses portes en avril 2019 dans un bâtiment rénové datant du Protectorat français. Son ouverture coïncidait avec les quarante ans de la réouverture de la Banque Nationale et la réintroduction de la monnaie dans le système économique cambodgien.

Jardin intérieur du musée, photographie fournie par le Musée
Jardin intérieur du musée, photographie fournie.

L’idée de la création d’un tel musée est venue après qu’une pièce datant du VIIe siècle fut découverte par hasard au marché russe. Le projet a ensuite été soutenu par la Banque Nationale. Le musée a été inauguré par le Premier ministre Hun Sen lui-même, il avait alors souligné l’importance pour le gouvernement de voir la monnaie nationale s’imposer définitivement dans le royaume à la place du dollar US.

Une visite agréable dans un bâtiment modernisé

La première sensation que nous ressentons en franchissant les portes de ce nouveau musée est un sentiment de fraîcheur. L’établissement est effectivement climatisé et nous sommes accueillis par un personnel serviable et charmant. Dès notre entrée, un plan sur lequel est détaillé l’itinéraire à suivre nous est fourni. L’achat du ticket se fait rapidement, mais avant de commencer la visite, nous sommes rappelés à l’ordre. En effet, les visiteurs doivent recouvrir leurs chaussures de plastique afin d’éviter de salir les lieux, une machine est prévue à cet effet.

La visite commence donc, nous prenons donc les escaliers d’un pas mal assuré (la faute à nos chaussures 2.0), pour entrer dans la première salle destinée à la période préangkorienne. Le musée est divisé en dix salles relatant chacune une période historique du Cambodge.

Par souci de clarté on peut diviser en trois parties : période ancienne et prémoderne qui décrit un système économique s’appuyant peu sur la monnaie, du protectorat au régime des Khmers rouges qui voit le premier développement d’un système monétaire généralisé dans le royaume avant sa disparition en 1975, et enfin la période contemporaine de 1979 à nos jours, décrivant la renaissance du système monétaire et les politiques économiques du Cambodge d’aujourd’hui.

Une véritable plongée dans le système économique cambodgien

Très vite, on comprend que le musée n’est pas seulement une succession de salles exposant des pièces de monnaie récoltées au fil du temps. En témoigne la présence de nombreux panneaux explicatifs qui mettent en contexte la situation économique du pays au fil de son histoire.

On découvre ainsi que le Funan, et sa capitale Angkor Borei, malgré son statut de carrefour commercial, n’a pas adopté de système monétaire. Cependant de nombreuses monnaies parcourent le royaume à cette époque. Elles viennent de Rome, de Perse, de Malaisie et d’Inde. Cette multitude de monnaies indique, malgré l’absence de monnaie nationale, que les Khmers avaient bien compris l’intérêt de l’utilisation de la monnaie comme système d’échanges de biens.

A l’époque de l’Empire d’Angkor, ce sont surtout des objets en métaux précieux ou des produits agricoles qui sont échangés, voir donné en offrande afin d’obtenir des privilèges, photo fourni par le Musée.
A l’époque de l’Empire d’Angkor, ce sont surtout des objets en métaux précieux ou des produits agricoles qui sont échangés, voir donné en offrande afin d’obtenir des privilèges, photo fournie

Cette situation perdure durant la période angkorienne, les échanges de biens fonctionnaient par le troc, ce qui créa des problèmes dans la détermination de la valeur d’un bien. Était-il régi par le poids de la marchandise ou bien par sa qualité ? Dans tous les cas, cette situation est présentée comme une faiblesse intrinsèque du système économique d’Angkor, car elle rendait vulnérable l’empire lorsqu’il devait faire face à des pénuries.

Système monétaire

On apprend ensuite que le système monétaire n’a été réellement instauré qu’à partir du règne du célèbre Roi Ang Duong au milieu du XIXe siècle. Ce dernier avait compris l’intérêt d’un système d’échange basé sur la monnaie afin de financer la reconstruction du royaume qui avait subi des invasions de la part de ses deux voisins : le Siam et l’empire d’Annam.

Vient ensuite la France qui, durant le protectorat, introduit le système bancaire en construisant notamment la Banque d’Indochine, bâtiment qui existe encore aujourd’hui. Elle introduit ensuite la piastre, une monnaie qui disparaîtra pour faire place au riel cambodgien lors de la décolonisation du pays. Le riel, instauré dès l’indépendance du pays, devient alors un symbole de la souveraineté acquise par le Cambodge en 1954, et donc un motif de fierté pour le pays.

Reconstruction du Cambodge

La dernière partie résume la reconstruction du Cambodge après la fin du régime des Khmers rouges. Elle est sans doute la partie dans laquelle les efforts pédagogiques se concentrent le plus. Les visiteurs ont accès à de nombreux équipements interactifs concernant les enjeux économiques du Cambodge dans le futur. Des jeux de questions – réponses dont certains sont d’une difficulté assez relevée sont là pour s’assurer que les visiteurs comprennent bien les informations essentielles.

Au final, il faut bien compter trois bonnes heures afin de faire un tour complet des collections. On regrette cependant que les différents panneaux soient seulement en anglais (et bien sûr en khmer).

Cependant, les visiteurs francophones peuvent s’équiper d’un audioguide afin de les aider dans leur visite. Le personnel propose également de faire une visite guidée, et cela gratuitement. Les vidéos qui sont proposées sont également d’une grande clarté et aident largement à la compréhension du fonctionnement d’un système d’échange et de son importance pour le fonctionnement d’une société.

Hugo Bolorinos

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