Familles cambodgiennes déplacées : un refuge d’urgence et une réponse gouvernementale face à la crise frontalière
- La Rédaction

- il y a 1 jour
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À la suite de l'incident tragique survenu le 12 novembre à la frontière cambodgienne, des centaines de familles ont été contraintes de fuir leurs villages pour trouver refuge dans un centre d’hébergement d’urgence.

L’attaque menée par des soldats thaïlandais dans le village de Prey Chan, district d’O’Chrov, province de Banteay Meanchey, a fait un mort et plusieurs blessés parmi les civils, plongeant la région dans une profonde détresse et une mobilisation humanitaire sans précédent.
Un drame frontalier et une évacuation massive
L’incident, survenu en fin d’après-midi, a vu des tirs à balles réelles viser des civils cambodgiens non armés, provoquant la mort d’un villageois et blessant trois autres personnes. Selon les autorités locales, les tirs ont été lancés à deux reprises, la première vers 15h50, puis une seconde salve vers 17h54, visant des habitants circulant sur une digue proche de la frontière. Face à l’urgence, les autorités provinciales ont ordonné l’évacuation immédiate de l’ensemble du village de Prey Chan, soit environ 250 familles, ainsi que des habitants de Chouk Chey, un autre village frontalier exposé au danger. Plus de 800 personnes ont ainsi été déplacées en quelques heures, laissant derrière elles leurs maisons, leurs rizières et leurs moyens de subsistance.
Un sanctuaire temporaire au cœur de la pagode Chan Sy Samaki Ratanaram
Le Wat Chan Sy Samaki Ratanaram, pagode située dans la commune d’O’Beichoan, a été rapidement transformé en centre d’hébergement d’urgence. Sous la supervision des autorités provinciales et avec l’appui de donateurs locaux, le site accueille désormais des centaines de familles déplacées. Des tentes ont été dressées dans la cour du monastère, offrant un abri de fortune à ceux qui ont tout perdu. Les équipes médicales, composées de professionnels locaux et de bénévoles, assurent un suivi médical continu, tandis que des distributions alimentaires et des kits d’hygiène sont régulièrement acheminés pour répondre aux besoins essentiels.
La rapidité de la réponse étatique a été saluée par les réfugiés eux-mêmes. Khon Samnang, un résident de Prey Chan, témoigne : « Nous étions terrifiés, mais en arrivant ici et en voyant les autorités préparer un abri et distribuer de la nourriture immédiatement, nous avons été très reconnaissants. Sans ce soutien, nous ne saurions pas comment survivre : nous avons fui sans rien. » Un autre habitant, Chhin Chhay, âgé de 76 ans, confirme : « Je me sens en sécurité ici, avec un toit, de la nourriture et des soins médicaux. »
Une mobilisation gouvernementale et une solidarité nationale
Le gouverneur provincial de Banteay Meanchey, Oum Reatrey, a souligné l’engagement du gouvernement royal à garantir la sécurité et le bien-être de tous les citoyens touchés. « Les autorités provinciales ont préparé les installations nécessaires pour garantir leur bien-être, en organisant l’hébergement et en fournissant les produits essentiels. Le gouvernement royal ne laissera aucun citoyen sans solution en cette période sensible », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Des équipes médicales, des agents de sécurité et des bénévoles œuvrent sans relâche pour assurer la continuité des services essentiels, tandis que des donateurs privés et des organisations caritatives apportent leur soutien logistique et financier.
Un symbole de résilience et d’humanité
Au-delà de son rôle d’abri, la pagode Chan Sy Samaki Ratanaram est devenue un symbole de solidarité et de résilience. Elle incarne la capacité du Cambodge à répondre avec humanité et efficacité aux crises qui frappent ses citoyens. Les familles déplacées, bien que marquées par la peur et la perte, expriment leur gratitude envers les autorités et les bénévoles qui leur ont permis de traverser cette épreuve. Leur espoir de retour rapide à la stabilité et à la paix reste fragile, mais la mobilisation collective offre un réconfort tangible dans l’incertitude.
Alors que la tension persiste à la frontière, le centre d’hébergement demeure un point de convergence entre inquiétude et espoir. Les autorités maintiennent un niveau d’alerte élevé, tout en œuvrant à la restauration de la sécurité et à la reprise d’une vie normale pour les populations affectées.







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