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Cambodge & Initiative : La fondatrice d'Eco-Bin en passe d'être récompensée

Avec la vision « une maison, une poubelle écologique », une Cambodgienne de Kampong Cham a été présélectionnée pour le « National Entrepreneur Award ».

Les bacs, fabriqués à partir de pneus usagés, sont exposés à la vente dans la province de Kampong Cham. Photo fournie
Les bacs, fabriqués à partir de pneus usagés, sont exposés à la vente dans la province de Kampong Cham. Photo fournie

Soeurng Sothavy, 33 ans, a fondé Eco-Bin avec le projet de recycler les vieux pneus de véhicules en poubelles avec un maigre budget et pratiquement aucun soutien, même de sa propre famille.

« Le National Entrepreneur Award est un grand événement auquel je rêvais de participer il y a trois ou quatre ans. À l’époque, je ne répondais pas aux critères de participation », a-t-elle déclaré à nos partenaires du Post.

N’abandonnant jamais son rêve, Sothavy a recherché les informations dont elle avait besoin pour obtenir l’enregistrement de la propriété intellectuelle et participer au concours.

Pour la jeune femme originaire du district de Prey Chhor à Kampong Cham :

« J’ai décidé de postuler pour le National Entrepreneur Award, et j’ai la chance de faire partie des 20 dernières entreprises sélectionnées pour la phase finale. »

Son entreprise a été créée en 2021 dans le but « d’améliorer la beauté du Cambodge, de créer des opportunités d’emploi pour la population locale, d’aider les communautés pauvres à travers des activités humanitaires, de promouvoir les produits locaux et de réduire l’impact environnemental des vieux pneus ».

« Pour contribuer à la réduction des déchets, Je veux que le Cambodge ait des poubelles dans chaque foyer. Elles sont fabriquées à partir de déchets eux-mêmes, de sorte que même leur fabrication présente un avantage écologique », dit-elle.

Des origines modestes

Issue d’une famille à faibles revenus, Sothavy a obtenu une licence en littérature anglaise à l’université de Norton et a poursuivi une maîtrise en développement rural.

Débutant avec un petit capital personnel de 144 dollars, elle a souvent dû faire face aux critiques selon lesquelles le secteur du recyclage des poubelles n’était pas adapté aux femmes.

« Les détracteurs pensaient que ce genre d’activité ne convenait qu’aux hommes, et qu’une femme ne pouvait pas réussir. Ils pensaient que c’était fou et sans intérêt de collecter des choses sales comme les ordures pour les recycler. Je n’ai reçu aucune reconnaissance », confie-t-elle.

De nombreuses difficultés l’ont obligée à suspendre son activité jusqu’à il y a trois ans, lorsqu’elle est revenue à son métier.

« Je pense que cela pouvait beaucoup apporter à la société, alors je me suis donné une chance de le refaire. Cette fois, je reçois beaucoup de soutien et d’encouragement », confie l’écologiste.

Elle se dit heureuse d’avoir maintenu le cap, car son entreprise bénéficie désormais du soutien d’institutions publiques et privées.

« J’ai changé l’état d’esprit des gens qui souhaitent protéger l’environnement autour de chez eux, en commençant par eux-mêmes. Actuellement, mes éco-poubelles sont présentes presque partout au Cambodge », ajoute-t-elle.

Une petite poubelle coûte 25 dollars et une grande 35 dollars. Elle précise que celles-ci sont résistantes à la pluie, à la chaleur et aux intempéries, et qu’elles durent dix ans.

« Compte tenu des nombreuses étapes de production, le prix est raisonnable », dit-elle.

Avant d’être recyclés en tant que produit final, la production commence par la collecte de vieux pneus dans les garages par son personnel.

« Le personnel emporte ses remorques dans chaque district de la province. Il leur faut parfois deux semaines ou un mois pour trouver suffisamment de pneus. Une fois que nous avons les pneus dont nous avons besoin, les travailleurs commencent à découper la surface des pneus pour les rendre suffisamment fins pour que nous puissions les plier », explique-t-elle.

Les pneus qui ont été découpés sont retournés, puis des pièces supplémentaires sont fixées. Les poubelles sont conçues pour être suffisamment solides pour supporter le poids des déchets qu’elles contiennent.

Les poubelles usagées qui ont été rayées et tachées sont nettoyées et séchées par son personnel avant d’être aspergées de peinture noire pour leur redonner un air neuf.

