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Archive & Portrait: Dans la Cuisine de…Thierry Pradalet

Sa cuisine, il n’y fait que des cafés, c’est donc dans son arrière-cuisine, qu’il a préféré donner rendez-vous ; dans sa boucherie-charcuterie de gros, près de Riverside. À Phnom Penh, ce Corrézien est connu pour ses porcs et ses bœufs bios, élevés au bon grain dans une ferme au nord de la ville depuis 2011, qui se retrouvent sur les étals des traiteurs et les meilleures tables du pays.

Quand on lui demande SA recette de côte de porc, il lâche : « Oh moi, à la poêle, tic tac dans du beurre »… Vous l’aurez compris, Thierry, la cuisine, il préfère la sublimer que d’en parler. Peut-être parce qu’il a déjà goûté à tout, dans son autre vie, parisienne, où il a bossé dans huit grosses boîtes ; « bois, acier, Adidas… », a enchaîné les business lunch en « costumes Gucci », avant de trouver que trop (de boulot, de soirées, de femmes, d’emmerdes) c’est trop ! Il décide de se mettre au vert et atterrit à Bangkok, « un hasard » dit-il, où il ouvre un cybercafé. Puis, il opte pour Phnom Penh et là, coup de foudre.

« C’est plat, une ville de sous-préfecture française ! », s’amuse-t-il.

Le Cambodge, il pourrait en parler pendant des heures, lui qui aime faire de la sociologie, le fruit de 21 ans en tant qu’élu, adjoint au maire, dans une petite ville des Yvelines aux 61 nationalités. « Ici, j’ai découvert des gens avec une autre culture, qui avaient souffert de la faim, du manque, retrace-t-il. Rien n’est facile pour un expat, il faut s’adapter aux mœurs, au bouddhisme, à la barrière du langage, et ne pas succomber aux sirènes du “péril jaune” (entre autres, alcool et oisiveté). Ici, je suis redevenu humble ».

À la Ferme de Bassac, qui produit 150 porcs par mois et emploie une vingtaine de personnes, il s’est fait un devoir « d’élever socialement » les gens, une valeur héritée de ses deux grands-pères, un radical-socialiste et un paysan chrétien dont il parle avec tendresse.

Thierry aime toujours autant la bonne bouffe, mais ne fait qu’un seul repas par jour, le soir, « et surtout jamais de légumes ! », fanfaronne-t-il, en précisant tout de même qu’il ne fait plus ni diabète ni cholestérol depuis son arrivée.

Quand on lui demande s’il y a une spécialité locale qu’il apprécie particulièrement, il répond : le bobor de ma femme ! Thierry est un drôle, un personnage, qui bat du pied en philosophant, plisse des yeux quand il veut être sérieux, houspille son petit monde, checke ses deux portables.

« Chez nous, c’est le feu en permanence ! », se justifie-t-il, sous le regard flegmatique de sa femme, qui prend les commandes. À cinq heures du matin, il est en route pour la ferme, où il peut enfin s’adonner à la lecture, « en regarder grossir les porcs », se marre ce néo-rural.

Éléonore Sok


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