Destination & Cambodge : La Meilleure Façon de Découvrir Koh Rong Sanloem
- Christophe Gargiulo

- il y a 2 heures
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Pour un weekend prolongé, nous décidons de découvrir Koh Rong Sanloem, l’une des dernières îles cambodgiennes du golfe de Thaïlande que nous n’avons pas encore visitées. On en entend beaucoup de bien, notamment pour la qualité de ses plages, la pureté de l’eau et la beauté des paysages.
Après deux heures de route facile via la voie express depuis Phnom Penh jusqu’à Sihanoukville, nous empruntons un bateau rapide pour rejoindre l’île en quarante minutes. Ce bateau propre, rapide, avec un personnel efficace et professionnel, glisse sans encombre après une courte escale au village 23. La baie de ce dernier, spectaculaire avec ses eaux transparentes, donne un aperçu des bonnes surprises à venir.
À l’arrivée au wharf de la plage de Saracen Bay, le spectacle est époustouflant et notre fils réclame déjà la permission de se baigner tant la plage est accueillante. À la sortie du bateau, l’équipe d’Island Center Point Resort prend nos bagages et nous conduit à l’hôtel en tracteur, un clin d’œil local amusant. La distance n’est pas grande, mais à midi sous un ciel bleu et un soleil brûlant, cette aide est bienvenue.

Nous découvrons l’Island Center Point Resort, émerveillés par cette vaste étendue de sable blanc immaculé et ses eaux turquoise claires, à seulement 150 mètres des bungalows. La plage privée est impeccable, probablement entretenue quotidiennement par l’équipe. L’accueil à la réception sous palapa se déroule sans heurts : serviette fraîche, cocktail de bienvenue et sourire khmer traditionnel.
Villa et resort
La villa convient parfaitement à une famille de trois comme la nôtre : vue sur mer, design moderne, meubles robustes et décoration minimaliste élégante. Nous avons choisi un bungalow supérieur pour couple, de 35 m², avec lit king-size et salle de bain semi-extérieure ouverte sur le ciel, fusion idéale avec la nature, privée et spacieuse. Pas de télévision, et c’est tant mieux. Le resort s’étend sur trois hectares de végétation généreuse et d’arbres dispensant une ombre bienfaisante.