Soeurng Sothavy, fondatrice d'Eco-Bin, pose avec l'une de ses poubelles à Kampong Cham. Photo fournie
Soeurng Sothavy, fondatrice d'Eco-Bin, pose avec l'une de ses poubelles à Kampong Cham. Photo fournie

Après la peinture, les poubelles sont laissées au soleil pendant deux jours pour qu’elles durcissent, avant que les marques et les numéros de téléphone soient pulvérisés sur les poubelles. Après un temps de séchage supplémentaire, les bacs écologiques sont expédiés vers un dépôt de Phnom Penh, prêts à être expédiés vers leur destination finale.

« Nous avons des employés qui travaillent par sections, qu’il s’agisse de préparer des cadres, ou des couvertures de bacs, etc. Nos conceptions sont basées sur la taille des pneus avec lesquels nous travaillons. Chaque personne se concentre sur son étape du processus de production. La petite entreprise ne compte que 17 employés, répartis entre la production et l’administration », explique l’entrepreneure.

Dès le début, le manque de financement a été le principal obstacle qui a ralenti l’expansion de son entreprise.

Sothavy, qui a remporté un « Good Citizen Award en 2021 », déclare : « En termes de bénéfices, nous n’avons pas fait grand-chose. Nous ne générons qu’un petit revenu, mais à ce stade, cela en vaut la peine, car nous faisons une différence. Vous pouvez imaginer à quel point il peut être difficile de trancher des pneus à la main, et nous n’avons pas de machines pour le faire. Les couteaux que nous utilisons ne sont même pas assez aiguisés pour couper des légumes, c’est donc très difficile ».

Heureusement, ses poubelles écologiques sont désormais largement connues et reconnues. Elles sont régulièrement commandées par des écoles, des hôpitaux, des sites touristiques, des stations balnéaires, des entreprises privées, des ONG et des pagodes, la plupart des commandes étant passées avant Pchum Ben.

Les clients ciblés sont les magasins de détail, les entreprises privées et les ONG, qui les achètent dans le cadre de leurs programmes de responsabilité sociale des entreprises.

Elle a conclu des partenariats avec le PNUD et l’USAID pour des projets durables au Cambodge. Elle bénéficie également d’un soutien important du ministère de l’Environnement, qui lui a donné l’occasion de fournir ses poubelles à 80 écoles du Cambodge.

« Nous recherchons le soutien de partenaires qui partagent notre vision. Avec leur coopération, nous avons la possibilité de faire grandir l’entreprise », dit-elle.

En plus du noir, les bacs sont également disponibles dans une variété de couleurs vives. Des bacs avec des séparateurs sont également disponibles. Mme Sothavy envisage la possibilité d’ajouter d’autres produits à la gamme de l’entreprise, comme des meubles.

« Nous étudions la possibilité de fabriquer des canapés, des conteneurs d’aliments pour animaux et d’autres produits », dit-elle.

Un concurrent volontaire

Dans la perspective des « National Entrepreneur Awards » de 2022, l’entrepreneure prévoit de développer son entreprise en formant davantage de personnel local et en ouvrant des ateliers dans d’autres lieux. Elle souhaite également acheter des machines qui accéléreront la production et collecter davantage de matières premières, afin d’alléger le fardeau environnemental des pneus indésirables.

Le concours est organisé par le National Institute of Entrepreneurship and Innovation et Cambodian Entrepreneurs, et soutenu par le ministère de l’économie et des finances, celui du travail et de la formation professionnelle, le ministère du commerce et celui de l’industrie, des sciences, de la technologie et de l’innovation. Les finalistes se disputeront un prix de 10 000 dollars le 23 novembre à Phnom Penh.

Faisant partie des candidats présélectionnés, Sothavy a suivi une formation d’orientation et préparé des documents afin de pouvoir présenter un business plan détaillé.

« La prochaine partie du concours exige que chaque concurrent présente son projet d’entreprise. Si nous faisons une erreur, si nous fournissons des informations approximatives, alors nous serons automatiquement disqualifiés », dit-elle.

Après la présentation, il y aura une visite sur place d’un comité d’évaluation pour s’assurer que l’artisanat n’a pas d’impact négatif sur la communauté.

« Une maison, une poubelle écologique pour générer des revenus pour les travailleurs locaux et cultiver l’état d’esprit des gens pour aimer et protéger l’environnement partout », demeure sa vision et elle le répète comme un mantra.

« Je tiens à remercier l’ensemble de mon personnel pour son travail acharné et son dévouement. Dans ce concours, que je réussisse ou que j’échoue, je suis fière d’en être arrivée là, ce n’est pas un hasard », conclut-elle.

Pan Simala avec notre partenaire The Phnom Penh Post

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