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Frontière : Phnom Penh dénonce de nouvelles attaques thaïlandaises

Le ton se durcit à nouveau entre Phnom Penh et Bangkok. Le ministère cambodgien de la Défense a vigoureusement condamné, ce lundi matin, une série d’« attaques militaires délibérées » menées par les forces thaïlandaises le long de la frontière commune, dans la province de Preah Vihear.

Phnom Penh dénonce de nouvelles attaques thaïlandaises

Selon la porte-parole du ministère, le lieutenant-général Maly Socheata, les tirs ont débuté à 05h04 dans la zone d’An Ses, avant de s’étendre à Tamone Thom, 5 Makara, et Chomka Chek, non loin du temple mondialement connu de Preah Vihear. Des chars thaïlandais auraient ouvert le feu à plusieurs reprises, forçant les forces cambodgiennes à se retrancher.

« Le Cambodge, respectueux des accords bilatéraux et du droit international, n’a à aucun moment riposté », a précisé la porte-parole, ajoutant que Phnom Penh avait immédiatement saisi l’Équipe d’observation de l’ASEAN (AOT) pour une enquête « transparente et impartiale ».

Un climat déjà sous tension

Cette flambée de violence survient après plusieurs jours de provocations du côté thaïlandais, notamment un incident survenu la veille dans la zone de Prorlean Thmar. Les observateurs régionaux y voient un mouvement d’intimidation ou une tentative de tester la résilience cambodgienne, alors que les relations bilatérales semblaient s’être apaisées depuis la Déclaration conjointe du 26 octobre 2025, signée sous le regard bienveillant du président américain Donald J. Trump et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, alors président en exercice de l’ASEAN.

Cette attaque remet surtout en question la sincérité de Bangkok quant à ses engagements régionaux. Plusieurs sources diplomatiques évoquent des tensions internes thaïlandaises, où les factions militaires chercheraient à montrer leur fermeté nationaliste face à une situation politique instable à Bangkok.

Une condamnation ferme et un appel à la communauté internationale

Phnom Penh parle d’un acte « inhumain et brutal », en violation flagrante de la Déclaration conjointe et du cessez-le-feu bilatéral. Le gouvernement cambodgien appelle la communauté internationale à condamner sans équivoque ces actions, jugées « irresponsables et dangereuses pour la stabilité régionale ».

Le ministère de la Défense insiste sur la volonté du royaume de privilégier la voie diplomatique.

« Notre engagement reste inchangé : défendre notre souveraineté tout en préservant la paix et en respectant scrupuleusement le droit international », a réaffirmé la porte-parole.

Entre rivalité historique et calcul politique

Les experts y voient la résurgence d’une rivalité historique jamais éteinte autour de la région de Preah Vihear, symbole de tensions identitaires et diplomatiques. Derrière cette escalade, certains analystes soupçonnent la Thaïlande de vouloir réaffirmer son influence régionale, à un moment où le Cambodge gagne en présence stratégique grâce à ses nouveaux accords économiques et de sécurité dans le cadre de l’ASEAN et de la coopération sino-cambodgienne.

Dans les prochains jours, les regards se tourneront vers l’ASEAN, appelée à jouer un rôle de médiation pour empêcher cette crise frontalière de dégénérer en affrontement prolongé.

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