La réception ouverte et le restaurant Islander sous palapa, avec ses cabanas ombragées, instillent immédiatement une impression de vacances hors du temps. Il ne faut que quelques minutes pour enfiler nos maillots et filer à la plage. Avec du vent et de belles petites vagues, mon fils s’ébroue avec excitation ; des canoës et planches de paddle solides et bien entretenus nous occupent l’après-midi en « mini-surf », alternant glissades joyeuses, chutes et plaisir de découverte. Cet endroit évoque l’île du Pacifique Sud où vit une partie de la famille.
Entre deux glissades, nous nous relaxons sous notre cabana, admirant le paysage tropical bleu et blanc, presque polynésien. Une équipe de jeunes Cambodgiens nettoie la plage, enlevant même les algues brunes déposées par les vagues, pour un rivage impeccable à toute heure.
Restaurant
Fatigués par le voyage et une après-midi active entre « surf » ludique et balades en canoë, nous dînons tôt dans le grand restaurant tropical et apaisant. Il accueille de nombreux clients, surtout touristes de l’Est. Le menu évoque une carte postale culinaire de Koh Rong Sanloem, mêlant identité khmère et internationale, tentante à souhait.
Parmi les salades et soupes, nous optons pour une salade de mangues verte, idéale avant une journée active, et une seafood tom yum, habitude de mon épouse en vacances.
Nous hésitons entre beef lok lak (spécialité maison) et fish amok au lait de coco, avant de choisir un assortiment ; mon fils prend un hamburger. Nous prévoyons de tester plus tard calamars sautés au poivre vert ou riz frit aux œufs avec viande au choix. Les desserts comme mousse coco-pistache, mango sticky rice ou crème brûlée à la noix de coco promettent une note sucrée exotique. La carte propose aussi plats occidentaux et pizzas à prix raisonnables ; le service est à la hauteur, quoique plus lent en fin de repas.
Programme
Après une promenade nocturne sur la plage, découvrant petits restaurants et guest-houses modestes, nous demandons à la réception d’Island Center Point des excursions courtes. On nous conseille la cascade à dix minutes de marche. De retour à la villa, après une douche sous les étoiles, la connexion internet s’avère parfois approximative.
Le deuxième jour, un petit-déjeuner copieux offre un buffet asiatique et un menu en versions « Western Classic » ou « Asian Delight ».
Protégés du soleil par crème et chapeaux, nous marchons vers la cascade : dix minutes pour un site payant, avec un chemin en dénivelé parmi rochers et végétation. La cascade modeste mais agréable invite à barboter ; une piscine rudimentaire au pied propose une eau transparente et sûre, idéale pour nager avec mon fils.
Sur le retour, des vendeurs proposent excursions en bateau, un peu chères. L’après-midi, mon épouse snorkelle en vain à cause du vent. Moi, je marche du wharf à l’extrémité de la plage : contrastes entre resorts soignés comme Island Center Point et guest-houses plus rudimentaires ou en construction, rappelant le Sihanoukville des années 2000. Pour préserver le charme de l’île, s’inspirer des meilleurs serait judicieux.
Avant dîner, je joue au paddle avec mon fils, devenu maître de la glissade ; mon épouse, épuisée par ses nages entre wharfs, veut dîner tôt. Nous choisissons l’option romantique pour nous deux, laissant mon fils à ses pizzas au restaurant principal.
Le dîner romantique à Island Center Point offre une évasion intime en bord de plage, sous cabana discret.
Ce menu en cinq plats débute par truffle arancini mushroom, salade d’octopus au zeste de citron et vinaigrette miel, tartare de barracuda au fruit de la passion, puis bisque de crevettes. Suivent confit de poulet à la purée de betterave ou épaule d’agneau braisée au safran, risotto, carottes et choux de Bruxelles. Le dessert « Coconut Surprise » superpose pistache, crème de coco, purée de mangue et chocolat noir : prouesse culinaire excellente, festin romantique sous brises marines et étoiles, sublimé par prosecco italien ou cabernet sauvignon chilien.
Troisième jour
Au dernier jour, nous profitons pleinement de la plage, doublement protégés du soleil sans vent ni nuages. Mon épouse snorkelle avec succès cette fois, exclamant à chaque poisson aperçu près du rivage. Nous jouons au volley, canoë, photos et balades, tentant de ne pas penser au retour imminent à Phnom Penh.
Expérience très positive, peu de bémols, vrai dépaysement. Pour un séjour isolé, propre et haut de gamme au bord de la mer, Island Center Point est idéal. La piscine, en construction à notre passage, vient d’ouvrir, un atout supplémentaire.

Un peu d’histoire
En 1858, le botaniste Henri Mouhot, partant de Chantaboun (Thaïlande actuelle) vers le Cambodge, longe Koh Chang, Koh Kut et Koh Kong, avant d’apercevoir un archipel « presque désert, prodiguant cardamome et gamboge du bambou ». Séduit, il oublie les fatigues du voyage face à cette splendeur intacte.
Il atteint Kampot, zone pirate, et anc re dans une baie paisible, à une journée et demie de Kompong Som. Cet « admirable groupe d’îles » est l’actuelle Koh Rong (កោះរ៉ុង, « grande » ou « prospère » selon Chuon Nath). Plus tôt, John Crawfurd nota que « Rong » désigne en siamois et khmer la résine de gamboge.
Le qualificatif សន្លឹម (Sanloem, « lointain », « à peine visible ») donna Koh Rong Sanloem : « île prospère mais lointaine ». Les cartes de Mouhot, corrigées par les Français en 1866-1867, l’appellent « Kong-san-lem ». En 1902, Claudius Madrolle décrit un havre sauvage : collines boisées, eaux profondes, sangliers, tigres et poste cambodgien à Kompong Som.
Ainsi, cette île « lointaine et proche » symbolise un Cambodge insulaire secret, où la beauté originelle dialogue avec l’écho des découvreurs.





















































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