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Cessez-le-feu Cambodge - Thaïlande : La Chine veut s'imposer en partenaire de l'apaisement

Dans un geste symbolique et concret, la première cargaison d'aide humanitaire chinoise est arrivée dimanche au Cambodge, marquant l'engagement ferme de Pékin à consolider le fragile cessez-le-feu entre le Royaume et la Thaïlande.

L'ambassadeur Wang Wenbin, figure clé de cette diplomatie active, a réaffirmé sur les réseaux sociaux que son pays poursuivra son rôle « positif et constructif » pour apaiser les tensions frontalières qui ont déstabilisé la région depuis juillet.​​
L'ambassadeur Wang Wenbin, figure clé de cette diplomatie active, a réaffirmé sur les réseaux sociaux que son pays poursuivra son rôle « positif et constructif » pour apaiser les tensions frontalières qui ont déstabilisé la région depuis juillet.​​

Contexte d'un conflit récurrent

Le différend frontalier cambodgo-thaïlandais, enraciné dans des revendications historiques autour de temples ancestraux comme Preah Vihear, a viré à l'affrontement armé le 24 juillet 2025, avec des bombardements thaïlandais et des évacuations massives de civils. Un premier cessez-le-feu, négocié à Kuala Lumpur le 28 juillet sous pression américaine, n'a pas tenu : les hostilités ont repris en novembre et décembre, causant des dizaines de morts et le déplacement de centaines de milliers de personnes.

La Chine souhaite émerger comme un médiateur incontournable, surpassant les efforts antérieurs de la Malaisie ou des États-Unis. Premier pays à porter secours au Cambodge dès l'escalade, Pékin a fourni l'aide la plus substantielle, soulignant une amitié « profonde » forgée par des décennies de partenariats économiques et stratégiques.​

L'aide chinoise : un soutien vital et immédiat

Valeur de 20 millions de yuans (environ 2,8 millions de dollars), cette aide d'urgence cible les civils déplacés par les combats : tentes, couvertures, denrées alimentaires et autres fournitures essentielles pour « améliorer les conditions de vie et surmonter les difficultés actuelles ».

Lors de la cérémonie de remise à Phnom Penh, Wang Wenbin a co-présidé l'événement aux côtés du vice-Premier ministre cambodgien Prak Sokhonn, qui a salué le « rôle vital » de Pékin dans la paix durable.​

Ce geste humanitaire n'est pas isolé. La Chine a annoncé sa disponibilité à offrir une « plateforme » pour des communications approfondies, tout en fournissant un appui logistique concret. Des centaines de milliers de déplacés, pris dans un étau de propagande et de violations sporadiques du cessez-le-feu, en bénéficieront directement.​

Diplomatie en action : sommet à Yunnan

Parallèlement, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi accueille dès ce dimanche à Kunming, dans la province du Yunnan, ses homologues cambodgien Prak Sokhonn et thaïlandais Sihasak Phuangketkeow.

Ces pourparlers trilatéraux, incluant des représentants militaires, visent à « geler les lignes de front », permettre le retour des civils et libérer 18 soldats cambodgiens détenus par la Thaïlande.​

« La paix est l'aspiration commune des peuples cambodgien et thaïlandais, et la poursuite infatigable de la Chine », a martelé l'ambassadeur Wang, évoquant la reconstruction de la confiance mutuelle.

Bangkok espère que Pékin enverra un « signal fort » à Phnom Penh pour éviter toute reprise des hostilités, tandis que le Cambodge loue la « diplomatie du respect mutuel ».​

Pour le Cambodge, allié stratégique de Pékin, cette aide consolide un partenariat bilatéral exemplaire. Elle illustre comment la diplomatie chinoise, pragmatique et multilatérale, peut transformer une crise en opportunité de paix durable. Les regards se tournent désormais vers Yunnan : succès ou statu quo ? L'arrivée des convois chinois ce dimanche laisse un peu plus d'espoir dans une paix durable.

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