Don Giovanni triomphe à Phnom Penh : un festival lyrique inoubliable pour la solidarité
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Les deux représentations du festival international d’opéra de Phnom Penh, les 12 et 14 décembre 2025 au NABA Theatre, ont été d’une qualité exceptionnelle, captivant un public conquis par l’intensité émotionnelle de Don Giovanni de Mozart.

Toutes les recettes de cet événement ont été reversées pour soutenir les réfugiés des conflits frontaliers avec la Thaïlande, soulignant un geste solidaire fort au cœur de cette célébration culturelle.
Leadership royal et expertise italienne
Son Altesse Royale le Prince Sisowath Ravivaddhana Monipong et le célèbre metteur en scène italien Vincenzo Grisostomi Travaglini ont dirigé une équipe d’artistes et d’organisateurs qui a livré une performance puissante et profondément émouvante.
« Cette production est un pont entre nos cultures, un cri du cœur pour la paix aux frontières », a déclaré le Prince, soulignant l’harmonie forgée depuis 2010 à travers de multiples productions en Europe et en Asie.

Travaglini a ajouté : « Don Giovanni n’est pas seulement un séducteur ; ici, à Phnom Penh, il incarne nos luttes communes avec une émotion brute et sans faille ». Leur vision a transformé l’œuvre mozartienne en un miroir des passions humaines, sans une fausse note, dans une exécution impeccable.
Un casting international et talents locaux exceptionnels
Plus de 100 performers issus d’Italie, de France, du Japon, de Corée, de Malaisie et du Cambodge ont uni leurs forces, formant un orchestre symphonique de 40 musiciens incluant les jeunes talents de l’Angkor Youth Orchestra Association.
Les solistes, tels que le baryton italien Ciro Giordano Orsini (Don Giovanni), la soprano Maria Tomassi (Donna Anna), le ténor Enrico Guerra (Don Ottavio), Hideya Masuhara (Leporello) et Yasko Fujii (Donna Elvira), ont brillé par leur virtuosité.
« Chanter Mozart entouré de danseurs khmers a été une révélation, une fusion magique qui transcende les langues », s’est enthousiasmé Orsini après la première.
Les danseurs et acteurs locaux de Phare Ponleu Selpak, intégrant cirque et arts vivants, ont apporté une dimension originale et fusionnelle, rendant l’opéra accessible et vibrant.

Le NABA Theatre, acoustique parfaite
Le NABA Theatre au NagaWorld 2 s’est révélé un lieu somptueux, confortable et idéal pour l’opéra, avec une acoustique exceptionnelle qui a recréé fidèlement l’atmosphère lyrique classique. « Cet écrin acoustique est un rêve pour tout artiste ; chaque note résonne comme dans un opéra milanais », a confié le chef d’orchestre japonais Jun Iisaka.
Capable d’accueillir 2000 spectateurs, ce joyau moderne a offert un cadre luxueux, renforçant l’immersion dans les tourments de Don Giovanni, ce séducteur défiant Dieu et la société jusqu’à sa chute surnaturelle. Aucune imperfection n’a entaché les soirées : costumes inspirés du patrimoine khmer avec soieries cambodgiennes, lumières italiennes signées Francesco, et une direction musicale magistrale.

Solidarité et innovation durable
Cet événement, quatrième opéra italien au Cambodge après Cavalleria Rusticana (2018), Pagliacci (2019) et Madama Butterfly (2023), marque un tournant : premier festival lyrique carbone-neutre au monde, avec compensation des émissions via le projet REDD+ Kah Sai Mo en Mondulkiri.
Soutenu par Sa Majesté le Roi Norodom Sihamoni, l’Institut Français, la Chambre de Commerce Italienne et EuroCham, il positionne Phnom Penh comme hub culturel en Asie du Sud-Est.
« Les bénéfices pour les réfugiés thai-cambodgiens font de cet opéra un acte de compassion autant qu’un chef-d’œuvre artistique », a insisté Mona Hard de l'entreprise All Dreams Cambodia.
L’aspect solidaire a transcendé l’art, unissant plaisir esthétique et engagement humanitaire dans une soirée parfaite.
Don Giovanni, dramma giocoso de 1787, explore séduction, morale et destin avec une musique divine. Organisé par All Dreams Cambodia et N&A Cambodia en partenariat avec le Cambodia Opera Project, ce festival pave la voie pour La Bohème (2026) et La Traviata (2027).







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